
 n.U ^ T T j Hl S TOt R E E C C U S I A S T I ^ E ;
'■ garderons la continence, & jeûnerons tous les ans
deux carênies fuivanc la réglé de l'églife. Nous porterons
un habit modeite comme nous avons accoutume,
avec les fouliers ouverts par deflus; mais de
forte que nousfoyons clairement diftinguez desLio-
nois. C ’eft-à-dire des Vaudois ,ouq>auvres de Lion,
nommez ajffi Infabatez. Ce font les principaux articles
de cette réglé , que le pape Innocent aprouva
par deux bulles du dix-liuitieme de Décembre 12.08 '
1 une adreifée à l’archevêque de Tarragone & à fes
i , ” ' * ^ffragans, l’autre à Durand de Huefca & à fes frétés
nommez les pauvres catholiques,
su. ef.. I7. Par une aiJtrc [ettre du p3p£ adreifée à l'archevêque
de Milan & datée du troifiémé^d’Avril n o ? ;
il paroîc que la£ focieté de Durand s'etendoit auifî
en Italie , & qu avant fa converfion il avoitcueune
ecole près de Milan. Ils s’étendoientencore’en Lan-
£ '] §uedoc 5 & le PaPe reÇût de grandes plaintes contre
¡ M l | eux de la part de l'archevêque de Narbonne & des
évêques deBeziers ,d ’Ufez ,d e Nifmes & deCarcaf-
fone. Ces prélats difoient au pape : Durand & fes
compagnons font devenus fi iniolens de la grâce que
vous leur avez faite, qu'ils ont fait entrer dans l’é-
gjife en nôtre prefence des Vaudois quinetoientpas
encore réconciliez , pour affifter avec eux au faint fa-,
crilîce. Us retiennent en leur compagnie des religieux
apoftats. Us n'ont en rien changé l’habit de
leur ancienne fuperftitiôn , qui fcandalifeles catho,
liques. Les inilruéfions qu ils font dans leurs écoles
font une occafion à plufieurs de fe retiret de l’égli-
fe & de n'y entendre ny l’office divin ny la prédication
des pretres; les clercs meme qui iont ehtre-eux^
L i v r e s o i x a n t é -s e i z i e ’ m e . 2.6 5
quoique dans les ordres facrez, n’affiftent point à l’ofi
¿ce divin. Quelques-uns d’eux foûtiennent qu’aucun
magiftrat feculier ne peut fans péché mortel exercer
un jugement de fiing.
Sur ces plaintes des évêques le pape écrivit à Durand
ôe à fes compagnons, les exhortant à fe corriger
en tous ces points : fur tout àrejetter l’erreur que
Fa puiifance feculiere ne puiife exercer le jugement
de fang. Sur quoi il ne manque pas d’apporter la doctrine
des deux glaives. Il écrivit auffi à l’archevêque
de Narbonne Se à fes fufiragans une lettre où il die :
Si Durand agit de mauvaiie fo i, il fe trouvera pris
dans fes finelfes : mais s’il garde quelque chofe de fon
ancienne iuperftition, pour ramener plus facilement
les heretiques, ou par la honte d’un trop prompt
changement, il faut le tolérer pour un tems, jufqu’à
ce qu’on connoifle l’arbre par les fruits: pourvu qu’il
agiflè de bonne foi quant à l’eflentiel de la vérité. Supportez
le donc en cfprit de douceur,& cherchez à l’attirer
plutôt qu'àl’éloigner. Que s’il méprife vos avis
falutaires, inftruifez nou-s-en au plutôt : afin que
nous y apportions le remede convenable. Le pape
écrivit de même à l'archevêque de Tarragone & à fes
fuffragans; Sc toutes ces lettres font dattées de V iter-
be le cinquième de Juillet 1 209. Mais comme nonob-
ftan® ces précautions on nelaiifoitpasd’inquieterces
Bouveaux convertis, le pape fut obligé d’écrire enr
core en leur faveur aux mêmes prélats & à d’autres
les années fuivantes.-
Le pape Innocent rraitta de même une autre fo-
eiété de Vaudois convertis , dont les- chefs étoient
Bernard Prime Sc Guillaume Arnaud. Us s’étoiens.
An, 1105.
Ep, 66, <f8i
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