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Cefar. mirac.
d i j . i x . c . 5 1 . .
C h a p e a v i lie to . 2-iJV 199»
X X X V I I .
P la in te s d e s A l- '
Je rn a n s au p a p e .
De neg. imp. ep»
90 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e
lui donna fes lettres de recommandation , avec lef-
quelles &c celles du roiOtton il alla à Rome , oùle
pape confirma fon éledion Sc lui donna le pallium.
Ce fut auffi pendant fon fejour à Cologne que le légat
Gui Paré ordonna que quand on level’hoftie à
la meife tout le peuple fe profterneroit dans l’églife
au fon de la clochette ( pour demander mifericor-
de ) jufqu’à la confecration du calice. Il ordonna
encore que quand l’on porteroit le S. Sacrement aux
malades,lefonneur ou un écolier marcheroit devant
le preftre & fonneroit une clochette,pour avertir
le peuple d'adorer J. C. dans lesvruës & dans les
maifons. Delà font venues ces deux pieufes coutumes.
.
Le même légat étant àLiege fit un reglementpour
les chanoines, tendantjprincipalement à les obliger
à la refidence & l’affiduité à l’office : où il ordonne
qu’ils ne pourront coucher hors du dortoir fans
la permiffiondudoïen,8c qu’ils mangeront au refe-
doir. Que l’on privera de leurs benefices les clercs
engagez dans les ordres facrez , qui après trois admonitions
ne quitteront pas les concubines qu’ils
tiennent dans leurs maifons ; Sc que tout le monde
évitera cesfemmes comme excommuniées.Quetous
les livres qui traitent de l’écriture fainte, écrits en
François ou en Alleman, feront mis entre les mains,
de l’évêque, qui les rendra à ceux à qui il jugera à
propos. Ce règlement fut fait en 1102.: du confen-
tement de l’évêque de Liege Hugues de Pierre-pont
Sc du chapitre.
Les princes du parti de Philippe de Suaube fe
plaignirent de la conduite du légat par une lettre au
L i v r e S o i x a n t e - qu i n z i e ' m e . 91 .
pape qui porte le nom des deux archevêques deMagdebourg
Sc deBreme , de onze évêques, de trois ab-
bez ,du roi de Boheme Sc de douze autres feigneuts.
Nous ne pouvons comprendre, difent-ils , que le
renverfement du droit vienne du lieu ou jufqu ici ila
été le plus folidement affermi,de Rome, oùparl’in-
ftitution divine,eil le chef de la religion. C ’eft pourquoi
nous ne pouvons croire que l’évêque de Pale-
ftrine qui fe dit votre légat, ait agi par votre ordre
Sc du confentement des cardinaux,en ce qui regarde
l’éledion du roi des Romains. Car qui a jamais oui
parler d'une pareille audace ?Oùavez-vous lu que
vos prédeceffeurs ou leurs envoiez fe foient mêlez de
rélediondesRoisdesRomains,foit comme éledeurs,
foit comme juges de la validité de l’éledion? Autrefois
l’éledion du pape ne fe pouvoir faire fans l’autorité
de l’empereur. La pieté des princes a remis ce
droit à l’églife , comme il paroît parlaconftitution
d’Henri I. où il eft dit : nous défendons abfolumcnt
à aucun de nos envoyez de mettre empêchement à
l’éledion du pape. Si les laïques ont été affez fimpies
pour ceder ledroit qu’ils avoient,commentlesponti-
fes s'attribuent-ils un droit qu’ils n’ont jamais eu?
Nous ne voyons pas quel perfonnage a pû faire
en cette occafion l’évêque de Paleftrine. Si c’eft celui
d’éledeur,pourquoi a t-il cherché l’occafion de
l’abfencedes juges, ôcmepriféla plus grande partie
des feigneurs Sc la plus confiderable par fa dignité ?
Quant au perfonnage déjugé, iln ’a pule faire ; car
s’il arrive un partage dans l’éledion du roi des Romains;
il n’y a point de jugefuperieur quienpuiffe
décider; c’eft aux éledeurs à leleyervolontairement.
M ij
L