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An. iao j. venirious l’obéïffançederéglifeRomaine:nevoyant
dans les Latins que crimes8coeuvresdetenebres,qui:
les leur font abhorrer comme des c-hiëns. Et enfuite :
Mais parce que les deiTeins de Dieu font impenetrables,
nous ne voulons pas juger legerementde cette
affaire,principalement avant que d’en être mieux
informez : puifqu’il peut être que les Grecs ont été
juftement punis d£ leurs pechez, que vous avez agt
iojuftement en exerçant votre haine con tre eux, 8c
queDieun’apas lai fféde vous recompenferjuftement
d’avoir été les inftrumens de fa vengeance. Laiffanc:
ces queftions douteufes nous croyons vous devoir
répondre certainement, de retenir 8c de défendre la*
terre qui vous eft acquife par le jugement de Dieu
efperantaveo crainte qu’il vous pardonnera le paffé:.
gouvernantvos fujets avecjuftice,Ies maintenant en
paix8cles conformant à notre religion. A la charge
que vous reftirirerez les biens ecclefiaffiques, 8c que
vous fatisferez pour le peché auquelvous avez participé
à cet égard. A condition encore que vous aurez
une ferme reiolution d’accomplir vôtre voeu pour le
fecoursdela terre fainte,que cette conquêterendplus
facile.Enfin qu’à l’exemple de vos peres & de vosfre-
res vous ferez- toujours fidele au S. fîege 8c à nousi
Gefia n% 94. Le pape étant donc perfuadé que la conquête de
C. P. faciliteroit la délivrance de la terrefainte,comv
mençaà s’appliquer ferieufement à procurer du fc-
Tiii. ÉÉ îj>. cours aux Latins de Romanie, 8c pourcet effet écri-
\taTn""à. v it aux'évêques de France:fçavoir à l’archevêque de
Reims, à ceux de Roüen, de Bourges, de Vienne s,
de Sensj de Bourdeaux, de Lion 8c de Tours. La
lettre eft.circulaire 8c porte en fubftance, que Dieu
L i v r e S o i x a n t e -s e i z i e ’m e . i 8 i
voulant confolerfon églife parla réunion desSchif-
matiques , a fait paifer l’empire des Grecs fuperbes ,
fuperftitieux 8c défobéïffans , aux Latins humbles ,
pieux,catholiquesScfournis: que le nouvel empereur
Baudouin invite toutes fortes deperfonnes clercs 8C
laïques,nobles 8c non nobles, de tout fexe 8c déroute
condition, avenir dans ion empire recevoir des
richeifes félon leur meriteScleur qualité. C ’eft pourquoi
le pape à fa priere, ordonne aux évêques d’y
exciter tout le monde : promettant l’indulgçnce de
lacroifade, 8c ceux qui iront fortifier l’empire de G.
P. dans la vûë de fecourir la terre fainte.
L ’empereur Baudoüin avoit encorcprié le papede
lui envoyerdes ecclefiaftiques&des religieuxde tous
les ordres recommandables par leur vertu,leurfcien-
ce Sc leurzele, pour affermir la nouvelle églife Latine
de fon empire : c eft pourquoi le pape écrivit à
tous les prélats de France, de fatisfaire au pieux de-
fir de ce prince. Envoyez auffi, dit*il, en ce païs là,,
des livres dont nous fçavons que vous avezderefte,
du moins pour les copier : afin que l’églife d’Orient
s’accorde avec celle d’Occident danslesloüangesde
Dieu. La lettre eft du vingt-cinquième de Mai. Le
pape écrivit fur le même fujet aux doefteurs 8c aux
écoliers de Paris:pourles exciter à paffer en Grece 8c
y établir les études fuivant le defir de l’empercar
Baudoüin. Enfin pour maintenir le nouvel empire,,
il enjoignit aux Latins clercs 8c laïques qui fe trou-
Voient en Romanie d’y demeurer un an , fi les affaires
de la terre fainte ne le demandoient autrement.
L’archevêque de Reims.àqui le pape écrivit en cette
occafion, étoit Gui Paré, auparavant fon legat en
Z iij
An. n o y.
v i n . ep. 7 1 ,
ibid.
Epiñ. 7 ‘1 . ibid*"
Epifî. 6'4
XIV.
Gui-Paréarcbe
vêquedeReiras