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croifé qui étoit à C. P. les exhortant à travailler à
la réunion des Grecs. Et comme leur principale erreur
regardent la procefiion du S. Efprit, il s’étend
■fur cette matier'e, 8c infifte fur cet argument: que il
lefaint Efpric ne procedoit pas du fils, ill'aimeroic
■moins qu’il aime le Pere dont il procédé, 8 c en feroit
moins aimé : ce qui ne conviendroit pas à l’égalité
parfaite,qui doic être entre les perfonnes divines. Par
une autre lettre il lui recommande d’établir des clercs
Latinsdans les églifes de C. P. abandonnées par les
Grecs : pour y faire le fervicé, 8 c en conferver les
biens, &de s’aiTembler tous pour élire un patriarch
e , qui feraconfirmé par le pape ou par fes légats.
L’empereur Baudouin envoïa fa lettre au pape par
frere Barroque qui avoit été maître des maifons du
Temple en Lombardie, 8c le chargea de grands pre-
fens pour le pape , fçavoir un efcarboucle qui avoic
coûté mil marcs d’argent , un anneau précieux ,
cinq pièces de fa mit,un très-beau tapis pour orner
un autel ; 8 c pour le Temple deux images greques en
émail, l’une de trois marcs d’o r, l’autre de dix marcs
d’argent avec de la vraie croix, pluiîeurs pierres pré-
cieufes,& cinquante marcs d’argent. Barroque étant
arrivé au port de Modon dans la Morée, y rencontra
deux citoyens de Gennes avec fept galeres,qui lui
ôterent tous ces prefens dont il étoit chargé , tant
pour le pape que pour le temple : quelque protefta-
tion qu’il pût faire, foit delà part du pape , foit de
la part de 1
empereur Baudoüin. C’eft ce qui fe voit
dans une lettre du pape dattée du quatrième de Novembre,
par laquelle il ordonne aux Génois d’obliger
ces citoyens à reftituer ce qu’ils ont pris, finon
L i v r e S o i X a n t e - s e i z i e ’me. i6t
il veut que l’archevêque excommunie ces voleurs
8 c mette la ville en interdit.
Cependant les Vénitiens qui étoient en Grece
envoyèrent des députez au légat Pierre de Capoüe,
pour demander enfin l’abfolution des cenfures qu’ils
avoient encourues à la prife de Zara. Il leur envoya
fes lettres par le treforier de Nicofie en Chi-
pre, 8c leur fit donner l’abfolution après avoir reçu
fe ferment félon la forme de l’églife; quoiqu’ils
n’eulfent encore fait aucune fatisfaélion. Mais le
légat aimoit mieux les conferver imparfaits que
le perdre tout à fait: vû particulièrement qu’il crai-
gnoit qu’ils ne gâtaffent les autres.
Pierre de Capoiië avoit paiTé en Paleftine au mois
d’Avrilde l’annéeprecedente 11.03. maisBaudoüin
devenu empereur de C. P. le pria par fes envoyez&
par fes lettres de venir enGrece,reglerparl’autorité
du pape les affaires ecclefiaftiques. Le légat Soffred
ne voulut pas demeurer en Paleftine fans ion colle-
gue;ainfi après avoir fait avec les Sarrafins une trêve
defixans, ils vinrent enfembleàC. P. & furent fui-
vis d’une fi grande multitude de clercs 8 c de laïques,
que prefque tous les Latins tant naturels qu’étrangers
abandonnèrent laPaleftine pourpaifer enGrece.
Ce que le pape trouva fort mauvais quand il l’aprit.
Le légat Soffred fit peu de fejour àC. P. 8 c paffa
à Theffalonique, où il demeura quelque tems avec
le marquis Boniface, puis il retourna à Rome. Il
avoit été élu patriarche de Jerufalem,&on avoit envoyé
des députez à Rome, pour obtenir la confirmation
du pape 8c du pallium. Le pape en ayant délibéré,
manda que l’on periuadâtli l’on pouvoir au
Tome XVI. X
A n. 1104.
v.
Légats en R e manie*
Gsfia Ititr. H.
po.
Sup. Hv. LX X Ÿ *
n. 4 9 * Gefta Inn* n•
95*
Sup. lia» lxxt.
n. 55.
Gefta n• S 8.