
An.) io 6 ,
Qtfta, lîin,. rit. ¡§§1
XXIII.
Mort de B.aur
doüin. Henri
empereur de C . E.
GèJia.J/i/i. rit îC6.
■€.. n * 1 0 7 .
1 0 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
priant de venir en diligence à Cantorberi. Le roi y
vint avec lui, Scie lendemain de leur arrivée le prieur
publia dans l’églife métropolitaine devant une grande
multitude l'éleétion de 1’
evêque de Norvic; 84
pendant le TeDeum les moines le prirent 8c Te portèrent
iur le grand autel, puis dans la chaire pontificale
; 8c auffi-tôt le roi le mit publiquement en poflef-
fion de tous les biens de l'archevéché. On voit icy
que l'on obfervoit à Cantorberi la ceremonie de
mettre d’abord fur l’autel l'évêque élu: comme il fe
pratique encore à Rome. Cette double eleétion eut
de longues & fâcheufes fuites. Vers Noël le roi envoya
à Rome des moines de l’églife de Cantorberi,a
la tête defquels étoit Elie de Brantefeld & qu’il défraya
libéralement,pour faire confirmer par le pape
l’éleéfion de l'évêque de Norvie. Les évêques fuf-
fragans de Cantorberi envoyèrent auifi des députez
pour fe plaindre au pape de ceque les moines avoient
ofé faire l’éleétion ians eux: quoique fuivant le droit
commutr 8c l’ancienne coutume ils duffent y être
admis : or ces évêques avoient auifi élu l’évêque de
Norvic pour faire plaifir au roi.
EnRomanie les François étant allez en parti près
deRoulTeou Rofron, furent battus par lesValaques
8c les Comains quatre jours avant là Chandeleur ,
c eft-à-dire le vingt-neuvième dejanvieri zo6 ,Henri
regent de l’empire pendant la prifon de l’empereur
Baudouin fon frere en donna avis au pape, le
prefifant de lui- envoyer du fecours ; comme il l’en
avoitdéjà prié après la prife de Baudouin. Lepape
écrivit donc à Joannice roi de Bulgarie une lettre ,
©ù après l’avoir affeuré de fafinguliere aifeGlion , il
L i v r e s o i x a t e - s e i z i e ’me. a°3
ajoute : Sçachez qu’une grande armée va venir en
Grece d’Occident, outre celle qui y eft arrivée
depuis peu. C’eft pourquoi vous devez pourvoir à
vous 8c à votre état, en faifant la paix avec les Latins
tandis que Vous le pouvez : de peur que s ils
vous attaquent d’un côté 8c les Hongrois de 1 autre,
vous nous puiifiez aifement refifter à tous les
deux. C’eft pourquoi nous vous confeillons de bonne
foi de vous aileurer la paix avec les Latins en
délivrant l’empereur Baudoiiin que 1 on dit etre
votre priionnier. Car nous écrivons a fon frere
Henri, qu’il celle en cas de vous inquiéter.
Joannice répondit: Quand je fçus la prife de C.P.
j’écrivis aux Latins pour avoir la paix avec eux,mais
ils me répondirent fierement,qu ils ne vouloient
point de paix avec moi, fi je ne rendois les terres de
l’empire de C. P. que j'avois ufurpées par violence.
Je répliquai que je polfedois ces terres plus jufte-
ment qu’ils ne poifedoient C. P. car jen ai fait que
recouvrer ce que mes ancêtres avoient perdu, 8c ils
ont pris C. P. qui ne leurapartenoit point. Déplus
j ’ai reçu du pape la couronne légitimement, mais celui
qui fe dit empereur de C.P. l a prife de lui-meme :
c’eft pourquoi l’empire m apartient plutôt qu a lui.
Je leur déclarai donc,que fous 1
etendartque j ai reçu
de faint Pierre portant fes clefs,je combatterdis hardiment
contre eux , maigre les fauiTes croix qu ils
portent fur leurs épaules. Enfuite étant attaque par
les Latins,j’ai été contraint de medéfendre;8c Dieu
qui refifte aux fuperbes m a donne une victoire inef-
perée par l’interceifion de faint Pierre.Quant a Baudouin,
je ne puis le délivrer puifqu il eft mort en prifon.
C e ij
A n.u o î .
C . H» 10S