
A n. Ü0 7.
Godef. mm, an*
11.07,
De neg. Imp. zpm. 141*
i'4-r*
Xp. D44. I 4 f.
23^ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
que fon abfolution. ne pouvoit fubfiiter, s’il ne défi-
vroit Brunomce qu’il fit, y étant ainfi contraint. Mais
il obtint auffi qu’Adolfe l’ancien archevêque auroit
permiffion d’aller à Rome fe juftifier auprès du pape..
Telle fut donc la négociation des légats. Premie-
ment ils reçurent publiquement le ferment du roi
Philippe, qu’il obéïroitaux ordres du pape fur tousles
articles pour lefquels il avoit été excommunié „ ainfi;
ils lui donnèrent folemnellement l’abfolution.Enfui-
te ils lui enjoignirent de délivrer l’archevêque Brunon
, qu’il leur remit pour le mener à Rome, ils lui;
perfuaderent, quoiqu’avec peine,deretirer les regales;
de l’archevêché de Mayence qu’il avoit données æ
Leopold , qui en refigna les droits fpirituels entre les
mains des légats. Ils n eurent pas moins de peine à;
obtenir de Philippe que Sigefroi adminiftrât par fon
vicaire le fpirituel de l’églife de Mayence ,il s firent:
congédier la grande armée que Philippe avoit aiTem-
blée contre Otton. Ils firent par deux fois conférer
eniemble ces deux princes pour traiter la paix; 6c
n ayant pu la conclure, ils établirent entre-euxune;
trêve d’un an. Enfin ayant rédigé par écrit le projet
de paix, ils retournèrent à Rome avec les envoyez:
de l’un Sc de l’autre roi. En confequenee de l’abfolution
de Philippe le pape lui écrivit une lettre de
civilité en date du premier jour de Novembre 12.07,
Il écrivit auffi aux légats touchant les deux archevêques
depofez Leopold de Mayence & Adolfe de Cologne
, de ne les abfoudre de l’excommunication qu’à;
la charge de venir à Rome dans un mois. Mais il
fe plaignit enfuite à eux que Leopold s’étoit arrêté à
Sienne ungagé à deux actions de guerre.
L i v r e S o i x a n t e - s e i z i e ’ m e . 1 3 7 A n I 1 0 _/
’Après 1’ Aicenfion,qui cette année 1107. fut le der- xxxv
nier jour de M a i, le pape Innocent fortit de Rome, Manichéens à
Sc vint à Viterbe ou il fut reçu avec grande joïe. v,cerbc-
Auffi-tôt il s’apliqua à chaifer de cette Ville les Pa- "■ Il3>
tarins ou Mauichéens dont elle étoit infeétée: afin
qu’on ne reprochât pas à l’églife Romaine, de fouf-
frir fous fes yeux Sc dans fon patrimoine les hereti- "‘■ ‘f.-
ques, qu’elle ordonnoit aux autres de pouriuivre. Il ILOJ,, Tto bé.-
y avoit déjà deux ans que lepape Innocent avoit écrit
très-fortement auxhabitans de Viterbe fur ce qu’ils
avoient pris leurs confuís encre ceux que les Patarins
nommoient croyans, Sc avoient fait camerier outre-
forier un chef de ces heretiques excommunié depuis
long-tems. Le pape étant donc venu à Viterbe, tous
les Patarins s’enfuirent: mais ilairemblal’évêqueSc
le clergé de la ville , & fit rechercher exaéfcemçnt tous
leurs receleurs, fauteurs, défenfeurs Sc croyans , Sc
mettre leurs noms par écrit; Sc par le miniftere du
podefia Sc des confuís, illesobligeatous de promettre
avec ferment, caution Sc gages, de lui obcïr en
tout. Il fit abattre de fond en tcomble les mâifons,
©ù on avoir reçu des Patarins,
Enfuite il aiTembla les évêques, les abbez, les
comtes, les barons, les podeftas Sc les confuís des
villes de Tofcane , du duché de Spolet®, de la Marche
d’Ancone Sc des autres terres de l’Eglife; Sc dans
cette aflemblée il publia le vingt-quatrième de Septembre
une eonftitution adrefféeà tous ièsfujetsqui
porte en fubftanee :Tout heretique, principalement
Patarin, qui lera trouvé dans le patrimoine de faint ÉEsjji ■
Pierre • fera auffi-tôt pris Sc livré à la cour ièculiere
pour être puni ielon les loix: tous fes biens feront
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