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tes. us l ottrirent au comte de Nevers, puis au duc d©;
Bourgogne, qui là rêfuferent. ils remirent donc l’é-
IeèHonà fept commiiTaires, deux évêques, quatre
cfievaliers & l'abbé de Cifteaux légat du pape y&c ces
fept choifirent Simon comte de Montfort'. Ë rcfufa
d’abord alléguant fon. infuffiTance mais l'abbé de
«. t?.. Cifteaux & le duc de Bourgogne Te jetcerentà Tes
pieds pour le conjurer d'accepter, & enfin l’abbé le
lui ordonna par Ton autorité de légat. Ilétoit bien
fait dé fa perfonne, de grande faille, de bonne mine,,
robufte & adroit, brave, hardi, ferme dans Tes def-
feins, éloquent, affable, modefte & de mceurs très-
pures. Il a voit plufieurs enfans de la comtefle fa femme
que ià pieté & fes autres vertus rcndoieht di-
t.zo. gne d’un tel époux, c’eft du nom de fon fils que fa;
terre fut nommée depuis Montfort-l'Amaurr. Peu
de tems après fon éleétion le comte de Nevers mal
d’accord avec le duc de Bourgogne fe retira , & avec
lui une grande partie de l’armée.
A Caftres on prçfenta au comte Simon deux hérétiques,
dont l’un étoit de ceux qu’ils nommoient;
parfaits, l’autre fon difciple. Le comte après avoir
tenu confeilles condamna tous deux au feu, quoique
Je difciple témoignât de vouloir fe convertir, & promît
d’abjurer l’herefie. Car ,difoit le comre, s’il parle
de bonne foi* ce feu luifervira pour l’expiation de
fes pechez : s’il m ent, il'fouffrira la peine de fon im-
pofture. On les attacha donc tous deux bien ferme à^
un poteau , & on demanda à çe novice en quelle fbi
il vouloir mourir? je renonce, dit-il, à i’herefiejjc
veux mourir dans la foi de la fainteégliiè Romaine,.
& je prie Dieu que ce-feu me ferve de purgatoire,,
L i v r e S o i x a n i e - s ï i z i i ’me 2jp T~~
Onallumaun grand feu autour du poteauquicon- , r °^ '
fuma en 'un moment le parfait, & brûla les liens du
novice de maniéré qu’il fortit du bûcher fain& fauf,
n’ayant que les bouts des doigts un peu brûlez; ce qui
fut regardé comme un miracle. Le duc de Bourgogne
fe retira encore peu de,tems après ; . & le comte de
Montfort demeura avec environ trente chevaliers
quelques pelerins venus de France.
Le fixiéme de Septembre delà mêmeannée 1109. - XLVII
Hugues évêque de Riez ,81 Milon notairedu pape, condic dAvi-
tous deux légats du faint fiege, tinrent un concile ge- £?Ti’.
neral à Avignon enprefence des archevêques deVren- 4I*
ne, d’A rle s, d’Embran&d’A ix; de vingt évêques,
de plufieurs abbez & autres prélats. En ce concile on
publia vingt-un canons, dont le premier recommande
aux évêques de prêcher plus fouvent & plus foi-
gneufement qu’à l’ordinaire dans leurs diocefes: attribuant
à leur, négligence l’accroiflement des here-
fies & la corruptiop des moeurs. On leur permet toutefois
de faire prêcher par d’autres, quand il fera à
propos. On renouvelle divers reglemens déjà faits c. t, 4.
contre Jes heretiques & contre les Ju ifs, pour la liberté
de l'églife & la feureté publique. On défend
les réjoüiffances fcandaleufes que l’on faifoit dans les I7.
églifes aux vigiles des faints, jufques à y introduire
des danfes immodeftes & des chanfons amoureufes.
En punition de la mort du légat Pierre de Caftelnau
,& de Geofroi chanoine de Geneve, tous les parens | io
de leurs meurtriers jufques à la troifiémegeneratîon
font exclus de tout benefice ecclefiaftique. En ce concile
onexcommunialesbourgeois deTouloufe, par-
£e qu’ils n’avoient pas accompli la promeife qu’ils
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