
n i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
par lefquellesil leprioit de détourner les croifez de
ce deiTein puifqu’ils fe rendoient coupables devant
Dieu en foüilianc leurs mains du fang desChrétiens,
&i diminueroient d’autant leurs forces, qu’ils dévoient
employer contre les infidèles. Il ajoûtoit que
le jeune Alexis n’avoit aucun droit à l’empire deC.P.
parce qu’il étoit né avant que fon pere lfaacfùt empereur
: or il n’y avoit que les enfans nez fur la pourpre,
c’eft-à-dired’un percdéjà empereur,qui duffent
fucceder :hors ce cas l’empire étoiréleétif. Le pape
répondit entre autres choies : Les feigneurs croifez
ont répondu à lapropofition de Philippcde Suaube
ôc de fon beau-frere, qu’ils vouloient nousconful-
ter avant que de s’engager en une affaire de cette im-;
portance,ôcont excité lecardinalPierredeS.Marcel,
qui devoir paifer la mer avec eux,à revenir vers nous
pour aprendre nôtre intention fur ce fujet. Il nous a
tout expliqué exadlement, ôc quand vos ambaffa-
deurs feront venus en notre prefence, nous en délibérerons
avec nos freres , ôcnous prendrons une re-
folution dont vous aurez fujet d’être contentv
C en ’eftpasqueplufieursne fbûtiennent, que nous
devrions écouter favorablement la demande des
croifez,à caufe du peu defoumifîlon de l’églife Grecque
envers le faint fiege. Et enfuite : Depuis le tems
de Manuel de glorieufe mémoire l’empire deC.P.
n’a pas mérité que nous entrions dans fes interefts:
puifque nos predeceffeurs ôc nous , n’en avons ja mais
reçu que des paroles fans effet; & toutefois
nous avons refolu d’agir en efprit de douceur, ôc
nous vous exhortons à être plus effecftifà l’avenir,
comme nous le ferons de notre part. La lettre eft
du 16 . de Novembre 1202.
L i v r e S o i X A N T E - Q U I N Z I E M E . 1 1 7
Cependant les croifez voulant appaifer le pape au
fujet de la prife de Z a ra , lui envoyèrent Nevelon
évêque de Soiffons , Jean de Noyon chancelier du
comte Baudoüin,Martin abbé de Paris au diocefe de
Baile ôc deux chevaliers. Le marquis Boniface les
chargea d’une lettre au pape où il difoitrAïant reçu
vos lettres, ôcfçachant qu’il y en avoit qui por-
toient excommunication contre les Vénitiens pour
le fait de Zara, j ’ai refolu par le confeil des barons
dë les fuprimerpourun tems : étant affiné que dans
lescirconftances prefentes, elles ne pouvoient être
montrées fans que notre armée fe diifipâc auffi-tôt;
Ôc me fouvenant de votre confeil de diffimuler plu-
fieurs chofes félon le tems Ôc le lieu, fi les Vénitiens
Vouloient rompre l’en treprife. J ’ai donc reçu vos lettres
à genoux avec grande dévotion de la main de
vôtre nonce, Ôc les ai données à garder à l’abbé de
Lodi, jufques à ce que je reçoive un nouvel ordre de
vôtre part: car j’ai oüi dire au duc de Venife ôc à
quelques Vénitiens de nos amis, qu’ils envoïeroient
inceifamment à votre fainteté pour le fait de Zara.-
mais nous ne fçavonsfi leur envoyé eft encore arrivé
près de vous ; & c’eft ce qui m’a fait différer jufques
à prefent d’y envoyer.
Les députez étant arrivez à Rome dirent au pape:
Les barons vous crient merci de la prife de Zara : ils
ne pouvoient mieux faire par la faute de ceux qui
étoient allez aux autres ports, ni tenir autrement
leurs troupes enfemble. C’eft pourquoi ils vous mandent
comme à leur bon pere,que vous leur commandiez
ce qu’il vous plaira, ôc qu’ils font prefts à le faire.
Le pape répondit,qu’il favoit bien qu’ils n’avoiens
An.i îo i .
L.
Deputation àu
pape far l’affai-
re de Zajra.
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A p. R a in a ld . a n .
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Ville -Hard, n,
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