
A n . izzr,
XVI.
Concile-deBouf-
ges.T
o .x i.p .z ç i.
Aiatth. Paris,
an, izzC.p. 2.77,
S 9 <s H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
faux de l’églife pourfuivroient quelque pcrfonne J
que ce fût devant les évêques: foutenant que leglife
Gallicane étoit en poffeftion de cette jurifdiétion.
Le roi s’y oppofa ¿C montra par des preuves très-
évidentes que cette prétention n’étoit point raifon-
nable puifque les caùfes mobiliaires font purement
profanes, quand on ne demande des meubles ni en
vertu d’un ferment, ni de la foi 8c hommage, ni d’un
teftament, ni d’un mariage, & n’appartiennent point
au tribunal ecdefiaftique. Il foutenoit que leur pof-
feifion étoit nulle, 8c que jamais ils ne l’avoient eue
de la connoiifance du roi Philippe fon pere, ni de la
fienne:vû principalement que perfonne ne peut rendre
pire la condition de fon feigneur. Enfin par la
médiation du légat l’affaire fut laiffée en fufpens de
part 8c d’autre. On voit ici jufqu’où s’étendoit dès-
lors la jurifdiébion ecdefiaftique, de l’aveu même du
roi. En ce même concile on parla beaucoup de faire
une trêve entre la France &c 1? Angleterre, 8c de l’affaire
des Albigeois : mais il ne fut rien conclu pour lors
fur l’un ni fur l’autre.
A la faint André, c’eft-à-dire le dernier jour de
Novembre 12.2.J. le légat Romain tint un concile à
Bourges, où il avoit appellé le ro i, les évêques, les
abbez 8c les chapitres de toute laFrance, 8c Raimond
comte de Touloufe, dont l’affaire étoit le principal
fujet de fa légation. A ce concile fe trouvèrent fix
archevêques, de Lion, de Reims, de Roüen, de Tours
& d ’Aucn ; l ’ a r c h e v ê q u e de Bourdeaux étoit à Rome,
le fiege de Narbonne étoit vacant par le décès de
l’archevêque Arnauld mort le vingt-neuvième Sep-
pembre de cette année iz iy . après treize ans de pon-
L i v r e s o i ï a n t e - d i x k e V v i e ’m e . 5 9 7
tificat. Il fut enterré àCîteauxdontil avoit été abbé ;
8c fon fucceffeur fut Pierre Amelin grand archidiacre
de Narbonne. Au concile de Bourges aififterent
outre ces fix archevêques, les évêques luffragans de
neuf provinces, au nombre d’environ cent : avec les
abbez, les prieurs 8c les députez des chapitres prêts
à entendre les ordres du pape. Mais il y eut difpute
pour la préféance ; parce que l’archevêque de Lion
prétendoit la primatie fur ceux de Sens 8c de Roüen ,
& l’archevêque de Roüen fur ceux de Bourges ,
d’Auch 8c de Narbonne : peut-être à caufe des prétentions
du roi d’Angleterre fur ces provinces. Pour
éviter la divifion que cette difpute pouvoit produire,
on convint de s’affeoir, non comme en concile, mais
comme en confeil.
Après que l’on fut aifis & que les lettres de la légation
eurent été lûës publiquement, Raimond comte
de Touloufe 8c Amauri de Montfort fe prefenrerent.
Raimond demandoit d’être abfous de l’excommunication,
offrant de fatisfaire entièrement à l’églife, de
faire juftice des hérétiques 8c en délivrer abfolument
fes terres : d’y rétablir l’obéiffance de l’églife Romain
e , la paix 8c la fureté ; 8c de réparer les dommages
que le clergé y avoit foufferts. An contraire Amauri
demandoit que le comté de Touloufe & les autres
terres du comte Raimond le vieux lui fuffent rendues
, comme aïant été données à fon pere 8c à lui
par le pape Innocent 111, 8c le roi Philippe dont il mon-
r-roit les lettres. Ajoutant que Raimond avoit été dé-
poüillé par le concile général , au moins de la plus
grande partie des terres qu’il occupoit encore alors.
jEt comme Raimond offroit de faire envers le roi 8c
F f f f iij
A n . i n j .
Gall.C br. to. i< 8j.
G. de Pod. Lauri
mm
Var. leclioti ■
Mat th. Paris. V
Thomajf. dtfctp-
part.'q, 1. 1. c. 10* n. il.