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80 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
tems le pape écrivit à Odtavien évêque d’Oftie foa
légat en France, que file roi Philippe ou le roi Jean
avoient contraéfcé entre eux quelque obligation illi—;
cite, il ne fit point de difficulté de les en abfoudre.'
Et le pape luy-même écrivit enfuite au roi Jean,
qu’il ne devoir point garder ce ferment.
Depuis deux ans que l’Allemagne étoit diviféé
entre les deux princes quiprétendoient à l’empire,
Philippe de Suaube & Otton de Saxe , le pape n'avait
point encore pris départi : quoi qu’il fut fol-:
licitéfortement,tant par les deux prétendans que par
les feigneurs Alfemans ecclefiaftiques 8c feculiers
déclarez pour chacun d’eux, 8c par les deux rois de
France 8c d’Angleterre.Enfin le pape fe déclara cette
année en faveur d’Otton. Or entre les lettres qu’il
écrivit fur ce fujet les plus remarquables font deux
reponfes données en plein confiftoire, l’une aux
ambaffadeurs de Philippe de Suaube , l’autre pour
décider la queftion. Dans la premierele pape montre
l’excellence du facerdoce au deflus de la roiauté
par pluûeurs autoritez de l’écriture: mais fans dif-
tinguerla puiflance temporelle de la fpirituelle. Au
contraire il attribue au facerdoce la puiflance temporelle
en difant: La puiflance eft donnée aux princes
en terre 8c feulement fur les corps : mais elle eft
donnée aux preftres, même au ciel, 8c même fur les
ames. Ce qui fait entendre qu’ils ont la puiflance
temporelle comme les princes, 8c la fpirituelle de
plus. Et encore: Chaque roi afonroïaume, mais,
Pierre a la prééminence fur tous, étant le vicaire
de celui à qui appartient le monde 8c tous feshabi-
£3ns.Comme s’ils étoientfubordonnez danslamême
cipece
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L i v r e S o i X a n t e -q u i n z i e ’m e . Si
efpece de puiflance. Et enfuite : Dans le peuple de
Dieu le facerdoce a été établie par J ’ordonnance divine,
la roïauté extorquée par les hommes : c’eft
pourquoi le fchifme a prévalu dans le roïaume 8c
non dans le facerdoce. il conclud en difant,que dans
la queftion préfente on devoit il y a longtems recourir
au faint Siege, auquel cette affaire appartient
principalement 8c finalement: principalement parce
qu’il a transféré l’empire d Orient en Occident ;
finalement, parce qu’il donne la couronne imperiale.
On voit ici la fuite des nouvelles maximes de
Grégoire VII.
Dans,la réponfe décifîve le pape dit qu’il y a
trois roisélus, lejeune Frideric,Philippe 8c Otton ;
8c trois points à confiderer fur chacun d’eu x , ce
qui eft permis, ce qui eft bien feanc, ce qui eft
expédient, il traite deux fois chacun de ces trois
points,les appliquant à chacune des trois perfonnes,
une fois pour la negative 8c une fois pour l’affirmative
: ce qui produit un grand nombre de fub-
divifions fuivant la méthode fcolaftique du tems:
mais la fubitance du difeours eft , que l’eleétion de
Frideric eft nulle par l’incapacité de la perfonne ,
un enfant de deux ans, 8c qui n’étoit pas encore
baptifé : or l’empire ne peut eftre adminiftré par
procureur, 8c l’églife ne peut fepaffer d’un emperur
pour la protéger. D’ailleurs comme il eft déjà roi de
Sicile , s’il étoit encore empereur il feroic à craindre
que ce roiaume étant uni à l’empire , il ne refusâc
un jour d’en faire hommage à l’églife. Quant à Philippe
de Suaube , quoy qu’il ait été elû par le plus
grand nombre des princes de l'empire, fon éleélion.
Tome XVI. L
A n. i 2oo.
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