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‘ 1 durant le fervice de Dieu , il nous paye deux cens
mille marcs d’argent,il ie charge d’entrecenir encore
un an la flotte des Vcnitiens, il s’engage par ferment
de venir avec nous au paiTage de Mars avec autant
de troupes qu’il pourra ; & promet de même de vous
rendre l’obéïffance que les empereurs catholiques fes
prédeceffeurs ont rendue aux papes précedens, 8c d’y
ramener l’églife Orientale de tout fon pouvoinenfin
d’entretenir toute fa vie cinq cens chevaliers à fes
dépens dans la terre fainte. Cette même lettre,mot
pour mot, fut envoyée à l’empereur Otton au nom
de Baudoüin comte de Flandres, de Louis de Bîois,de
Henri de faint Paul, 8c des autres croifez: maisÀ la
fin ilsajoûtent: Pour ne pas négliger ces avantages
que Dieu nous offre,nous fommes convenus de paffer
l’hiver à C. P. pour aller en Egypte au paifage prochain
; Si nous fouhaitons que vous vouliez bien
prendre part à l’aôtion , ou plutôt vous mettre à la
telle. Cependant nous avons envoyé au Soudan de
Babilone détenteur injufle de la terre fainte, lui déclarer
de la part de J. C. de l’empereur de C. P. 8c de
la nôtre, que nous efperons dans peu faire fentir aux
infidelles fes fujets le zele du peuple Chrétien. Ce
Soudan étoit Meli-el-Adel frere de Saladin fultan
xM.or.p.74S' d’Egypte refidant au Caire.
On trouve aufli une lettre de Henri comte de S-
Paul au duc de Louvain,qui raconte de mêmelapri-
Î ' Î , ’’**' fedeC.P. &c ajoute à la fin : Nous avons tellement
avancé l’affaire du Sauveur , que l’églife Orientale
dontC. P.étoitautrefoisla métropole, étant réünie
au pape ion chef avec l’empereur Ôc toute fon empi-
comme elle étoit anciennement, le reconnoù fille de
L i v r e S o i x a n t e - q u i n z i e ’ me 1 1 5
l’èglife Romaine, &c veut lui obéir humblement à l’a-
venir.Le patriarche lui-même doit venir à Rome recevoir
du pape fon pallium, 8c il 1 a promis par ferment
avec l’empereur.
Nous voïons cette même promefle dans la lettre
que cet empereur,c’efl à-dire le jeune Alexis,écrivit
au pape Innocent; où il die : Nous avoüons que la
principale caufe qui a porte les pelerins a nous fecou-
rir, c’eit que nous avons promis volontairement 8c
avec ferment, que nous reconnoitrions humblement
le pontife Romain pour chef ecclefiaflique de
toute la Chrétienté 8c pour fucceffeur de S. Pierre ;
8c que nous y attirerions l’églife Orientale de tout
nôtre pouvoir, fi Dieu par fa mifericorde nous ren-
doit la couronnetcomprenant bien que cette réunion
feroit très-utile à l’empire 8c tres-glorieufe pour
nous. Nous vous réitérons la mêmepromeffe par ces
prefentes : 8c nous vous demandons vôtre confeil
pour la reiuôtion de l’églife Orientale. Nous avons
été induits atout ceci par les avis falutaires de Conrad
évêque d’Halberûat, de Garnier de Troïes 8c de-
Nevelon de Soiffons, de l’abbé de Luce 8c de maître
Jean deNoïon. La lettre eil datée de C. P. le vingt-
cinquième d’Août.
Quelque tems après l’empereur Alexis fortit de
C. P. accompagné du marquis de Montferrat 8c d u-
ne partie de barons François pour fe faire reconnoi-
tre par tout fon empire. Tous les Grecs tant d Europe
que d’Afie fe fournirent ôclui jurèrent fidélité : mais
Jean roi des Bulgares 8c des Valaques ne voulue
point le reconnoître. Les Bulgares après avoir ete
fournis aux Grecs plus de cent cinquante ans, fe re-
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vbep. 2io» * f l
RMnald* n. 17•
L 1 1 iü Joannice üôi
desBulgares s’a-
drefle au pape,
Ville-Hard. w.
10;.
Cang. famil.
Daltn. 7»p, 318.