
A n.
f. 188:
Ep. 8.
Rie. 12 Ici.
Iran fa à
458 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
~ Vénitiens, François Si Hongrois, que le pape avoit
1 1 ‘ excitez contre lui par la promcffc de l’indulgence ;
& les Vénitiens étoient encore plus animez pat leur
interêc particulier de recouvrer Durazzo. Voyant
donc ces troupes prêtes à fondre fur lu i, il écouta les
propofitions du pape, Si promit avec ferment de
fe foumettre à l’obéïfTancc de leglife Romaine Si de
délivrer le légat. Le pape le reçut à bras ouverts ,
.Rain.n. comme il paroît par fa lettre du vingt-cinquième de
Janvier 1118 . Il le mit fous la prote&ion du S. lîege,
81.S84. .& défendit aux croifez qui s’étoient aiTemblez à V c -
nife Si à Ancone d’attaquer les terres de Théodore
fous peine d’excommunication. Tant le pape fou-
haitoit de délivrer le légat, & d’envoyer tous les
i.Gtrm. croifez à la terre fainte. Il n’eft point mention dans
ce traité de l’empereur , de Pierre de Courtenai, parce
qu’il étoit mort dans fa prifon. Le légat Jean Co-
lomne fut délivré au mois de Mars , Si alla à C. P.
exercer fa légation.
t. extri je U y trouva quantité d’abus à réformer, fur lefquels
il confulta le pape en ces termes : Quelques Grecs re-
cevoient furtivement les ordres facrez d’évêques,
dont ils n’étoient pas les diocefains : quelques-uns
étant excommuniez, célèbrent dans les égliiesinterdites
; & s’attachant opiniâtrement au rite grec , ne
veulent obéir en rien aux prélats Latins. Quelques
évêques tant Grecs que Latins font des confecrations
dans les diocefcs des autres, & y perçoivent les dîmes
au préjudice des évêques diocefains : quoique
les évêques Grecs n’ayent accoutumé ni de prendre
les dîmes, ni de faire de ces fortes de confécrations.
De plus les Grecs laïques ne font point difficulté de
L i v r e s o i x a n t e d i x - h u i t i e ’ me . 459
quitter leurs femmes quand il leur plaît, Si d’en HTiT
prendre d’autres , Si de travailler les dimanches Si
les fêtes comme les jours ouvriers. Quelques fei-
gneurs Si autres nobles tant Latins que Grecs retenant
injuftemcnc des abbaïes Si d’autres églifes, avec
leurs fujets Si leurs domaines, ne payent point les
dîmes , Si protègent ceux qui refufent de les payer
Si fî on prononce contre-eux quelque excommunication
, foit pour ces abus, foit pour d’autres,ils n’en
tiennent compte. Sur tous ces articles le légat de-
mandoit au pape ce qu’il devoit faire, Si comment il
falloir punir un métropolitain, qui avoit donné per-
miffion d’aller à Alexandrie avec des marchandifes
contre la défenfe du concile général.
Le pape répondit : Puifque les canons Si les loix
civiles ont prononcé fur prefquc tous ces articles ,
vous devez y procéder fuivant leurs difpoiitions.
Vous pourrez auffi emploïcr vôtre médiation pour
accommoder les parties : Si relâcher quelquefois un
peu de la feyerité des réglés, félon que yous jugerez
expédient : eu égard à l’état de l’empire , Si à la multitude
des coupables. Excepté toutefois les cas qui
n’admettent ni compofition ni difpcnfe, comme le
facrement de mariage. Mais dans les cas où il n’y a
point de loi expreffe , vous inclinerez toujours au
parti le plus humain félon la qualité des perfonnes j,
des affaires , des temps Si des lieux.
Vers le même temps le pape Honorius fe plaignit plJ J ey;ontre
à Gervais patriarche Latin de C. P. de plufieurs en- fe patriarche Gerr
treprifes contre l’autorité du faint fiege. Nous avons X. Ep. TOOl*
' appris, dit-il, que vous envoïez quelquefois en qua- R’ li-
Jité dç vos légats de fimples clercs, & même por^
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