
¡36 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n. i z i 3. nQUS écrirez, ajoute- i l , ce qui y aura été réfolu touchant
les propofitions du roi d’Arragon : afin que fur
vôtre avis nouspuiifions ordonner ce qui fera raifo-
xv» ep» 113. nable,&pourvoir au gouvernement du païs. Par une
autre lettre à l’archevêque deNarbonne en particu-
culier, le pape dit avoir apris que le roi des Sarrafins,
c’eft-à-dirc des Aimohades,fait fes efforts pour ferelever
de fa défaite, & que d’ailleurs la terre fainte a
grand befoin de fecours; c’eft pourquoi il leur ordonne
deconfulteravccleroid’Arragon & lesfeigneurs
fur les moyens de faire la paix ou la trêve dans la
province de fa légation, Se de ne plusappeller de
troupes en vertu de l’indulgence contre les hérétiques,
fans nouvel ordre.Le pape écrivit auffi au comte
de Montfort de rendre au roi d’Arragonlesdevoirs
que lui rendoit le vicomte de Beziers, 5 c de reflituer
au même roi 5 c à fes vaffaux les terres qu’il preten-
doit leur avoir été ôtées. Ces quatre lettres furent
données depuis le quinzième jufquesaux dix-hui-
tiéme de Janvier îz i 3.
Cependant le roi d’Arragon étoit venu àToulou-
fe vers la fête desRois, 5c y fit des chevaliers fans
craindre la communication avec les heretiques. Il
manda à l’archevêque de Narbonne légat du S. fiege,
5 c au comte de Montfort, qu’il vouloir avoir une
ttxi.cou.f. si- conférence avec eux pour tenter un accommode-
ment.Onpritjour, &lelieufut marqué entreToulou-
fe 5c Lavaur. Quand on y fut affemblé le roi pria l’archevêque
de faire rendre aux comtes deTouloufe,
deFoix Sc des Comminges 5 c au vicomte de Bearn
les lettres qu’on leur avoit ôtées 5 c l’archevêque demanda
que le roi envoyât aux évêques àLavaur i es
demandes
•x-r. ef. 1I3.ZJ4»
XXI
Concile de La-
vjaur,'
Vet, hift. Albig.
I éé.
L i v r e s o i x a n t e - d i x - s e p t i e ’m e .' 337
mande des rédigées par écrit. On convint d’une fuf-
penfion d’armes pour huit jours ; mais elle fut mal
obfervée par les Albigeois.
La demande du roi d’Arragon dattée de Toulou-
fele feiziéme de Janvier, eontenoit pour le comte
de Touloufe les mêmes offres qu’il avoit faites au
pape. Pour les comtes de Comminges &c de Foix , il
ïbutenoit qu’ils n etoient point hérétiques, Sc de-
mandoit la reflitution de leurs terres : il la deman-
doit auffi pour Gallon vicomte de Bearn ion vaffal,
fans l’excufer fur l’héréfie, mais difant qu’il étoit
prêt de fatisfaire a l’églife ; Sc il reconnoiffoit que
toutes ces demandes étoient plutôt de grâce que de
juflice : priant les eveques de faire en forte que ces
feigneurs pufTent fecourir la religion en Efpagne. La
reponfe du concile de Lavaur du dix-huitiéme du
même mois porte en fubflance:La caufe du comte
de Touloufe, & par confequent de fon fils, a été
tiree de notre jurifdiélion, par la commiffion que
lui-même a fait donner par lepapeàl’évêque de Riez
&audoâ:eur Theodife. Nous croïons que vous vous
fou venez combien ce comte a reçu de grâces du pape
& du légat alors abbé de Cîteaux maintenant archevêque
de Narbonne; Sc toutefois au mépris de ces
grâces & de fes propres fermens, il a de nouveau
combattu l’églife Sc troublé la paix avec les hérétf-
ques Sc les routiers, enforte qu’il s’eft rendu in d f
gne de toute grâce.
Quant au comte de Comminges, il a fi bien mei
iite 1 excommunication qu’il a encourue, que le
comtcdeTouloufeaffurc, à ce que l’on dit, que c’efl
le comte de Comminges qui l’a pouffé à la guerre
Terne X V I , Vu,
A n . 1113.
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