
An. upp*
Mat th. x x v i.
i l .
Jerem. lib. zo.
38 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
maine, 8c le refte. D’où vous prétendez conclure
que l’empire eft au deflus du facerdoce, tant en
dignité qu'en puiflance. De ces mots : Soyez ioû^'
mis, vous inferez que le facerdoce eft audeffous;
De ceux-cy : Au roi comme fouverain , que l’empire
eft plus éminent. De ceux-cy; Pour punir les
•malfaiteurs, 8c honorer les gens de bien : vous
concluez que l’empereur a jurifdiébion 8c même
puiflance du glaive fur les prêtres comme fur les laïques.
Mais fi vous aviez confideré la perfonne de
celui qui parle, ceux à qui il parle 8c la force de
ion expreffion , vous ne l’auriez pas ainfi expliquée;
L ’apôtre écrivoit à ceux qui lui étoient fournis, Sc
les excitoic à l’humilité: car s’il a voulu ioûmet-;
tre le facerdoce à toute créature, il s’en fuit que
le moindre efclave doit commander aux prêtres.
Quant à ce qui fuir : Au roi comme fouverain ;
nous ne nions par la fouveraineté de l’empereur
pour le temporel, mais feulement fur ceux qui reçoivent
de lui les chofes temporelles. Or le pontife
eft fouverain pour le fpirituel, plus digne que
le temporel, autant que l’ame eft au deflus du
corps. Quant à ce qui fuit: Pour punir les malfaiteurs
8c le refte , il ne faut pas entendre que
le roi ait reçu la puiflance du glaive fur tous les
mechans, mais feulement lut ceux qui tffant du
glaive, font fournis à la jurifdidion : fuivant cette
parole du Sauveur : Quiconque prendra le glaive
périra par le glaive: car perfonne ne doit juger J e
ferviteur d’autrui.
Le pape allégué enfuite ce qui eft dit à Jeremies
Je t’ai éfabli fur les nations 8c les royaumes poup
L i v r e S o i x a n t e -q u i n n z i e ’ m e . 39
arracher 8c difiper, édiffier 8cplanter. Cequ’ilprétend
lui être dit comme prêtre: quoiqu*ilfoie évident
par la fuite du difeours, qu’il ne s’agit que
de la miffion prophétique. Le pape continue: Vous
deviez encore favoir que Dieu a fait deux grands
luminaires dans le c ie l, l’un pour prefider au
jour, l'autre à la nuit: c’.eft-à-dire, qu’il a mis dans-
l'églife deux grandes dignitez, la pontificale ôc la
royale ; l’une pour prefider-aux chofes fpirituelles ,
l’autre aux corporelles, ce qui met entre elles autant
de différence qu’entre le foleil 8c les la lune. Si
Vous y aviez fait reflexion , vous ne permettriez
pas que le patriarche de C. P. fut aflïs à gauche
près votre marchepied: tandis que les autres rois
le leventjdevanc les évêques 8c les font affeoir auprès
d’eux. On a tiré une fameufe decrecale de cette
I lettre , “comme contenant les preuves de la fupe-
| riorité du facerdoce fur l’empire ; mais le le&eur
j inftruit du vrai fens des faintes écritures, peut juger
de la force de ces preuves : fur tout de l’alle-
goriedes deux luminaires qu’il eft auffi facile de nier
que d avancer. Car quant à la véritable puiflance
de l’églife, elle eft appuyée fur de plus folides fon-
demens.
Les Bulgares après avoir été fournis aux Grecs
pendant environ cent ans, s’étoient révoltez contre
l ’empereur Ifaac l’Ange ; 8c fon frere Alexis
s efforça vainement de les foûmettre-Jeanou Joan-
nice leur commandoit .alors fe qualifiant empereur
avec les mêmes titres & le même fafte que les
Grecs, dont ces barbares imitoient les maniérés autant
qu’ils pouYoienr. Pour affermir fa nouvelle
An. 1199.
Gen. ï. 16..
c . S a lit&. 6 .
extra tle Majo--
vit. &C.
Nicet. Ifaac. III.
n. 3. g.
Alex. II. n. 3..
Cang. femil. p.
}I8,