
An. 1 19 8 .
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11. ep* 91*
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Raimcr & Gui
commiflaires
contre les hérétiques.
S . e p is l. S i *
494»
1 0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
fiftant principalement fur ce qu’on n’avoit point
deû recevoir de témoins contre lui, puifqu’il n’avoit
point d’accufateur, & qu’il offroit de fe purger.
Mais le pape, fans donner atteinte à la fenten-
tence de l’archevêque de Sens, lui renvoya le doïen:
afin qu’il fe purgeât fur les lieux avec quatorze per-
fonnes de ion ordre ; après quoi il feroit rétabli dans
fon bénéfice : que s’il ne pouvoit accomplir la purgation,
il feroit dépoféôc enfermé dans un monafi-
tere, pour faire penitence. La fentencc eft du fep-
tiéme de Mai 119?.
L ’abbe de faint Martin de Nevers ne comparut
point à Rome niperfonnepourlui; & le pape après
avoir attendu long-tcms ne trouvant paslacaufe
fuffifammcntinftruite »renvoya ladceifionàPierre
de Capoüe fon légat & à Eudes de Sulli évêque de
Paris : leur ordonnant, fi les charges portées par les
informations fe trouvoient véritables, de 1« depo-
ier encore de lapreftrife 8i l’enfermer dans un mo-
naftere: de peur que le defefpoir ne lui fit prendre
parti avec lesheretiques.Lacommiflion eft du dix-
neuvième de Juin 1199.
La partie méridionale de la France ètoit toujours
infedée de cette herefiedes Manichéens & de celle-
des Vaudois plus nouvelle : comme il paroît par plu-
fieurs lettres du pape Innocent données la première
année de fon pontificat qui eft l’an 1198.Il écrivit à
l ’archevêque d’Auchde s’appliquer avec les autres
évêquesàles déraciner de Gafcogne-, &d’y emploïer
mçmes’il étoit beioin les armes des princes & des
peifples. Celui fut un motif pour accorder plus facilement
à l’évêque de Carcaifone la permiflion qu’il
L i v r e s o i x a n t e - q u i n z i e ’ m e : £ t
demandoit de fe démettre à caufe de fon grand âge.
Il en envoya dans ces provinces deux moines de Ci-
teaux Rainier ôc Gui pour convertir ces heretiques}
& écrivit aux évêques du païs de le traiter favorablement
, les aflifter dans leurs travaux & d'obferver
inviolablement tout ce qu’ils jugeroient à propos
d’ordonner contre les heretiques opiniâtres & leurs
fauteurs. Nous mandons auffi, ajoute le pape, aux
princes, aux comtes & à tous les feigneurs de votre
province, de les aflifter puiifamment contre les heretiques
parla puiflance qu’ils ontreceüe pour la
punition des méchans. Enforte qu’après que frere
Rainier aura prononcé l’excommunication contre
eux , les feigneurs confifquent leurs biens , les
banniflent de leurs terres, 8c les puniflent plus feve-
rement s’ils ofent y demeurer. Or nous avons donné
pouvoir à frere Rainier d’y contraindre les feigneurs
par excommunication & par interdit fur
leurs terres. Nous écrivons aufli à tout le peuple de
vôtre province , que lorfqu’ils en feront requis par
frere Rainier 8c frere Gui, ils marchent contre les
heretiques ; 8c nous accordons à ceux qui les aflifte-
ront fideilement la même indulgence que s’ils al-
loicnt à Rome ou à faint Jacques. Cette lettre étoit
circulaire, 8c fut envoyée aux archevêques d’Aix,de
Narbone, d’Auch, de Vienne, d’Arles, d’Embrun,
<le Lion & de Tarragonne , Scàleursfuffragans -, Si
le pape écrivit en conformité aux feigneurs 8c aux
peuples de ces dioeefes.Or ces commiflaires envoyés
contre les heretiques, étoient ce que depuis on nomma
inquifiteuts. Peu de tems après le pape aiant envoy
é frere Rainier en Efpagne chargea frere Gui
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An. 1198.
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