
An. 115)5).
R o g e r .p :7 9 1 .
XVIII.
fin de Pierre
de Blois.
Sup liv. LXXir.
M l I
Sup. i. Lxxm.
n. 14.
46 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Cependant les feigneurs d’Anjou , du Maine &
deTouraine , reconnurent pour feigneur le jeune
Artus fils de Geofroy frere aîné du roi Je an , mort en
1186. foutenant que fuivant la coutume de ces provinces,
le fils de l’aîné devoit luy fucceder dans la
part de la fucceifion qu'il auroir dû avoir. Confiance
mere d’Artus vint donc à Tours, & mit Artus entre
les mains du roi de France fon fouverain: ce
jeuneprince étoit né poftume & n’avoit que douze
ans.
C ’eft à peu près le temps de la mort de Pierre de
Blois, trente ans depuis fon retour deSicilie en Angleterre.
Il étoit demeuré diacre jufques à la vieil-
lefle; & comme Richard évêque de Londres le pref-
foit de recevoir la preftrife, il luy écrivit une grande
lettre, oùilluy explique les raifons. C’eft, dit-il,par
refpeét &c non par mépris, je fuis épouvanté de la
dignité fuprême du facrement de l’autel. C ’eft pour
cela quel ordre des Chartreuxfacrifie rarement. Je
voy aujourd’huy , je le dis avec larmes, une infinité
d hommes fans lettres, & vivant félon la chair, s’approcher
de ce miniftere fi relevé, enforte que la multitude
de preftres indignes avilit la dignité du facrement.
Avant que d’approcher de l’autel, il falloit
expier tous lespechez par une longue penitence. S.
Paul ermite, S. Antoine, S. Hilarion , S. Benoift
même, n’ont jamais été élevez au facerdoce, ,& fe
font fauvez dans leur fimplicité. Le diaconat a Ces
charges, c eft beaucoup pour moy d’en remplir les
devoirs. Souvent depuis ma jeunefle les archevêques
de Cantorbery mes maiftres m’ont preffé de me laif-
fer promouvoir au facerdoce 5 mas je m’ a ttendois
L I VRE So I XA NTE-QU IN 2 ie ’mÈ. 47
I d’accompagner Saint Thomas à l’exil ou au martyre
I à l’exemple de S. Laurent ; & je n’ay point trouvé
I qu’un archidiacre pût eftre contraint à monter à un
I degré fuperieur, comme un fimple diacre le peut
I eftre en cas de neceifité fuivant le concile de Car-
I thage. Nous avons vu dans l’églile Romaine plu-
I fieurs perfonnes demeurer dans le diaconat jufqu’à
I la derniere vieillefle, & jufqu’à la mort. Le pape
I Celeftin qui eft aujourd’hui fur le Saint fiége eft de-
■ meure diacre pendant foixante &c cinq ans, comme
I je l’ay fouvent oüi de fa bouche. On void icy que
B cette lettre eft écrite depuis l’an 115» 1. &. avant l’an
■ 1 1 9 8 .
Pierre de Blois fe rendit toutefois aux exhorta-
■ tions de fes amis, &; fut ordonné preftre furia fin
I de íes jours: comme on void par une lettre à'
I un abbé à qui- il demande le fecours de fes prie-
I res pour cette importante aêbion. Enfuite il pafla
I del’archidiaconé deBathàceluy de Londres. Mais
I comme dans fa vieilleffe il étoit fujet àdiveriesin-
I commoditez, il écrivit au pape Innocent,le priant
de fuppléer à cette dignité qui n’avoit que de l’éclat
fans revenu. Il y a , d it-il, dans Londres, qua-
j rante mille hommes & fix-vingt églifes; & toutefois
je ne reçois ny dîmes ny oblations des laïques,
I ny des'eglifes aucun droit de fynode, decathedrati-
que,de procuration ou d’hofpitalité. Ordonnez donc
aux eveques d’Ely &c de Vincheftre de regler létat
de cet archidiaconé fuivant l’état des autres, & le
j faire executer par le roi. Nous avons grand nombre
■ d écrits de Pierre de Blois, lettres, fermons &c autres
traitez, pleins de lieux communs 8c de citations en-
An. 119-7.
Sup. [. I X X I K
n. 18.
Epijl.ljs.