
A n .I ZOi
î o s H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
traite il confulta le pape Innocent- III. fur trois
queftions: la première pourquoi dans la confecration
du calice l'égtife a ajouté ces mots : Myftere
ctefiy: la fécondé , lï l’eau mêlée au vin eft changée
au fang de J . ‘C. la troifiéme, ce que figni fient les
DriereS- oui femblent faites pour V. Epiß. m. le falut des iaints. 6. 1 . ... 1 r r i «• «Kl
cum Ai rth&. 6,. Le pape lui répondit par une rameute decretale ou
bc'Ubr. Miß., I ¿ i vous-examinez'le canon de la meife vous
trouverez qu’outre ces mots, myftere de fo y , on dit
que J . C.. éleva les yeux au c iel, ôc on ajoute à l’epithetedu
nouveau teftament celle d’éternel, quoique
nous ne lifions point tout cela dans 1
evangile. «Or
nous trouvons que les évaUgeliftes ont omis plufieurs
paroles & plufieurs aôfions de N. S. que les
apôtres nous ont raportées ailleurs dans leurs écrits,
ou qu’ils ont laiflées par tradition. Gomme cette
parole de J. C . raportée par S. Paul, qu’il vaut mieux
donner que recevoir > 8c qu après fa refurreétionil
apparut à plus de cinq cens difciplesalafois,Surle
mot de teftament éternel lepapercmarqueladifferencë
de l’ancienne alliance qui n’étoit que pour.
un tems, ôc de la nouvelle qui eft pour toujours.
Ensuite il réfuté ceux qui abufoient de ces paroles,
myftere de foi, pour en conclure que l’euchariftie
urétoit le corps de J . G. qu’en figure ; Scilmontre
qu’elle eft tout eniemble figure ôc vérité, llconclud
ainfi : Nous croïons donc que les apôtres
ont reçu de J. G. la forme de la con fe c tion commeelle
fe trouve dans le canon, ôc que-leurs fuccefieurs
l’ont reçue d’eux.
Quant à la fécondé queftion, fçavoir fi l’eau eft
changée au précieux fang avec le v in ,le paperç-
A3 . XX. ij.
( | Cor. x r . i .
L i v r e s o i x a n t e - q u i n z i e ’m e ; 107 A n 1 2 0 ’ .
pond .-Les opinions des Scolaftiques font différentes,
fur ce fujet ; 8c après ena voir rapporté trois comme
probables ôc une quatrième qu’il rejette, il ajoute :
Entre ces opinions celle qui paroît la plus probable
eft celle qui foûtient que l’eau eft changée au fang
avec le v in, afin que la propriété du facrement pa-
roifle plus clairement. Car l’eau eft mêlée âu vin
pour reprefenter le peuple uni à J . C. en ce que comme
il a pris notre nature, nous le recevrons lui-même
en ce facrement 8c nous lui fommes tellement
unis que par lui nous devenons un avec le Pere.Cette
queftion avoit commencé d’être agitée environ
quinze ans auparavant, fous le pontificat de Clément
III. comme il paroît par une lettre de Geoffroi Ap. "Baron, an.
moine de Clairvaux qui avoit été fecretairedcfaint
Bernard, au cardinal Henri évêque d’Albanie.
La troifiéme queftion étoit pourquoi l’on avoit
changé dans l’oraifon fecrete de la meife de S. Léon
ces paroles: Accordez-nousSeigneur que cette oblation
foit utile à l’ame de votre ferviceur Léon,à la
place defquelles on avoit mis: Que cecteoblation
nous foit -utile par l’interceffion du bienheureux
Léon.Nous trouvons encorelapremierefomiuledans
le facramencaire de S. Gregoire:mais la fécondé n’eft
plus aujourd'hui dans le miiTel Romain à la fefte
de S. Léon, elle s’y trouve feulement à celle de S.
Grégoire. Sur la queftion le pape répond, que ceft
faire injure à un martyr de prier pour lu i, comme
dit S. Auguftin-, la même raifon nous oblige à en
dire autant des autres faints, qui n’ont point be- Serm aU
ioin de nos prières puifqu’ils font parfaitement heureux
: c’eft plutôt nous qui avons befoin des leurs.
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