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An, ii?9. rcfuf0icnt d’obéïr aux ordres du faint fiege , 8c di-
foient les uns en fecret, les autres publiquement
qu’il ne faut obéir qu’à Dieu. Qu'ils continuoient
malgré la défenfe leurs affemblées 8c leurs prédications
fecrettes, qu’ils méprifoient les autres, 8c é-
toientfi attachez à leur verfion de l’écriture, qu’ils
proteftoient de n’obéïr ni à leur évêque ni à leur
métropolitain ni au pape, s’il vouloit la fuprimer:
fur quoi le pape écrivit aux trois abbez de Cîteaux,
de Morimond 8c de la Crefte du même ordre au dio-
cefe dcLangres d'aller àMetz,8c conjointement avec
l’évêqueappellerceux quiétoient dans cesfentimens,
eifayer de les corriger, & s’ils ne pouvoient, s’informer
exactement des articles contenus dans les plaintes
de l’évêque, 8c en inftruire le pape : afin qu’il fçut
comment il devoit procéder en cette affaire, fi importante
à l’églife univerfelle, puifqu’il s’agiffoitde
lafoi. Lalettreeftduneuviéme deDecembre 1199.
fc Pierre de Capoüe légat du pape Innocent III.
u France. publia l’an 12.00. trois femaines après Noël, c’cft-à-
t ..x i.c o iu .f. dire à la mi-Janvier , la fentence d’interdit fur le
roïaume de France prononcée par le pape ; à caufc
Gejia inn. n. qUe ie roi Philippe s’étoit feparé de fa femme Inge-
ji.ji.é-c burge de Danemarc 8c avoit époufé Agnès de Mera-
suf.in.Lxxiv. nie.Le legatinferala lettredupape dans lesfiennes
,tm. il'.ni. par lefquelles il manda à tous les prélats de France
Ap.steph.Ter- gpobferver 8cfaire obferver l’interdit fous peine de
fufpenfe de leurs fon&ions; 8c à tous les autres de
quelque rang 8c de quelque dignité qu’ilsfuffent,fous
peine d’interdiéfion de tous offices &c benefices.il les
cita tous à Rome , pour répondre de leur défobé'if-
fance, dans l'Afcenfion, qui devoit eftre le dix-huitième
L iVR B sÔIXANT E - Q j l l N Z lB ’MS.'
tiéme de Mai. Le pape confirma la fentence du légat:
mais il excepta de l’interdit les croifez ordonnant
qu’ils entendraient lamelle 8c recevraient la fepul-
ture ecclefiaftique. C’eft ce qui paroift par une
grande lettre qu’il écrivit en ce même terns aux
prélats de France touchant la croifade. Il leur reproche
leur peu de zele pour le fecours de la terre
fainte, 8c, dit:Comment donneriez-vousvoftre vie
pour vos ouailles, vous qui n avez pas encore voulu
donner pour J . C. la quarantième partie de vos
revenusfquoiqueplufieurs d entre-vous euifent promis
même la trentième au concile de Dijon, il marque
enfuite comment cette quarantième doit eflre
levée S c recueillie dans trois mois; 8c ajoute: Nous
exceptons de cet ordre général les ermites deGrand-
mont, les Chartreux, les moines de Cifleaux 8c les
chanoines de Premontré; aufquels nous avons donné
fur ce fujet un ordre particulier. Nous ordonnons
de plus que l’on mette en chaque églife un
tronc creux fermé a trois clefs, dont la première
fera chez l’évêque, lafeconde chez lecuré, la troi-
fiéme fera gardée par un pieux laïque : afin que tous
les fidelesy mettent leurs aumônes ; 8c en chaque
églife on chantera toutes les femaines une meflepour
la remiffion des pechez, principalement de ceux qui
donnent. Or nous accordons aux eveques le pouvoir
de commuer les pénitences en cette aumône pour le
fecours de la terre fainte, eu égard a la qualité des
perfonnes 8c la ferveur de leur dévotion. Je ne vois
point avant ce douzième fiecle le nom de tronc em-
plo'ié pour fignifier ces caiifespofées dans les églifes
pour recevoir les aumônes.
Tome XVI. I
An. 12.00.
"Roger* Hov.
T Gefta. Inn• n-r
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v . Cung.glofi.
Truncus•