
A n.
Vading.
M.K ïj.
j i z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
perfonne dans les rues, ils entrèrent dans la ville ^
i l ' aïant de la cendre fur la tête & commencèrent à
prêchera haute voix , difant, qu’il n’y a de falut qu’en
J . C. Les Mores le jetterent fur eux, les chargèrent
d’injures & de coups, & les menèrent à leur roi : qui
les voïant rafez avec leurs couronnes de cheveux les
prit pour des infenfez, les fit charger de chaînes &
mettre en-prifon. Ils y demeurèrent huit jours, & le
dimanche dixième d’Q étobrc je roi fc les fit amener,
& leur offrit de grandes richpffes s’ils vouloient fc
faire Mufulmans. Comme ils demeuroient fermes,
il les fit feparcr & tenter chacun en particulier par
promeffes &c par menaces ; mais voïant que loin de
fc rendre ils parjoient contre Mahomet,il les condamna
à perdre la tête. Alors les fix autres fe jetterent
aux pieds de Daniel, le remerciant de leur avoir
procuré la couronne du martyre, & lui demandant
fa bencdi&ion ; il les embrafla & les encouragea, on
les mena tous nuds au lieu de l’execution où ils aller
rent comme à un feifin, ô{ ils curent tous fept la
tête coupée.
Leurs têtes furent brifées & leurs corps mis en
pièces par les enfaps & les autres infidèles : mais les
Chrétiens les ramaiferent, les ferrerent dans le maga-
fin dç| Marfcillois, & les enterrèrent enfuite dans
». 4t. leur habitation près de Çeuta. On ne fçait point fi
elles ont été transférées, ni en quel lieu elles font.
On fçait feulement qu’environ trois cens ans après,
c’cft-à-dire l’an i jiê . les freres Mineprs pbtinrenr du
pape Léon X . la permiflion de faire l'office folcmncl
de ces fept martyrs le neuvième jour d’péjtobrc ; S(
o m . toutefois le martyrologe Romain en fait mention 1«
treizmc du même mois, qui eft 1 le jour de leur ~7 *~ ' A n . m i .
mort.
Au chapitre général de la Pentecôte i t u . fe trou- x l v .
^ . t -r* » i l L i 1» Commencement va S. Antoine de Pade nouvellement entre dans 1 or- d(. s. a,«»¡nede
dre. Il étoit Portugais de Liibonne en iifjj. & avoir ****•
reçu au baptême le nom de Ferdinand. A l’âge de *t• s»"-
qu»i nze ans rîh entra d, ans .l e convent dj es chi anoi■ nes re- pu.- yoj. ,0-
guliers de faint Vincent près de Liibonne : mais pour
éviter les fréquentes vifites de fes amis, il paffa doux
ans après au convent de fainte Croix de Conimbre du
même ordre de faint Auguftin , où il s’appliqua à l’étude
des faintes Lettres. Quand l’infant D. Pedro fit
rapporter en Portugal les reliques des cinq freres M ineurs
martyrifez à Maroc au commencement de l’an
m o . Ferdinand aïant appris leur hiftoire , conçut
un grand defir du martyre , & réfolut de fuivre leur
genre de vie. Quelque temps après les freres Mineurs s«p. ».
qui demeuroient près de Conimbre vinrent au convent
de fainte Croix demander l’aumône à leur ordinaire.
Alors Ferdinand ne put plus fe contenir :
mais les aïant tirez à part il leur découvrit toutes fes
penfées. Les freres furent remplis de joïe , & lui
*aïant donné jour pour l’execution de fon deflein ,
ils fe retirèrent. Ils revinrent au jour marqué & lui
donnèrent leur habit dans le monaftere même de
fainte Croix, puis ils l’emmenerentau lieu de leur demeure
nommé Saint-Antoine d’Olivarès ; où il les
pria de le nommer déformais Antoine, pour éviter
par ce changement de nom l’importunité de ceux qui
voudraient le chercher.
Le defir ardent du martyre lui fit obtenir la permiflion
de paffer en Afrique : mais y étant arrivé
V u u ij