
Svp. n. i l .
2-I° H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
‘ On trouve cette difcipline établie dès letemsde l’empereur
Juftinien, A on en voit point le commencem
ent.
Le pape ajoute dans fa réponfe au patriarche de C.
P. Vous ne devez point recevoir les clercs étrangers,
ni lespromouvoir aux ordresfuperieurs,fi vous n'avez
des preuves fuffifantes qu’ils font ordonnez canoniquement
,. principalement avant que d’avoir
éprouvé leurs moeurs, C’eft qu’il venoit de cous pais
enRomaniedes clercs inconnus, fur l’invitation de
l’empereur Baudoüin. Quant aux Grecs, fi vous ne
pouvez les ramener au rit Latin : vous devez les fouf-
frir dans le leur , jufqu’à ce que le fiege en ordonne
autrement après une meure déliberatidn.Vous ne devez
pas non plus donner les monafteres des Grecs à
des clercs féculiers, tant qu’ils pourront être occupez
par des réguliers, foit Grecs, foit Latins. Vous nous
avez encorepriezde reftraindrcles appellationstparce
qu’il eft difficile que ceux qui font fournis à vôtre ju-
rifdiétion, aient en chaque occafion recours au faint
fiege, tant à caufe de la dépenfe, que des périls de
terre A de mer: à quoyaïant égard, nous vous accordons,
que dans les caufes qui n’excederont pas dix
marcs d’argent, vous puiffiez procéder nonobftanc
l’appeld’une des parties:ou les obliger à compromettre,
principalement pour les caufeS legeresApurement
fpirituelles.Enfin vous obligerez lesVenitiens
qui demeurent à C. P. à y payerlesdixmes, nonobftanc
la coûtume qu’ils obfervent à Venife, de ne
païer qu’à la mort la dixme de tout ce qu’ils ont acquis
pendant leur vie: depeurquel’églifede C. P.en
fût fruftrée s’ils revenoicnt mourir à Venife. Entou-
L i v r e S o i x a n t e - s e i z i e ’me. 2.11
tes ces matières vous éviterez d’agir par humeur &
avec précipitation.
Tandis que le pape d[onnoit ces inftruétions au patriarche
Latin de C. P. le patriarche Grec faifoit fa
refidenceàNicéeenNatolie, où s’établit un nouvel
empereur.Ce fut Théodore Lafcaris qui avoit époulé
Anne fille de l’empereur Alexis l’Ange, A par là pré-
tendoit à l’empire. Après la prifedeC. P. il paffa en
Natolie, 011 il fe fit reconnoître à grande peine en
qualicédedefpoce: mais au bout de deux ans, c’eft-
à-dire en i zod. les plus confiderableg tant des laïques
que du clergé s’affembierenc à Nicée métropole de
Bitynie,A délibérèrent comment ils lui donneroienc
le ticre d’empereur.Ils n’avoient point de patriarche ,
car Jean Camatere qui l’étoit lorfque C. P. fut prife
par les Latins, fe retira a Dimotuc, ou il établit fa
refidence ; &c quoique Lafcaris 8c les autres l’invitaf-
fent à les venir trouver , il ne voulut point y aller,
mais il donna fa démiffion par écrit. On élut donc a
Nicée patriarche de C. P. Michel Autorien grand
facellaire de la même églife,homme fçavant en toute
forte de littérature facrée A profane; A ce fut lui qui
couronna empereurThcodoreLafcaris 1 an du monde
¿714. de J . C. izotf. A ce prince régna dix-huit ans..
Il écrivit au pape une grande lettre contenant plufieurs
plaintes contre les Latins de C. P. Premièrement
il les aceufoit de prévarication envers Dieu:en
ce que s’étant croifez fousprétextede marcher contre
les infidèles, ils avoient tourné leurs armes contre
les Chré t iens, attaquant l’empire de C. P- Il les trai-
toic defacrileges,pour avoir pillé les églifes A tuedes
Chrétiens; A de parjures , pour avoir fouvent violé
Dd ij
A n. izoô,
XXVI:
Théodore Lai-
caris empereur.
Ville-Hard. n.
16 7 • & les ob-
fervations de
Due ange*
GeorgtAcc.
jusGraco R. p/
303.
Nata ifi Gregor
ram. p, 749»
Inn* lib» 3 ep*
47.