
VI.
Albert patriarche
dejerufà-
lem.
Vit* ap. Boll. 8.
■Apr. to. 9. p.
769. & etp.
Ughell. Ital. S.
to■ 4. 10 9 f,„
to* 4 p . logtfv
Vît* C . . } . p ,
77- •
Gejfo. Jnn. n.
1 6 2 H i s t o i r e E C C L E S 1 A S T I QJUE.
légat d’accepter le patriarcat, mais qu’on ne l’y contraignît
pas ; 8c il envoya le pallium à l’autre cardinal,
c’eft-à-dire à Pierre de Capoüe,pour le lui donner
s’il acceptoit. Mais Soffred ne voulut point con-
ientir à fon éleétion , 8c obtint que l’on en fît une
nouvelle. Tous convinrent d’élire Albert évêque de
Verceil, homme diftingué par fes moeurs, fa fcience
8c fa réputation.
Il étoic né d’une famille noble dans le diocefede
Parme, & ayant été dès l’enfance deftiné aux lettres,
il aprit les arts libéraux & les loix : enfuite il entra
dans le monaftere de fainte Croix de Mortare chef
d’une congrégation de chanoines réguliers,où il s’in-
ftruifit dans la loi divine , 8c fit tant de progrès qu’il
en fut élû prieur..Depuis il fut élu évêque de Bobië ;
mais avant que d’être facré,il fut poftulé pour l’é—
glife de Verceil, dont il fut ordonné évêque en 1184..
8cla gouverna près de vingt ans,avec grande édification.
Quand il eut été élû patriarche de Jerufalem , ,
on envoya pour l’emmener des députez.’, dont le
chef étoit Reinier Florentin,qui avoit été prieur du
S. Sépulcre,& l’étoit alors de Joppé.Il obtint le con-
fcntement dupape,avec une lettre pourAlberr datée
du dix-huitiéme Février 1104. ou il dit: Le prieur
8c les chanoines du S. Sepulcre font venus devant
nous, & nous ont reprefenté que le légat Soffred
n’ayant pu être perfuadé de confentir à fon éleétion,
ils fe font affemblez, 8c vous ont élû unanimement
pour patriarchei A quoi le roi de Jerufalem & le patriarche
ont conienti, 8c nous ont Lu plié par leurs
lettres non feulement de vous induire, mais de vous -
©ontraindre à. confentir a. cette éleétion. Les deux.
L i v r e S o i x a n t e - s e i z i e ’me.^ 163 7" “
cardinaux légats Soffred 8c Pierre nous ont écrit la 120+•
même clîofej 8c que comme les évêques fuffragans
de Jerufalem pretendoient avoir voix dans. l'élection,
ce qui leur étoit contefté par-le prieur Scies
chanoines du S. Sepulcre: ils font enfin convenus
de deux perfonnes à qui ils ont remis tout leur droit,
8c qui vous ont nommé.
Le reite de lalettre eft employé à perfuader à Albert
d’accepter cette dignité:nonobilant tousles travaux,
les difficultez 8c les périls qui y étoient alors
attachez. Ne dites pas, lui dit le pape, que l’on vous
appelle au gouvernement d’un diocefe,dont vous ne
pouvez maintenant prendre poffeffion ; parce que les
ennemis en occupent prefquetoutel’étenduë: vous
en avez une partie , 8c vous avez proprement cette
égiife. Car elle ne confifte pas dans les lieux, mais
dans les perfonnes:8ccesperfonnes vous demandent,
afin que vous travailliez a recouvrer les faints lieux.
Or quoique vous nous foyez fort neceffaire en Lom-
bardie , comme un prélat à qui nous confions feure-
ment nos pouvoirs dans les affaires difficiles : toutefois
la preffante neceffité non feulement de l’églife
de Jerufalem, mais de tout l’Orient, nous oblige à
nous faire une efpece de violence, pour vous exhorter
8c vous conjurer d’accepter cette eleétion. Craignez
de refifter à la volonté de Dieu; 8c que fi a
vôtre refus on mettoit à cette place une perfonne indigne
, il n’y eut fujet de vous l’imputer. Et ne craignez
point denepasréüffir : Dieu recomperafe le
travail plutôt que le fuccès. Ne nous obligez pas a
ufcr d’une plus grande feverité pour vous faire obéir
à nos ordres: 8c ne prétendez pas vous prévaloir de