
u.
^oaciies.
Difî. 17.
tpifl. Marc» ad
Max.
epiji. Julii ad
Orient, cfz.to.
a. conc. p. 47 y.
Socr. lïb, 11. c.
S.ij. &ibivàlef.
So&om. lib.i 11.
c. 8.
Hifi. liv. xi 1 .n.
10. n. n .
iiift. liv. ir. ».
4?. ▼. ». 4y.
v u . 7. 17.
/ /U x v i i i . » . I; Cu»c. Nic.Can.
y.
ru a fait mettre au nombre des faints, & qui fut fuivi dans le refie de
l'onzième fiecle & dans tout le fiivant,de plufieurs autres papes vertueux
8c zeléz pour le rétabliffement de la difcipline, comme Grégoire
VII. Urbain II. Pafcal II. Eugene III. Alexandre III. Mais les meilleures
intentions deftituéès de lutniere foqt faire de grandes fautes 5
& plus on court vite dans un chemin tenebrevix, plus les chûtes font
fréquentes & dangereufes. Ces grands papes trouvant l’autorité des
fauffes decretales tellement établie, que perfonne ne penfoit plus à la
contefter : fe crurent obligez en confidence à foûtenir les maximes
qu’ils y lifoient, perfuadezque e’étoit la plus pure difcipline destems
apoftoliques 8c de l’âge d'or du Chriftianifme. Mais ils ne s’apperçû-
rent pas qu’elles contiennent plufieurs maximes contraires à celles de
la véritable antiquité.
Il eft dit dans les fauffes decretales, qu’il n-’efi pas permis de tenir
de concile fans l’ordre ou du moins la permiffion du pape. Vous qur
avez lû cette hiftoire, y avez-vous rien vû de femblable, je ne dis
pas dans les trois premiers fiecles , mais jufqu’au- neuvième ? Je fay
que l’autorité du pape a toujours été neceffaire poutles conciles généraux;
8c c’eft ainfi quefe doit entendre ce que dit l’hiftorien Socrate,.
qu’il y a un. canon qui défend aux églifes de faire aucune rcgle fans
le confentement de l’évêque de Rome. Et Sozomene dit, que le loin
de toutes les églifes lui appartient, à.caufe de la dignité de finfiége.-
Mais quant aux conciles provinciaux 8c ordinaires, les correâeurs-
Romains du décret de Gratien ont reconnu, que l'autorité du pape-
n’y eft pas neceffiire. En effet y-t’il la moindre trace dé permiffion-
ou de confentement du pape dans ces conciles, dontTertulien,faint-
Cÿprien 8c Eufebe font mention; foit au fujet dé la pâque, de la réconciliation
des penitens, ou du baptême dés heretiques ? Fut-il mention
du pape dans ces trois grands conciles d’Alexandrie, qui firent-
tenus fur l'affaire d’Arius avant le concile de Nicée A En fut-ilmèntion
au concile de C. P. convoqué par l’empereur Tbeodofe en 381.?
8c toutefois le pape S. Damafe 8c tout l’Occident confentit à fes décidons:
enforte qu’il eft compté pour le fécond concile oecuménique.
Et je ne parle point de tant de conciles nationaux tenus en France ,
principalement fous les rois de la fécondé racé, 8c en -Efpagne fous
les rois Goths. Quand le concile de Nicée ordonnoft dé tenir deux
conciles par an en chaque province, fippofoit-i! quon envoyeroit
à Rome en demander la permiflion? Et comment auroit-on pu yen-
voïer fi fréquemment des extrêmitez _de l’Afie ou de l’Affrique/’ La
tenue des conciles provinciaux étoit comptée entre lés pratiques ordinaires
de la religion ,à proportion comme la célébration du S. (acrifice
tous les dimanches : il n’y avoit que la violence des perfecutions qui
en interrompit le cours, fi-tôt que les évêques fe trouvoient en liberté,
ils y revenoient comme au moien le plus efficace d’entretenir la difcipline.
