
H t S ’Ç O I ’ R E E C C Z E S I A S T I QJ J E.
, d® Ni S. aucun fidele n ’en doute. Nous célébrons
* F* '• donc ces trois conceptions en Armcnie.
On lui demanda entre-autres choies ce qu’il fçavoit
d’uti certain Jofeph dont on parloir beaucoup , que
fo n difoit avoir été prefent à la paiîion de N. S. &
êtïe encore vivant pour preuve de la religion Chrétienne.
Un chevalier d’Antioche qui étoit de la fuite
de l'archevêque & lui fervoit d'interprete , répondit
en François : Monfeigneur connoît très-bien ce Jofeph
; & peu de tems avant que de partir pour l’Occident
, il le reçut à fa table en Arménie. Quand J.
C. fut pris par les Juifs & mené devant Pilate , cet
homme nommé.alors Cartaphile étoit portier de Pilate
; &i comme les Juifs tiroient Jefus hors du prétoire
après l’avoir fait condam ner, Cartaphile le
pouifa rudement du poing dans le dos, & lui dit avec*
infulte : Va vifte, Jefus, va, que tardes-tu ? Jefus le
regarda d’un vifage fevere & lui dit : Je m’en vais &
tu attendras jufques à ce que je Vienne. Après la re-
furreétion de N. S. Cartaphile reçut le baptême de
la main d’Ananias qui bapcifa S. Paul & prit le nom
de Jofeph. Il avoit environ trente an s, & quand il
en eut cen t, il tomba dans une maladie qui paroif-
foit incurable, & pendant laquelle il fut ravi comme
en extafe, mais étant guéri il fe' trouva au même
âge où il étoit à la paffion de N . S. & ce renouvellement
lui arrive tous les cent ans. Il demeure fou-
vent en Arménie & dans les autres pais d’O rien t,
vivant avec les évêques & les autres prélats : c’eft
un homme piedx & de fainte vie , qui parle peu &
feulement pour répondre aux queftions qu’on lui faic
fur les faits de l’antiquité. | Il refufe les préfens, fç
L I V I L E S O I X A N T î E - D r X » E U V I e ’;M F.
contentant du neceffairc pour la nourriture & le vêtement.
iU épand beaucoup.de larmes , 6c attend avec
crainte lie dernier avenement de J. C. efperant toutefois
m ifericorde, parce ¡qu'il l’a offenfé par ignorance.
On .vonthien que de cette fable eft vei»uë celle
du Ju if .errant;&.on nefçait lequel admiæe:r le plus ,
ou la hardieffe des Arménienspour la débiter , ou la
fimpltcitédes Anglais pour ja.croire.
L’empereur Frideric arriva-au port.d’Âcre en Pa-
leftinfe la veille de la Nativité de la Vierge , c’eft-â-
dire le feptiéme de Septembre l u 8. Il ne s’étoic embarqué
qu’avec vingt galeres & cent chevaliers, &
trouvé peu: d’obéïllance dans le pais. Car le pape envoya
deux freres Mineurs qui prefenterent de fa part
des lettres au patriarche de Jcruialem , pardcfquelles
il lui ordonnoit de dénoncer l ’empereur excommunié
& parjure, Il défendoit auffi aux H ofpitaliers,
aux Templiers.&Aux chevaliers Teutoniques de lui
.obeïr, ni d’avoir aucun égard pounlui, L'empereur
àfon arrivée trouva que les Chrétiens fous la conduite
du duc de Limbourg avoient fortifié Cefarée &
quelques chateaux , & qu il ne refloit qua reparer
Joppe pour aller a Jerufalem. Il approuva ce deiTem;
S i s’étant mis à leur tête, ils arrivèrent à Joppé le
¡quinzième de Novembre. Cependant le fultan d'Egypte
Melic-Camel etoit campe près de Gaza à une
journée delà , <& le fultan de Damas fon neveu à Na-
plouze aufïi à une journée.
L empereur Frideric envoya deux feigneurs ÀMe-
lic-Camel avec des prefens , lui dire qu’il vouloir l’avoir
pour frere & pour am i, qu’il n’étoit.point venu
dans le defir dé faire des conquêtes ayant allez de
A n . a 1
XLVX.
Arrivée de Fri-'
deric à la terre
feinte.
M a t th. Paris-,
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S a n u t rf. 2tj*-
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