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8 H i s t o i r e è g g l e î ï X s t 1 Qju f i
Mais le pape Innocent confidera combien on avoic
dérogé a la dignité du S. fiége ôc à la liberté eccle-’
fiaftique parle traité fait à Benevent en 1156. entre
le pape Adrien IV. & Guillaume I. roi de Si-;
cile, confirmé par le pape Clement III. La lefioa
confiftoit en quatre articles : Les éle&ions, les lega-i
tions, les appellations ôc les conciles ; ôc le pape In-;
nocent voulant y remédier,manda à l’imperatrice
qu’elle y renonçât abfolument, puifqu’il nelesac-]
cùrderoit point. Elle eifaya de lui faire changer
de refolution a force de prefens: mais ce fut inutilement.
*
Cependant le pape s’appliqua à délivrer les pri-
fonniers que l’empereur Henry avoit envoyez en
Allemagne, particulièrement l’archevêque de Sa-
lerne, dont la détention étoit injurieuie au S. liège.
C etoic Nicolas fils de Matthieu chancelier de
Sicile ; & il avoit fuccedéàRomuald en 118 1.Pour le
délivrer le pape Innocent dès le commencement de
fon pontificat envoya en Allemagne l'évêque de
Sutri Alleman de nation avec l’abbé de S. Anaftafe
del’ordredeCiteauxôc écrivit aux évêques deSpire,
de Strafbourg ôc de Vormes de procurer la liberté
de l’archevêque ôc d’y employer s’il étoit befoin
les cenfures ecclefiaûiques : menaçant en cas de dé-
fobéïiTance, de mettre toute l’Allemagne en interdit.
Philippe duc de Suabe commandant en Italie
les troupes de l’empereur Henry fon frereavoit en-
vahy les terres du patrimoine de l’églife ôc. pour
ce fujet avoit été excommunie par Celeilin; ôcne
pouvant être abfous que par le pape, il auroit dû
aller à Rome. Mais Innocent manda à l’évêque ôc
à l’Abbé
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Î .IV R E So iX ANTE-Q.U I N Z IE’ m E. 9
•a l’abbé fes nonces , que fi ce feigneurdelivroit l’archevêque
de Salerne , ils pourroient lui épargner ce
voyage ôc lui donner 1’abfolution par l’autorité du
S. fieee.
Les nonces arrivant en Allemagne trouverentque
je duc Philippe avoic été élu roi des Romains par
quelques feigneurs.Car encorequel’empereurHenri
eût fait couronner ion filsFrideric , le bas âge de
.cet enfant en fit méprifer l’éledion ; 6c quoi que
Philippe témoignât d’abord la vouloir foûtenirôc
n’être que le tuteur de fon neveu : il travailloitpour
lui-même, ôc fe fit élire à Erfordpar unegrande
partie des feigneurs ; ayant pour fui l’Autriche,
la Bavière ôc toute la partie orientale d’Allemagne.
Il fut élû le Vendrçdy de la troifiéme femaine de
carême c’cft-à-dire lefixiémedeMarsii98. Mais
d’un autre côté l’archevêque de Cologne, celui de
Treves Sc quelques autres feigneurs s’aifemblerent
à ôc Andernach; après avoir déclaré nulle l’éledion
du jeune Frideric , ils caiferent auifi celle de Philippe,
comme excommunié ; ôc élurent d’abord
Berthol duc de Zeringuen, qui céda bien-tôt ôc
reconnut Philippe. C’eft pourquoi Ils élurent roi des
Romains Otton duc de Saxe fils de Henry leLionôc
le couronnement à Aix-la- Chapelle. Philippe ayant
donc intereft de fe faire abfoudre de l’excommunication,
vint trouver les nonces â Vormes, ôc fe
fit donner l’abfolution, mais fecrettement ôc fans
prêter de ferment folemnel.Toutefois il délivra gratuitement
l’archevêque de Salerne ôc fesfreres,qui
étoient prifonniers avec lui. Philippe fe fit couronner
peu de tems après à Mayence par i’archevê-
TomeJiVl. B
An. i i 98.
n i.
Philippe & Ot~
ton roi des Romains.
Otto a S. Blaf.
c» 46.
De neg. imp. ep.
M
Ol'y. Goâef
mon. an. 11518.
Roger. Houed.
p . 7 7 6 .
Gefialnn c. za,*