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An. 12.04. au papejJ e{fenc}3nc cependant au clergé deBeziersde
lui obeïr, & le pape commit l’évêqued’ Agde & l ’ab-:
bé de S. Pons, pour procéder contre l’évêque de Be-
ziers,&faire executer tous les mandemensdes légats.
cbr. GuiU. de L’évêaue de Touloufe étoit Raimond de Ra-
Vod Laur.c. ^ ^ 't . 1. 1 » a :*• • • f
baftensauparavant archidiacre d Agen,quiavoi t lue-
c*ui.biji. p. cedéàÇulcran, mort vers l'an n o i . Ra imond ent ra
*71 dans ce.f iÎge par f imonie, & y vécut pendant les
trois ans de ion pontificat dans une grande pauvreté:
ayant été obligé d’engager à fes créanciers Ces fermes
& fes châteaux, pour foûtenir des procès & des guer res
contre urrde fes vaffaux. Le pape chargea les trois
c .rtr.inpifit- légats l’abbé de Cifteaux & les deux moines Pierre &
ext.de Eh- R a o u ^ d'informer de l’état de l’évêque, & du dio-
cefe de Toulouie, & l’election de Raimond fut caffee.
Et comme Mafcaron chancelier de la meme eglife
fe trouvoit complice de la fimonie , il fut prive de la
prévôté de Touloufe , pour laquelle il avoit ete élu.
Raimond de Rabaftens ayant donc été dépofé, on
élut évêque de Touloufe Foulques abbé deTo rone t ,
ordre de Cifteaux au diocefe de Frejus. Il etoit ne a,
c »tel. p. i n . JVIarfeille d’un riche marchand deGenes qui s’ y étoic
établi. Il s’ appliqua en fa jeunefle à faire des poefies
amoureuies , & eut de la réputation entre les poètes
T«t e 1 Provençaux , fous le nom de Fouquet de Marfeille?
triomfi ¡CAm. mais s’étant conve r t i, il fe rendit moine a Grand-
i e r v e , d’où il fut tiré pour etre abbe deTorpnet. Le
leo-at Pierre de Caftelnau etoit au litTnaJade, quand
g. dePod^Laur. il aprit l’éleéfcion de Foulques pour 1 eveche de T o u -
e’ 7' loufe: mais à cette heureufe nouv el le, il leva les
mains au ciel 8c rendit grâces a Dieu d avoir donné
un tel pafteur à cette églife. Foulques en prit poifeffion
L i v r e S o i x a n t e - s e i z i e ’ me . 1 7 7
leffion le jour de fainte Agathe cinquième de Février
l’an 1 10 5 . avant Pâques , c ’eft-à-dire iaotf, auquel
ce jour étoit le dimanche delaSexagefimc. Le
nouVel évêque prêcha fon peuple fur l’évangile de la
femence, qu’on lit en ce jour & qu’il appliquai fon
miniftere. A fen entrée à l’épifcopat, il ne trouva
r ien à recevoir que quAtre-vingt-feize fous Toulou-
fains. Il avoit amené quatre mulets, qu’il étoit obligé
de faire abreuver d’eau de puits dans fa maifon :
n’ofant les envoyer à la riviere de peur des créanciers
qui le pourfuivoient devant les capitouls. Il tint le
fiege deTouloufevingt-cinq ans.
Quelque-temsdtprès quel’empereurBaudoüin eut
écrit au pape pour lui donner part de la prife de C. P.
il lui envoïa le traité fait entre les François 8c les
Vénitiens avant I3 conquête, lui en demandant la
confirmation : attendu que leur fecours lui étoit ne-
ceflaire, tant pour affermir fon empire que pour fe-
courir la terre fainte. Le duc de Venife Henri Dan-
dole, envoïa de fon côté demander la même confirmation
, par une lettre, où il s’exeufe auflï de la prife
de Zara : fur ce que les croifez qui n’accompliffenc
point leur voeu 8c ufurpent le bien d’autrui, ne dpi—
vent pas être fous la protection du S. fiege, Çe qui
regarde le roi de Hongrie.
Le pape trouvoit dans ce traité plufieurs claufes il?
licites, entre-autres celles qui regardoient les églifes
& le clergé : il confideroit encore les crimes qui s*é-*
toient commis à la prife de C. P. 6c la défenfe qu’il
avoit fait aux croifez d’attaquer les terres des chrétiens,
finon en cas qu’ils empêchaffent malicieufe-
ment leur paffage. Il ne trouvoit pas leur exeufe vala-
Teme X P I. Z
An . 1 104.
XIII.
Le papeapro«*
ve Ta priie de.
C. P.
ap. Inn. v i t ,
epiff. 10 i.Rain»
i t o f . n. i*
Sup. n. 1.
Ibid épifl. loi»
Gefta n.