
An. 110 5 .
X x.
Soumilfion des
Armeniens au
pape.
Gefla. n. x i6.
Intl. hh. vu. ep.
ii9 .a p .h .iz o $ ,
tu 30,.
Geß. - n. 117».
194 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
au ro i, que lui ni aucun de íes fujets fournis au S, fíe-
ge,ne pût être frappé d'excommunication ou d’inter-
ditquc par le pape ou fon legatjil envoy a à l’archevêque
les ornemens qu'il demandoit par les cardinaux
qu’il envoyoit à la terre fainte, fçavoir Soffred 8c
Pierre de Capoüe.
Ce dernier étant arrivéen Arménie, fut reçu par
le catholique avec quelques-uns de íes fuffragans,.
ôc par le rôi avec les grands, qui lui rendirent beaucoup
d'honneur. Les jours fuivans on delibera fur la
redudtiondel’églife Arménienne à l’obéïffance de
la Romaine, à laquelle le roi avoit long-tems travaillé
; &c enfin il en vint à bout avec beaucoup de
peine. Le Càtholique fie publiquement fafoumiflion
au pape entre les mains du légat fuivant la forme de
la bulle; & reçut le pallium, promettant de vifiter
le faint fiege par íes nonces tous les cinq ans, ôc d’aflî-
fter en perionne, ou par íes députez, aux conciles qui
fetiendroientdeçàlamer àfonégard.commcauifion
lui promit de n’y en point tenir fans lui. Il reçut en
partie les inftru&ions de l’églife Romaine, & différa
la réception du refteàcaufedel’abfence de fes fuffragans
éloignez, fans lefquels il ne l’eût pu fa ire ,
qu’iljn’eût excité du fcandale..
On traita enfüite de la paix entre le jeune R u pin
6c le comte de Tripoli; ôc d’abord on reprefen ta
la commiflion du pape aux deux cardinaux, qui ne
regardoit alors que Pierre de Capoüe, parce que Soffred
étoit à Acre pour les affaires de la croifade.
Pierre ordonna que les parties viendroient à Antio-
che,le roi Léon y vint jufques à trois fois; mais le
comte de Tripoli ne s’y rendit point, 8c le roi per-
L l V R E S O I X A N T E - S E I Z I E ’M E. I g J
fuadé quelelegat étoit d’intelligence avec le comte,
ne voulut plus le reconnoître pour juge, 6c appella au
pape, fe mettant lui ôc fon neveu fous la proteéfion
du faint fiege. C’eft ce qu’il dit dans une lettre au
pape, où il fe plaint auffi des Templiers, qu’il die
avoir fait alliance avec le comte de T ripoli, 6c même
-avec le Sultan d’A lep , 6c acculé le légat Pierre
de s’entendre avec eux. Il a , dit-il, tenu un concile
en l’abfence du Catholique nôtre pere, Ôc du patriarche
d’Antioche, ôc nonôbftant nôtre appel réitéré au
faint fiege, il a publié une fentence d’interdit fur nos
terres. Sur quoi le catholique ôc fes principaux fuffragans
s'étant aifemblezjôc confiderant ce qui avoit
été convenu avec le légat de ne point tenir de concile
en l’abfence du Catholique : ils déclarèrent qu’on
ne devoir point obferver cet interdit. Le cardinal
Soffred l’ayant apris, en fut fâché, 6c Pierre de Capoüe
l’ayant été trouver, ils cherchèrent à adoucir
les chofes: ainfi par l'ordre des légats, du roi de Jeru-
falem ôc deChipre , ôc de tous les feigneurs croifez,
nous avons envoyé à Acre au mois de Septembre
Conftantin de Carmadefe nôtre parent, pour traiter
de la paix entre nous, les bourgeois d’Antioche
ôc les Templiers, ôc par la fageffe du cardinal Soffred
nous avons fait la paix avec ces derniers. Nous
vous fupplions donc de ne plus commettre au cardinal
Pierre la caufe de nôtre neveu , de ne lui laiffer
aucun pouvoir fur nos terres; d’ordonner aux Templiers
de ne point s’oppofer au droit de nôtre neveu
fur Antioche, comme les Hofpitaliers, ôc les autres
religieux ne s’y oppofent point;6c de commettre cet*-
te affaire à des juges non iuipe&s. Par une autre lettre
Bb ij
An. u o j.