
2 1 2 H l STOlRE E c ol e s I ASTI QUE.
* Tes trêves qu’ils avoient faites avec lui. Théodore
concluoit en fuplianc le pape d’obliger les Latins
de faire avec lui unepaix perpétuelle, & d’envoyer un
légat pour la traicer:enforte qu’ils ne paflaiTent point
la nier que Dieu avoit mile pour borne entre les deux
nations. Il promettoit en ce cas de fe joindre aux Latins
pour faire la guerre aux Sarrazins: autrement il
déclaroit, qu’il ieroic contraint malgré lui de faire
contre-eux des alliances avec les infidelles, & de fe
joindre aux Valaques.
Le pape répondit : Nous n’exeufons point les Latins,
au contraire nous les avons fouvenc repris de
leurs excès, mais nous croïons devoir vousraporter
leurs exeufes. Ils difent que s’étant vhargez de la conduite
du jeune Alexis , la neccffité des vivres les
contraignit defe détourner en Romanie, & ils voulurent
profiter de l’oecafion pour procurer le fervice
du faint fiege & le fecours delà terre fainte ; ce qu’ils
crurent avoir fait, quand ayant pris C. F. fans effu-
fiondefàng, chailé l’ufurpateur 8c remis le pere & lé
fils fur le trône, ils leur firent promettre volontairement
obéïflanceau S. fiege. Mais comme ils-le pré-
paroient à paifer en Syrie, les Grecs au mépris dé
leurs fermens les en empêchèrent ma!icieufement,&
les obligèrent malgré eux à prendre G. P.Gequ’aïant
exécuté parla feule puiffance de Dieu, quoi qu’ils
ayent fait depuis:, ils ont toûjours eu pour bu t de réduire
les fchifmatiques, & fecourir plus facilement
la terre fainte.
Or quoiqu’ils ne foicnr pas entièrement innocens
nous croïons toutefois que Dieu par un jufte jugement
s’eft fervi d’eux,pour poniriesGrecsfchifma-
L i v r e S o ix a n t e - s ïT i z i e ’'Mî.’ 113 ^ 7Iô 7.
ii'ques : qui malgré les frequens avertiflemens, n’ont
jamais voulu revenir a l’obeïiTance du S. fiege, ni fecourir
la terre fainte. Puis donc que Dieu , qui eft le
maître des empires, a transferécelui-ci aux Latins :
nous vous confeillonsde vous foumettre a notre cher
fils l’empereur Henri , & à nous , qui tout indignes
que nous en fommes, tenons la place de faint Pierre.
Car nous exhorterons l’empereur par le légat que
nous nous propofons d’envoyer, a vous traiter avec
douceur-, & quand vous fçaurez que le légat fera arrivé,
vous lui envoyerez cîes agens; afin qu il procure
la paix entre vous & l’empereur. Cette lettre eft du
vingt-deuxième de Mars 1208.
Diego de Àzebez évêque d’Ofma en Caftille etoit
recommandable par fanaiflance&par fa dodrine, mo.Ln«'-
mais encore plus par fa vertu ; principalement par Jord-principe
fon zelepour le ialucdcs arnes. Il entreprit d établir £^ %.&c.
dans le chapitre de fa cathédrale la réglé de S. Augu- ,.
ftin & l’obfervance des chanoines réguliers; & il y ¿.tt. 1.
réüffit,nonobftant larefiftance de quelques-uns des
chanoines. Alfonfe IX-, roi de Caftille voulant faire
époufer à fon fils Ferdinand la fille du comte de la
Marche,choifit l'évêque d’Ofmapour négocier cette
alliance; & le prélat s’en acquitta fi bien.que le mariage
fut conclu,Maisétant retourné avec une plus
grande fuite pour amener la princefle, ilia trouva
morte. Il fe contenta d’envoyer un courier au roi A l-
fbnfe lui porter cette trifte nouvelle, &c pour lui fans-
retourner en Efpagne., il prit le chemin de Rome
avec les clercs qui l’accompagnoient: c’étoit en 1 zoé.
Etant arrivé devant le pape Innocent, il lui de-
manda inftamment la permiüion de renoncer a 1 e-
D d iij..
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