
j 6 H i s t o i r e E c o l e s j a s t iq lu e .
Il en aprit d’adord la nouvelle par le bruit conv-
mun, & fut fenfiblement affligé : craignant de quitter
le repos de fa foiitude pour fe charger du gouvernement
d’une telle églilé. C eft pourquoi quand
les députez de Bourges vinrent le prier deconfentir
à ion élection, il répondit humblement qu’il n’étoit
pas à lui, mais qu’il avoitun fuperieur à qui il devoir
obéit fuivant les conftitutions de l’ordre. Auifi-
tôtil reçut contre fon efperance la lettre de l’abbé de
Cifteaux, qui luimandoitde ne pas refiler à la volonté
deDieuSc à fa vocation : à quoi fe joignit auffi
l’ordre du légat qui étoit enErance, c’eilà direPierre
Capouë. Pour facrer le nouveau prélat le chapitre
mandaElie archevêque deBourdeaux, qui fe rendit
auiïi-tot à Bourges: les évêques fuffragans y vinrent,,
entre autres celui deClermont,qui prétendoit avoir
droit de facrer ion métropolitain : mais fuivant un
ancien titre ce droit appartenoit à l’archevêque de
Bourdcaux, Gomme étant-la première perfonne d’A quitaine
après le primat,, qui eft l’archevêque de
Bourges. L’archevêqueGuillaume fut donc facré par
Elie, 8 c tint le fiege de Bourges neuf ans il garda
Eabftinence de la chair & les autres pratiques mona-
ftiques,autant que fadignité & fes fondions le pou-
voient permettre.
Euftache abbédeElaix ou faintGermerau diocefe
deBeauvais, un des compagnons de foulques de
Neüilli, pafla deNormandie en Anglererre cette année
noa. pour y prêcher eut la réputation de
faire plufieurs miracles. Il perfuada à plufieurs de
remettreles ufures& defe croifer pour aller à Jeru-
falem. A Londres & en plufleurs autres lieux il em*
L i v r e S o i x a n t e -q u in z i e ’ me ^ 77
pécha que l’on tint marché les dimanches, & établit
que dans les églifes qui en avoient le moj en il y auront
une lampe ou autre lumière continuellement
allumée devant le Saint Sacrement. U perfuada encore
à plufieurs bourgeois & autres d’avoir tous les
jours à leur table un plat,ou ils mettoient une partie
de leurs viandes pour les pauvres.Toutefois quelques
p r é l a t s d'Angleterre s’élevèrent contre luy, fe plaignant
qu’il prêchoit fans million dans leursdiocefesj,
& ne voulant pas leur faire de peine il revint enNor*»
mandie. a i
L a même année Hubert archevêque de Cantor-
beri tint à Londres un concile général de toute l'An-
glecerre,.nonobilantladeffenfe de Geofroy Comte
d’EiTex grand jufticier du roïaume. En ce concile il
publia un décret de quatorze articles tirezla plupart
du concile de Latran fous Alexandre III. en 1179 ,
voici les plus finguliers, Deffenfe à un prêtre de ce-
lebrer deux fois la meiTe en- un jour, fiaon en cas de ^
neceffité -, & alors il ne fera poiflc l’ablution du cali- c' u
c e , ôc reiervera celle des doigts,’ pour la prendre
après la iecende meiTe. On portera 1 euchariftie aux;
malades dans une boëte propre &e couverte d’un linge
avec la croix &i la lumière devant.- On donnera c. j.
le. baptême en cas de douce fans craindre de le réitérer
‘.c ’eit pourquoi on baptifera les enfans expofez,
foit qu’on trouve avec eux du fel ou non. Il n’eft
point parlé ici du baptême Ibus condition. On ne
diminuera point les dixmes fous pretexte de frais
de la moiffon ; ôtlesdixmesdes novales n’appartien-
dront qu’aux églifes paroiffiales.
S. Hugues de Lincolne étoit yenu en Norman»
K iij, »
An. 1100;