
6 6 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
--------------- le ville qu’ils voudroient c h o if ir , & toute liberté &
A n . 1 1 1 9 . fûreté_ L a lettre eft du feiziéme de Juillet la treizième
année de fon regn e, qui eft cette année 1 1 2 . 9 .
l u . Cependant approchoit le terme prefcrit par le pa-:
chevêqiæ^ de'” p e , pour juger l’é led ion du moine G autier à l’arche-
Camorberi. vêché de Cantorberi. C e terme étoit le jeudi premier
M a tth . fa r t s 1 • J» A t- de Mars de cette annee ; & les envoyez du roi d A n gleterre
étoicnt à Rome à la pourfuitede cette affaire
, ■fçavoir' Alexandre deStaveneffe évêque de C he f-
t r e , Henri de Stanford évêque de Rocheftre &c le
d od eu r Jean de Houton. Ils follicitoient aftidue-
ment le pape & les cardinaux : mais les trouvant d ifficiles
à l’ordinaire , ils craignirent de ne pas réufïïr
dans leur deffein, qui etoit de faire caffer l’é le d io n .
A yan t donc confulté entre-eux , ils promirent au
pape de la part du r o i , de l’Angleterre &c de l’Irlande
, la dîme de tous les meubles, pour foùtenir fa guerre
contre l’empereur , pourvû qu’il donnât fatisfad
io n au roi leur maître. Le pape qui n’avoit rien fi
à coeur que fa guerre , fe laiffa gagner ; &i prononça
fa fentence en con fifto ire , ou il d ifo it , qu après
avoir oui les parties, il avoir commis 1 examen de
l ’archevêque elù , à levêque d’Albane &c à deux
autres cardinaux. Ils l’ont interrogé , continue- t’il >
fur la defeente de J . C . aux en fe r s , fi c’étoit en fa
chair ou fans fa chair : fur la confecration de fon
corps à l’autel : comment Rachèl pouvoir pleurer
fes tnfans , étant morte auparavant : fur la fentence
d’excommunication donnée contre la forme de droit:
fu r le mariage, fi l’un des contradans eft mort infidèle.
Sur tous ces articles il a très-mal répondu. C eft
pourquoi le jugeant infufhiant pour remplir un
L i v r e s o i x a n t e d i x - n e u v i V m e . 6 6 9
tel fiege,nous avons caffé l’é le d io n faite de fa perfonne
: nous refervant la pro vifion de cette égliie. Cette
referve mérité d’être remarquée.
Alors les envoyez du roi & des évêques fuffragans
de Cantorberi ayant montré au pape leurs p o u vo irs ,
propoferent pour archevêque le d od eu r Richard
chancelier de 1 egtife de Lincolne, affurantque c’étoit
un homme d’un fçavoir ém in en t, de bonnes moeurs
8c capable de rendre de grands fervices à l’églife R o maine
ôc au Royaume d’Angleterre. Ils firent donc
confentir le pape &c les cardinaux à le leur donner
pour archevêque , & il écrivit une bulle aux évêques
de la p ro v in c e , où il leur ordonne de recevoir le
métropolitain qu’il leur a d o n n é , comme s’il l ’avoit
choifi de fon mouvement. Richard fut facré le jour
de la T rin ité dixième de Ju in la même année 12.2.9.
mais il ne tint le fiege de Cantorberi que deux ans.
Pour recueillir la décime que les envoyez du roi
d’Angleterre avoienc promife au pape -T le pape envoya
Eftienne fon chapelain en qualité dénoncé, qui
ayant faic fçavoir au roi le fujet de fon voyag e, le roi
fit aflembler les évêques , les abbez, les prieurs, les
cu re z , le sTemp lie r s , les Ho fpita liers, les comtes &
les barons. Cette affcmblée fe tint à Oüeftminfter
le fécond dimanche d’après Pâques vrngt-neuviémc
d’A v ril 12.2.9. Le nonce Eftienne lut publiquement la
lettre du p ap e , par laquelle il demandoità tous les
clercs & les laïques la dîme de tous leurs meubles en
A n g lete rre, en Irlande ôc en Galles , pour foùtenir
la guerre qu’il avoir entreprife contre l’empereur
Frideric. J ai fa ic , d ifoit-il, moi feul cette entreprife
pour l’égliie univerfelle., que Frideric excommunié:
P p p p iij.
A n . 1 1 191
Ma tth. Paris p.
3 0 6.
l u i .
Decime levée-
en Angleterre.
ld .p . 30 4 .