Cependant en confequence de cette nouvelle maxime, il
ne s’eft 'prefque plus tenus de conciles depuis le douzième fiéde où
h aient prefide des légats du pape; 8c on s’eft infenfiblemènt défacoû-
tumé de tenir des concilçs.
Il eft dit dans les fauffes decretales, que les évêques ne peuvent
etre jugez définitivement que par le pape feul, 8c cette maxime y eft
iouvent repetée. Toutefois vous avez vû cent exemples du contraire;
8c pour m arrêter a un des plus illuftres, Paul de Samofate évêque
dAntioche le premier fiege de faint Pierre, 8c la troifiéme ville de
1 empire Romain , fut jugé 8c depofé par les é.êques d’O.ient 8c des
provinces voifines, fans la participation du pape, à qui ils (e contentèrent
d’en donner avis après la chofe faite : comme il fe voit par
leur lettre fynodale; 8c le pape ne s’en plaignit point. Rien n’eft plus
fréquent dansées neuf premiers fiecles, que les accufations 8c les déposions
d’évêques: mais leurs procez fe faifoient dans les conciles
provinciaux, qui étoient le tribunal ordinaire pour toutes les caufes
ecclefiaftiques. Il faut ignorer abfolument l’hiftoire de l’églife, pour
s’imaginer qu’en aucun tems ni en aucun pats 011 n’ait jamais pu juger
un évêque fans l’eovoïer à Rome ou faire venir Une commiffion
du pape.
Saris meme favoir lés faits, il ne faut qu’un peu de bon fenspour
voir que la chofe. etoit i 'npoinble. Dès le quatrième .fiecle il y avoit
un nombre prodigieux deglife en Grece, en Aire, en Syrie, en Egypte
8c en Affriqüé, fans parier du- refte de l’Occident; 8c la plûpart
des évêques étoient pauvres 8c hors d'état de faire de grands voïages;
aulfi les empereurs les défraïoient pour les conciles généraux. Comment
auroit-on pu les faire venir a Rome 8cnon feulement eux, mais
leurs accufateurs 8c les témoins encore plus pauvres pour la plûpart?
C eft toutefois ce qu a du fippoièr 1 auteur des fauffes decretales ; 8c
8c 1 abfurdite de .fa fuppofition a paru évidemment, quand les papes
ont voulu la réduire en pratique. Grégoire VII. par exemple, perfua-
dé de bonne fo i, que lui feul étoit le juge compétent de tous les évêques
les faifoit venir tous les jours du fond"de l’Allemagne, de la
France ou de. l’Angleterre. Il falloit quitter leurs églifes pendant des
années entières pour aller à Rome à grands frais, fe défendre contre
des accufateurs qui fouvent ne s y trouvoient pas : on obteuoit délais
fur délais: le pape donnoit des commiifions pour informer fur les lieux,
8c après plufieurs voïages 8c de longues procédures il donnoit fin jugement
définitif, contre lequel on revenoit fous une autre pontificat.
Souvent aufft l'évêque cité à Rome n’obéïffoit pas, foit par l’im-
poflibilité de faire le volage par maladie, pauvreté ou autre empêchement
, foit parce qu’il fe fentoit coupable: ilméprifoitfescenfires prononcées
contre lui, 8c fi le pape vouloit lui donner un fucceffeur, il •
s’en défendoit a main armée. Vous en avez vû des exemples; 8c voilà
les inconveniens de vouloir réduire en pratique ce qui n’a jamais été
pratiqué ni praticable.
Il eft vrai quen d c s _ o c c.1. fi o n s rares d’une oppreifion manifefte 8c
d’isne injuftiee criante, les évêques condamne?; parleurs conciles,
a i j
III.
Jugemens des
évêques.
Epid. Eleuther.
c. 1 . 3, q. 6.
§}uamvis. Vie-
urepifl. 1. c. 3.
Jul. ep z.c. 1•
Hift. liv. vi 1.».
4. Eufeb. v u ;
e. 30. te. I.
conc. pag.