
A n. izqo.
«pjft.-T 34- 135-
13?:, 143. 144.
3«noc.m. lib .r -
epo-'j. X ly .ep.
144. t4j . Rffitü
in p .n .u l t ,
74 H i s t o i r e E c c e e s i a s t i q j j z .
dû gouverner entièrement fuivant la pratique de
tous les autres religieux.Ces freres lais deGrandmont
vouloient dominer même pour le fpirituel ; en forte
qu’au lieu de lameiTe du jour, ils vouloient entendre
tantôt une mefle delà Vierge, tantôt du S. Efprit ou
des morts ; & fuivant leurs occupations, ilsdeman-
doient qu’on leur célébrât l’office divin quelquefois
plutôt,quelquefois plus tard que la réglé ne l’ordonnait.
Si les moines du choeur le refufoient, ils fe fâ-
ehoient contre eux,ôcneleurdonnoientpoint lescho-
fes neceifaires à la v ie , qu’ils ne pouvoient recevoir
que de la main de ces freres lais.Les freres au contraire
accufoient les moines d’ingratitude, difant qu’ils
avoient toute la peine, tandis que ces peres joüif-
foient tranquillement du repos de lacontemplation.
L ’affaire vint jufques au pape, qui après avoir oüi
tout ce que les parties voulurent propoferde part 8c
d’autre, ordonna aux freres lais d’honorer les moines
Sc de leur effre fournis pour le fpirituel, fans entreprendre
de rien ordonnertouchant l’office divin.
Il enjoignit auffi aux moines d’aimer les freres lais, 8c
de les inftruire avec douceur,en fupportant leurs défauts,
,8c leur laiffant l’adminiftration des affaires ex-
terieures.Le roiPhilippeAugufte,avant que de partir
pour la croifade, les avoit fait convenir d’un accord
qui fut mal obfervé; 8c l’affaire duralongtems,comme
il paroît par plufleurs lettres d’Etienne abbé de
fainte Geneviève, 8c depuis évêque de Tournay,é-
crites vers l’an 115 1. dans lefquelles il donne tout le
tort aux freres lais deGrandmont.
On voit la fuite de cette divifion dans une bulle
dé règlement donnée par le pape Innocent le vingt-
!L TVR'E SO I X AT E - Q U IN Z IE ME. 7 5
feptiéme de Février i 20 z. dans deux lettres de l'an
1212. 8c une du pape Honorius de 1219. ^
Henry de Sulli archevêque de Bourges , étant
mort l’onziéme de Septembre 1 19p. le chapitres af-
fembla pour luy donner un fucceffeur Comme ils
ne pouvoient convenir d un fujer, ils s accordèrent
à faire venir Eudes évêque de Paris frere du défunt
archevêque 8c tiré de leur églife , pour les aider de
fon confeil. Quand il fut venu a Bourges,on convint
après une longue délibération de prendre un archevêque
dans l'ordre de Cifteaux : on propofa trois
abbez dont étoit Guillaume de Chailli, 8c on fe rapporta
à lévêque de Paris du choix de 1
un des trois.
Il remit l’affaire au lendemain, 8c étant aile dire la
meffe à Notre-Dame de Sales, il mit fous la nappe
de l’autel trois billets cachetez ou etoient écrits les
noms des t rois abbez. Il étoit affiffe de deux hommes
diftinguez par leur fcience 8c par leur vertu, dont
l’un fut depuis archevêque de Tours,8c 1 autrçeve-
que de Meaux. L’évêque de Paris ayant achevé la
meffe fe profterna avec eux, priant N .S. défaire
connoître fon choix; puis il prit fur l’autel un des
trois billets, 8c l’ayant ouvert, il y trouva le nom de
l’abbé Guillaume. Il ne le dit qu’à fes deux afTiftans,
8c cependant les chanoines delà cathédrale s étant
affemblez luy envoyèrent demander inftamment
l'abbé Guillaume. L’évêque extrêmement furpris
loüa Dieu 8c publia leleétion devant le peuple qui
s’étoit affemblé en grand nombre. C’eft ainfî que
Guillaume abbé de Chailli fut élu archevêque de
Bourges le jour de faintClcment vingt-troifiéme de
Novembre i r?p.
A n. i zoo.
XXIX.
S. Guillaume
archevêque de
.Bourges.