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fc. p. I;
g. an. 12.
l d . n . :
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~ tour fait écrire , comme Dieu le lui avoit révélé.
Voici comme elle commence.
o_ La réglé & la vie des freres Mineurs eft d’obferver
ij. l’évangile , vivant en obéiiTance ,.fans propre 6c en
chafteté : frere François promet obéiiTance ôc refpedt
au pape Honorius 8c à Tes TucceiTeurs. On voit icy
que S François étoit toujours reconnu pour vrai fu-
perieur de l’ordre , 6c que frere Elic étoit feulemenc
I?- Ton vicaire. La réglé dit enfuite qu’il n’y a que le
mimilre provincial qui puiiTe recevoir les freres, 6c
qu’après les avoir examinez, s’il les trouve propres
à l’in ftitu t, il doit leur dire qu’ils aillent vendre tous
leurs biens 6c les diftribuer aux pauvres : mais les freres
ne doivent point Te mêler de cette diftribution
du temporel des poftulans. Enfuite on leur donnera
l’habit de probation , fçavoir deux tuniques fans
capuce , une ceinture 6c des calleçons, avec un. chaperon
defcendant jufqu a la ceinture. Après l’année
de probation, ils promettront de garder toujours cette
réglé ; 6c dellors ils porteront une tunique avec
capuce , 6c, s’ils veulent, une autre fans capuce : en
cas de neceificé ils pourront même porter des fou-
liers. Tous feront vêtus pauvrement , 6c pourront
rapiecer leurs habits en beniifant Dieu. Us ne mépri-
feront point les hommes qu’ils verront vécus mollement
8c d’habits de couleur , ou fe nourriifant délicatement
, 6c n’en jugeront point : chacun ne jugera
& ne méprifera que loi même.
Les clercs feront l’office divin felbn l’ufage de l’é-
glife Romaine ries laïques diront vingt quatre Pater
3- pour m atines, cinq pour laudes, fept pour chacune
des petites heures , douze pour vêpres , fept pour
L i v r e s o i x a n t e -d i x -h u i t i è m e ,
complies, 6c prieront pour les morts. Tous les freres
jeûneront depuis laTouifaints jufques à Noël. Ceux
qui voudront jeûneront une première quarantaine
depuis l’Epiphanie jufques au carême. Le refte du
temps ils ne feront obligez à jeûner que le vendredi.
Us ne recevront point d’argent, ni par eux-mêmes,
ni par perfonne interpofée. Toutefois les miniftres
6c les gardiens pourvoïeiont par leurs amis fpirituels
aux neceffitez des malades 6c aux habillemens des
freres, félon le befoin 6c la qualité des pais froids :
mais enforte qu’ils ne reçoivent jamais d’argent. Les
freres a qui Dieu en a donné le talent travailleront
fidellement , enforte qu’ils évitent l’oifiveté , fans
eteindre 1 efprit d oraifon ; 6c pour récompenfe de
leur travail ils recevront leurs befoins corporels -,
pour eux 6c pour leurs freres, fuivant l'humilité &
la pauvreté : mais ils ne recevront point d’argent.
Les freres n’auront rien en propre, ni m aifon,ni lieu,
ni autre chofe , mais ie regardant comme étrangers
en^ce m onde, ils iront avec confiance demander l’aumône.
C’eft cette pauvreté fublime qui vous fera régner
dans le ciel. Par-tout ou vous vous rencontrerez
, m ontrez-vous véritablement freres par une
amitié tendre 6c fincere , découvrez-vous confidem-
ment 1 un 1 autre vos befoins ; 6c fi l’un tombe malade,
que les autres le fervent comme ils voudroient
qu’on les fervît eux-mêmes.
Aucun des freres n’entreprendra de prêcher au
peuple , que le miniftre général ne lui -ait permis,
après 1 avoir examiné. Us ne prêcheront point dans
un diocefe , fi 1 evêque s’y oppofe. Leurs difeours feront
fimples, châtiez & tendans uniquement à l’é-
A a a a ij
A N. iz z j.
C.
c.