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XLVI.
Tiers ordre de
S . François.
V ading. an. i i i i . ». m
514 H i s t o i r e E e c L E s i A 5 T,i:QiJ'E-., ^ |
‘ il fut attaqué d’une griéve ;ôc longue maladie, qui
lui fit prendre le deiTein de revenir en Efpagne. S’étant
embarqué, les vents contraires le menèrent en
Sicile, où il apprit que l’on .alioit tenir (à Affile le
chapitre général. Il s’y rendit comme ¡il. put, tout
infirme qu’il.étoit ; ôc:le chapitre fini on envoïa les
freres chacun à leur obédience : mais perfonne ne
demandoit Antoine, parce que perfonnc rie le con-
noiffioit. Il fc prcfcnta donc à frere Gratien mjnillre
dé la Romagne, ôc fans faire mention de. fes-;études
ni d’aucun talent, il le pria de Je demander au général
pour l’inftruire de l’obfervance reguliere. Gratien
l’emmena avec lui ;ôc comme Antoine lui demanda
un lieu de, retraite , il l’envoïa à l’hermitagedu mont
S. Paul près de Boulogne, où il demeura Ion,g-temps-
en folitudç menant une vie très-mortifiéé,, jeûnant
au pain ôc à l’eau ôc s’appliquant à la méditation 'ÔC
à la priere.
Après le chapitre général S. François continua de
prêcher la penitence dans les villes voifines d’ Affife ,
entr’autres à ,Canarie , dont les habitans furent tellement
touchez de fes.difeours, qu’ils quittôient tout
pour le fuivre à grandes troupes. Il s’en joignit un
grand nombre des villages prochains, qui le prièrent
de leur apprendre les moïens dl,e mater plus facilement
une vie chrétienne. Plufiéurs maris vou-
loient quitter leurs femmes , ôc plufiéurs femmes
vouloien.t s’enfermer, dans des cloîtres : mais François
ne voulut pas rompre, des mariages bien unis ,
ni dépeupler le pais. C’eft pourquoi il leur confeilla
à tous de fervir Dieu chrétiennement dans leurs mai-
ions ôc promit de leur donner une réglé fuivant
L i v r e s o i x a n t e - d i x - h u i t i e - m ë . f i f
laquelle ils p.ourroient avancer dans la vertu & mener
une, vie femblable à celle des religieux., fans eri
pratiquer l’aufterité. Il retintde même la ferveur ex-
ceffive de plufiéursperfonnes dansdes villes deTofca-
n e , particulièrement à Florence. Ainfi commença le
tiers ordre de S. ,François, dont on ne trouve point
les conftitutions comme il les écrivit lui même, mais
feulement comme elles furent rédigées; ôc confirmées
parlepapeNicolaslV.foixante-huit ans après. Ceux
qui entrèrent dans ce tiers ordre furent nommez les
freres de la Penitence, dont on compte pour le premier
Luchefio que faint François rencontra près de
Pogo-i-Bonzi en Tofcane. C’étoit un marchand avare
& paffionné pour la faétion des Guelfes : mais quelques
mois auparavant, il.setoit converti, ôc avoit
perfuadé à Bona-Donna fa femme de mener aufli une
vie chrétienne. S . François leur donna 1 habit du tiers
ordre , qui étoit gris ôc modefte avec une ceinture
pleine de noeuds, ôc leur preferivit de vive voix, leur
maniéré de vivre. , . . . . -. ■ M - * - «
Saint Dominique tint à Boulogne fon fecond cha-
pitre général à la même fete de la Pentecôte trentième
de Mai 1Z2.1,. Il y fit élire huit provinciaux d’une
vertu éprouvée, pour gouverner les freres répandus
en autant de provinces : fçavoir 1 Efpagne, la France,
la Lombardie, la Romagne, la Provence, l’Allemagne,
la Hongrie ôc l’Angleterre. Il envoïa en An-
gletejwe Gifelbert avec autant de freres quil en fal-
loit pour former une communauté. Il envoïa en
Hongrie Paul natif du païs, qui étoit nouvellement
entré dans l’ordre après avoir été profeifeur public
d,u droit canonique à Boulogne. En ce même chapi-
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A N. m i .
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XLVII.
Progrès des f r è r
e s Prêcheurs.
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