
A s . 1217.
Ep. 170.
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G h il. Armer* p.
90. G. Nang. p
503.
442 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
tenoient le nouveau roi , pour les encourager à foi*
fervice , particulièrement au maréchal Guillaume
comte de Pembroc , qu’il exhorte à la fermeté 6 c à.
l’union avec le légat Galon. Il donna auffi pouvoir
au légat de priver de leurs dignitez les prélats qui
fuivoient le parti des rebelles ; & d’en donner d’autres
aux éghles d’Angleterre , d’Ecoife & de Galles
r qui fuffenc fideles au roi Henri ; d’ôcer les bénéfices
à ceux qui avoient célébré les divins offices , quoique
liez par les cenfures.,s’ils n’abandonnoient le parti
de Louis : de proroger aux croifoz qui étoient fideles
au roi Henri le temps de leur départ pour la terre
fainte , jufqu a la fin de la guerre civile : enfin de
cafter les fermens faits à L o iiis , 6 c délivrer les otages-
qu’on lui avoit donnez , fous peine de cenfures contre
ceux qui les retiendroicnt.
Les agens que le prince Louis avoir 1 Rome lui1
mandèrent vers le même temps , que s’il ne fortoit
d’Angleterre , la fentence d’excommunication que
Galon le légat avoit .prononcée contre lui , feroit
confirmée par le pape le Jeudi faint, qui cette .année
1 1 1 7 . dévoie être le vingt-troifiéme de Mars.C’eft ce
qui détermina le prince Louis à faire une treve d’un
mois avec le roi Henri r outre qu’il ne recevoit aucun
fecours du roi Philippe fon pere , qui craignoit do
participer à l’excommunication. Louis paffa donc en
France pendant le carême, difant qu’il alloic raflem-
bler de plus grandes forces r mais fi-tôt qu’il fut parti
plufieurs feigneurs Anglois fe fournirent à l’obéif-
fance du roi Henri : & quand il fut arrivé en France-
le fon pere ne voulut pas communiquer avec lui,
même de-parole , tant il refpeéfoic les cenfures de
L i v r e s o r x a n t e - d i x - h - ü i t i e ’me. 443
îég life . Alors le pape écrivit au roi Philippe de faire A N
le devoir d’un bon pere , en s’éforçanc de ramener '
fon fils à la raifon , foit par la douceur, foie par la ffff
crainte : en le menaçant du jugement de Dieu 6 c de
la malédidtion des fideles, qu'il empêchoit d’accomplir
leurs voeux pour la délivrance de la terre-fainte.
La lettre eft du vingt-uniéme d’Avril.
Le prince Louis ne laifla pas de retourner en Angleterre
après Pâques, & vint au fecours de Lincol-
ne que les Anglois affiegeoient. Le légat étoit avec
eux , 6 c les encourageoit au combat contre les François
excommuniez, qui vouloientdépoiiiller un jeune
enfant innocent. La veille de la bataille le légat
parut a la tête de l’armée avec tout le clergé, revêtus
d’aubes, 6c excommunia nommément Louis & tous
fes complices : promettant au contraire indulgence
pleniere à tous ceux qui fervoient le roi Henri en
cette occafion, puis il leur donna fa bénédiârion ;
& prenant les armes ils marchèrent contre les François
, qui furent battus 6 c mis en fuite le Samedi d’a près
la Pentecôte vingt-uniéme jour de Mai 12 17 .
Louis etoit a Londres, où fe voïant abandonné de
la piùparc des Anglois , il fit la paix avec le roi Henri
aux conditions fuivantes : Que L ou is , les fiens ôc
tous ceux de fon parti jureroient fur les évangiles dé
fe foùmettre au jugement de l'églife , 6 c d’être à l’avenir
fideles au pape &c à l’églife Romaine : qu’il fe
retireroit incontinent d’Angleterre , n’y reviendroit
de fa vie à mauvais deflein , & rendroit tout ce qu’il
y avoit conquis ;• qu’il induiroit de tout fon pouvoir
le roi fon pere à rendre au roi Henri tous fes droits
de deçà la mer. Cette paix fut ainfi jurée le onzième
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