
An.1213.
Alb. Stud. i i t i ;
Cbr. Godef eod«
XV:
Convocation-
a un concile,
général,
xvi. Epi fi. 30.
to. x i. cons. p»
^ 3-
324 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i -q u e .
France & l'Allemagne, tant des villes que des villages,
s'aiTemblerentcroifez pour aller à la terre fainte
avecgrandempreirement,maisfanschefs&fansconduitc
; Sx quand on leur demandoitoù ils alloient,
ilsrepondoient qu’ils allaient à Jerufalem par ordre
de Dieu. PluGeurs furetjt enfermez par leurs parens,,
& trouvèrent moyen de s’évader&de continuer leur
chemin. A leur exemple quantité de jeunes gens &
de femmes fe creiferens pour aller avec eux. Il y eut
auiG quelques mechans hommes, qui s’étant mêlez
avec ces enfans, leur emportèrent ce que lcsgensde
bien leur donnoient,& fe retirèrent fecretement.On
en prit un qui fut pendu à Cologne. PluGeurs de ces
pauvres enfans s’égarèrent dans les forefts& les défères,.
où ils peïirent de chaud , de faim Sx de foif.
Quelques-uns paiferentles Alpes ; mais fi-tôt qu'ils
furent entrezenltalie lesLombards les depoüillerent
&le s chaifcrent. Ils revinrent couverts dehonte;&
quand on leur demandoit pourquoi ils étoient partis
, ils répondirent qu’ils ne le fçavoienr. Le pape
ayant appris ces nouvelles dit en foupirant : Ces
enfans nous font un reproche de nous endormir ,,
tandis qu’ils courent au fecours de la terre fainte..
Pour travailler donc à ce fecours, quiétoit une
des trois grandes affaires que le papes’étoit propô-
fées : il refolut de convoquer un concile univerfel,&
publia une bulle dattée du dix-neuviéme d’Avril
12 13 ..ou il dit: Dieu nous eft témoin que les deux
chofes que nous deGrons le plus en ce monde, font le
recou vrement de la terre fainte Sx la reformation de
eglife univerfelle. C’eft pourquoi après en avoir
sneurement délibéré avec nos fferes & d’autres pets
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L i v r e S O I X A N T E - Ê I X - S ê P T I E 'M E , . j 2. y
fonnes fages. Nous avons réiolu de convoquer un
concile général fuivant l’ancienne coutume des pe-
res: où l’on ordonne tout ce qui fera jugé à propos
pour la correétion des moeurs, l’extinétion deshe-
reGes, l’affermiffement de la foi:pourappaiferles
diiTenGons, établir la paix Sx engager les princes 3c
les peuples au fecours de la terre fainte. Mais parce
que ce concile ne pourroit commodément être af-
femblé avant deux ans: nous avons refolu cependant
derechercheren chaque province par des hommes
prudens les abus auiquels nous devons remédier,;
& d’envoy er devant des perfonnes propres à procurer
lefecours de la terre fainte.Nous vous enjoignons
donc de vous prefenter devant nous dans deux ans &
demi,à compter de la prefente année 1 213 .vous donnant
pour terme le premier jour de Novembre. En-
forte toutefois que deuxou trois évêquesdévos fuf-
fragans demeurent dans votre province pour exercer
les fonctions de la religion; Sx qu’eux&les autres
qui ne pourront venir en perionne envoyent à leur
place des députez fuffifans.Vousgarderezlamodeftie
preferite par le concile deLatran en vos perfonnes&'
en vos équipages&ne ferez que ladepenfe neceflaire:
puifqu’il ne s’agit pas ici d’attirer l’eftime du monde,
mais de procurer l’utilité fpirituelle.Tous leschapi-
tres tant des cathédrales que les autres , envoyeront
des députez au concile, parce qu’on y doit traiter
des matières qui les regardent particulièrement.Cependant
informez-vous foigneufementpar vous Sx
par d’autres de ce qui a beioin de correétion Sx en!
dreffez des mémoires pour les apporter au concile..
Cette bullefut envoyée par toute la Chrétienté &
S s iij,
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A n. 1 sr 3..