
c y t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ,
------------- conferver la liberté de fon é g life , que l’humilité ne
A n . 112 .9. nol]s cmpêche pas de la défendre , & que cette déf
i J. E?. 14. r r » J 1 L J l ’i • / t - , » I 4p.r/mb. ».44. renie nexcedc pas les bornes de 1 humanité. U o u
il s’enfuit que le défenfeur de la liberté ecclefiaftique
ne doit ufer du glaive matériel contre les ty ran s , qui
perfecutent l’é g life , que rarement & à regret. Qu’il
. ne doit pas être avide de fang , ni chercher à s’enri-
;« chir aux dépens d’ autrui : mais plutôt à ramener au
droit .chemin ceux qui s’ég aren t, & les conferver
dans léur liberté. Il eft indigne dans l’armée de J . C .
de tuer ceux à qui l’on peut conferver la vie , ou de
les mutiler, en défigurant l’image du créateur : comme
nous avons appris avec douleur qu’il eft arrive
ces jours paifez. Ha 1 mon frere, il ne nous convient
pas , à nous qui rappelions au fein de l’églife fes en-
fans ég a re z , de les irriter en prenant plaifir à répandre
le fang. L ’églife qui donne fa protedion aux
criminels pour les délivrer de la mort, doit être bien
éloignée de tuer & de mutiler. C ’eft pourquoi nous
vous ordonnons de faire garder exadement ceux qui
tomberont déformais entre les mains de nos troupes
, fans leur faire autre ma! : enforte qu’ils ayent fu-
jet de fe réjouir de leur captivité , plûtôt que de la
mauvaife liberté dont ils jouïiToient auparavant. Et
vous défendrez à ceux qui commandent l’armée d’u-
fer de pareilles v iolen c es, fous peine de notre indignation
& d’amende pecuniaire , telle que vous ju gerez
à propos. A in fi nous mettrons à couvert des
reproches la réputation de l’éghfe &c la nôtre. La
lettre eft du dix-neuviéme de May 12.19. Je laiife aux
gens de guerre à juger 11 ces temperamens font faciles
à pratiquer.
L’armée
I
L i v r e s o i x a n t e - d i x - n e u v i e ’ m e . ¿ 7 3
. L ’armée du pape avoit conquis grand nombre de
places en C ampanie, en Pouille & dans toutes les
provinces d’Italie qui dépendoient du royaume de
Sicile. Mais quand la nouvelle fe répandit que l ’empereur
Frideric étoir revenu de la terre-fainte & arrivé
à Brindes : fes ferviteurs reprirent courage , & en
peu de temps il regagna tout ce qu’il avoit perdu. Jean
de Brienne lui-même quitta l’Ita lie , & s’en retourna
en France , pour fe préparer au voyag e de C . P. car
l ’empereur Robert de C ou rtem i étoit mort l’année
précédente u i 8 . laiftant pour fucceifeur fon frere
Baudoüin âgé feulement de n euf à dix ans. Pour
gouverner l ’empire pendant fon bas â g e , les feigneurs
François de Romanie crurent ne pouvoir mieux faire
-que d’appeller Jean de Brienne dépoüillé de fon
royaume de Je rufalem. On convint qu’une fille qu’il
avoit encore épouferoit le jeune Baudoüin quand
ils feroient en âge , que le roi Je an feroit couronné
empereur & en auroitle titre & l’autorité toute fa viej
ôi que quand Baudoüin auroit atteint l’âgè de ving t
a ns , il feroit invefti du royaume deNicée & de tout
ce que les Latins poifedoient en Afie . Ce traité fut
confirmé par le pape le neuvième d’Avril 1x2,9.
Ju fques-là le pape Grégoire s’étoit contenté d’excommunier
Frideric, fans executer les menaces qu’il
avoit faites de paifer plus avant : mais cette année
après avoir réitéré l’excommunication , il y ajouta
cette claufe : Et parce que méprifant l’excommunication
il n eft point revenu fe foumettre aux ordres
du faint fiege, nous déclarons abfous de leur ferment
tous ceux qui lui ont juré fidélité , particulièrement
1 es fujets du royaume de Sicile : parce que perfonne
Terne X V I . Q^qqq
A N . u i j .
IV .
Jean de Brienne
appelle à C. P.
R ie . S. Gerrn.
I t x 8 . 1 2 1 9 .
111. F p. ïf .
R z in . n. 47«
LVI.
Nouvelle ex-
comnuulicatiun
contre l’empereur.
R ain. ». 37.