
6 i z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
-------------- L’armemenr du roi Louis fut fufpeét auffi à Pens-:
N‘ l i i ' pereur Frideric, & il craignit que fous prétexte d’exterminer
les hérétiques , le roi de France ne fe rendit
maître des terres qui relevoient de l’empire en Provence
& ailleurs, à caufc de l’ancien roïaume d’Arles..
L ’empereur pria donc le pape comme auteur de cette
guerre, de pourvoira la confervation de fes droits j
xi. ep. fSf. & le pape lui répondit : Nous avons dit de bouche au
' * ' cardinal de S. Ange, Si lui avons depuis écrit,, que
nous voulions que ce païs fût purgé d’héréiîe fans diminution
des droits de l’empire. Nous venons encore
de lui mander qu’il retienne en fapuiffance & en celle
de l’églife les places de l’empire que les croifez auront
priies ; les faifant garder foigneufement par des évêques
ou d’autres prélats, julques à ce que par le rapport
du même légat nous forons exaétement informez
des terres qui appartiennent à l’empire Si de
toutes les circonftances de l'affaire > Si vous devez
fouffrir patiemment ce délai neceflaire pour le bien
de la foi Sc de la paix qu’il faut affermir en ces provinces.
La lettre eft du vingt-deuxième de Novem-
xs.Er.47r. bre. Le pape avoir auffi écrit au cardinal de S. Ange
d’exhorter le roi Louis, les prélats Si les feigneurs de
France de n’avoir en cette guerre que la pure intention
d’extirper l’héréfie, fans envahir les terres des
princes catholiques, particulièrement de l’empire du
roi d’Angleterre ou du roi d’Arragon.
xxix. Pendant le fiege d’Avignon la mortalité fut gran-
■ vimsatoLoüîs de dans la ville, Si de la part des croifez il mourut
rcîdeFpance. environ deux mille hommes, tant de bleffures, que
Ge/ta Lud, S. , . / a t.zis. de maladies, entr’autres Bernard de Favene eveque
/. 1 de Limoges. Le fiege dura jufques à l’Affomption de
N, D. Enfin les affieeez voïant la . ,« *, • * • / 1 /» perfeve• rance d»■u [ A~ “ N. I v»
ro i, Si quil avo.it jure de ne le point retirer quii
n’eût pris la ville, fe rendirent à compofition. Par
l’ordte du roi & du légat on abattit dans la ville trois
cens maifons, qui avaient des tours ; on combla les
foffez Si on rafa les murailles : Nicolas de Corbie
jnoine de Clugni fut facré évêque d’Avignon. Le roi
s’avança dans le Languedoc, où toutes les villes, les
châteaux & les fortereffes iè rendirent à lui jufques à
quatre lieues de Touloufe. Il y laiffa pour gouverner
ïmbert de Beaujeu -, Si partit pour revenir en France
çn diligence, réfolude retourner au printempts finir
cette guerre. Mais le jeudi avant la Touffaints vingt-
neuvième d’Oétobre il fut attaqué d’une maladie qui
l’obligea de s’arrêter à Montpenfier en Auvergne ; &
y mourut le dimanche huitième de Novembre m 6 .
âgé de trente-neuf ans, après en avoir régné trois Si
environ quatre mois.
Entre les vertus de ce prince on remarque la chaf-
teté conjugale -, car il ne connut jamais d’autre femme
que la reine Blanche dont il eut onze enfans. Six
lui lurvêcurent, fçavoir Louis, Robert, Jean, Al-
fonfe, Charles, & une fille nommée Ifabelle. Le corps
du roi Louis V I I I . fut apporté à S. Denis & enterré
auprès du roi Philippe fon pere. Il avoit fait fon tef- 1i«ch. to.i.fa
çament au mois de Juin l’année précédente iz z j, où 5M-
après avoir réglé l’apanage de trois de fes fils cadets,
il ordonne que le quatrième, c’eft-à-dire le cinquième
de tous foit clerç, Si tous les autres qui naîtront
çnfuite. Il fait quantité de legs pieux, nomme pour
exécuteurs de fon teftament les évêques de Chartres,
4 e Paris & de Senlis Si l’abbé de S. Vièfor. Louis