
j p z H i s t o i r e ' E c c l e s i a s t i q u e .
fpeétacle, principalement le jeune roi qui regretoit
I 1 1 J- Engelbert comme un pere. Il renouvella le bande
Frideric déjà prononcé à la diete de Nuremberg, &c
déclara tous fes fiefs & fes autres biens confifquez &'
tous fes vaifaux abfous de leur ferment. On promit
au nom de l’archevêque élû mille marcs d’argent à
quiconque lui livreroit Frideric.
Enfhite Henri aïant reçu l’ih-veftiture du ro i, fe
rendit à Mâïence avec le corps de fon prédeceifeur
pouraffifter au concile que le légat Conrad évêque
de Porto y tint avec plufieurs évêques 5c plufieurs
to. h . conc. abbez pendant l’Aventde la même année i z z j . Le
?■'->4 légat fehfiblement touché' du meurtre' d'Engelbert,
lui donna de grandes louanges dans le fermon qu’il
fit au concile :1e traitant de martyr &c le propofant
pour exemple aux évêques, qui donnoient en fief
à îetrrs neveux Si à leufs autres parens les biens des
églifes, ou qui diflimuloient leurs ufurpations. En-
fuite il excommunia le Comte Frideric en plein concile,
& ordonna que 1 excommunication feroit publiée
tous les dimianches dans les cinq provinces de
fa légation :fçavriir de Maïence, de Cologne, de Trêves
j de Breme & de Magdebourg. En ce même con*
cile on prefenta au 'légat des lettres de Thierri évêque
de Munfter & d’Engelbert élu évêque d’Ofnabrug
, freres du comte Frideric : dont le premier offrait
de fe purger canoniquement du foupçon d’avoir
trempé au meurtre de l’archevêque, l’autre deman-
doir d’être facré. Le légat leur répondit, qu’il avoir
plus d’inclination à pardonner qu a punir, & leur
donna jour pour le juftifier au concile qui fe devoir
tenir à Liege. Au concile de Maïence le légat fit publier
L i v r e s o i x a n t e -d i X- n e u v i e ’m E. 59-3
blier le neuvième de Décembre quatorze canons de
difcipline, la plupart contre l’incontinence des clercs
& la fimonie ; ce qui fait juger que ces deux vices
étoient encore bien communs en Allemagne.
La même année i z i j . les chanoines de Paris fe plaignirent
au légat Romain cardinal de faint Ange de
ce que les écoliers s’étoient fait faire un fceau particulier
, dont ils féelloient tous les aétes çoncernans
les affaires de leur univèrfité ; au préjudice de l’églife
de Paris, dont le fceau fervoit auparavant pour les
autorifer. Après qu’on eut allégué plufieurs raifons
de part & d’autre, les écoliers rendirent l.e légat arbitre
de leur droit 5c lui remirent leur fceau. Le légat,
prenant fur le champ fa réfolution, rompit le fceau,
devant tout le monde , 3c prononça excommunication
contre tous ceux qui déformais feraient à Paris
un fceau pour l’univeriité. Les écoliers s’en plaignirent
hautement, 3c ce bruit s’étant répandu par la
ville, ils accoururent de tous cotez à la maifon du
légat avec des armes. Ses domeftiques fermèrent les
portes, 8c s’armèrent de leur côté ; mais les écoliers
donnèrent plufieurs affauts, rompirent les portes ,
jetterent quantité de pierres & alloient prendre le
légat & fes gens, quand le roi Loiiisr arrivant de
Melun & apprenant le danger où fe trou voit ce prélat,
y envoïa des chevaliers & des fergens, qui re-
poufferent les écoliers parleurs menaces & par leurs
armes & délivrèrent le légat & les liens : mais non
fans effufion de fang. Il fortit de Paris avec efeorte ,
excommuniant tous les écoliers qui lui avoient fait
cette infulte, & les autres qui y avoient affifté de
leur part.
Tome X V I . ; F f f f
A n . iz i j .
xnr.
Le légat Romain
infulté à Paris.
Mf.Turon. apv
Dit boulai j to.
p . 11%. & to. XI,
eonc.p, 1 0 1 .