
A n. 1x03.
L Y I I .
L’abbé deCaie-
maire légat eu
France..
Rigord.p. 4 y.
Guijl. Amor,
Philip, llb, 6, p,
1Î7. Matt.Par,
I ÎOZm
Chr. Nic.Trivet-
to. 8. Spicil. du
TiU, i, 6 8,
Ribord, p. 46,
47.
138 H i s t o i r e E c o l e s : a s t i q u e ;
proftcrnant devant l’églife, fans y entrer qu’après
avoir reçu la d ifc ip lin e .ilnefemariera point, n’af-
iiftera point aux jeux publics: dira le Pater cent fois
par jour & fera cent génuflexions. Au bout des trois
ans il reviendra demander mifericorde au pape 6c
obiervera les ordres.
Le pape Innocent envoïa cette année 12.03. Je an
abbé de Cafemaire en qualité de légat, pour obliger
le roi Philippe Augufte 6e le roi Jean d’Angleterre
à faire la paix entre eux. Le fujet de la guerre
écoit, que le roi Jean aïantfait tirer fon neveu Artus
comte de Bretagne d’une tour où il le faifoit garder
à Rouen, le tua de fa main dans un bateau, 6c
fit jetter le corps dans la Seine le jeudi faint'troifié-
me d’A vril de la même année. Le roi de France
fit citer Jean comme fon v a lïa l, pour répondre à fa
cour funce.crime, 6c n’aïant point comparu, la
cour des pairs jugea tout d’une voix que le roi Jean
avoit confifquée au profit du roi Philipe tout ce qu’il
avoit deçà la mer. En exécution de cette arrêt le roi
Philippe entra en Aquitaine, puis en Normandie, 6c
y fit plufieurs conquêtes.
Ce fut donc pour appaifer cette gu e rre , que le
pape Innocent envoïa Jean abbé de C afemaire, 8c
avec lui l’abbé de Trois fontaines’, tous deuxde l’ordre
de Cîteaux: qui fignifierent aux deux rois un
mandement du pape pour affembler les évêques
6c les feigneurs de tout le roïaume ; 6c fauf le droit
des deux rois, faire la paix entre eux, 6c rétablir les
monafteresôc les autres églifes détruites à l’occafion
de la guerre. Le roi Philipe reçût ce mandement
du pape à Mante à l’o&ave de l’Aifomption d
L i v r e S o i x a n t e -q u i n z i e ’ m e . 139
c’ eft à-dire leving-deuxiéme d’Août : mais par l’avis
des prélats 6c des feigneurs aflemblez il appella
de cette dénonciation & ils renvoïerent la caufe au
pape. On trouve au trefor des chartes une lettre parente
d’Eudes duc defiourgogne, par laquelle il déclaré
qu’il aconfeillé au roi Philippe fon feigneur,
de ne faire ni p a ix , ni trêve avec le roi d’Angleterre
par contrainte du pape ou d’aucun cardinal. Et fi le
pape, ajoûte-t’i l , vouloitfaire au roi quelque violence
fur ce fujet : je lui ai accordé comme à mon
feigneur l ig e , 6c lui ai répondu fur tout ce que je
tiensde lui, que je lui donnerois fecours à cet effet
félon mon pouvoir, 6c que je neferois aucune paix
avec le pape que par le moïen du roi. Cette déclaration
eft datée du mois de Juillet 1203 . 6c accompagnée
de dix autres femblables dautant de feigneurs
ou dames. Le roi répondit donc aux légats,
qu’il n’appartenoit point au pape de fe mêler des
différends des rois; 8c qu’ils n’ étoient. point obligez
à recevoir fes ordres en ce qui regardoit leurs vaf-
faux.
L ’abbé de Cafemaire ayant fait fçavoir au papa
cette réponfe, il écrivit au roi Philippe une lettre où
il dit : Nous ne prétendons pas nous attribuer une
puiffanceinduc, ni vous rien enjoindre que fuivant
nôtre devoir. Car dequoi vous avons nous admo-
nefté ? de faire la paix ou la trêve , fauf le droit de
l’un 8c de l’autre. Or quoique nous ne voulions pas
difputer avec v o u s , nous ne voulons pas aucorifer
vôtre réponfe par nôtre filence. Enfuite il raporte
plufieurs paffages de l’écriture pour montrer queJ.C.
eft venu annoncer la paix, 8cacommandé à fes dif-
A n. 12.03;
D« T/7/. p. 1661
Preuv. lib, G ali»
ch, 7.«. 2.
Ap, Rainald. #•
Lvm.
Le pape fc pré-'
rend arbitre do
la paix.
yi,epijl,i6^,ibidi