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—> tiéme d’Avril 119 ?. Il ajouta par une autre lettre^,
AN.1199. qU’en cas de refus, il avoit donné ordre au cardinal
de mettreen interdit la province d’Yorc, & quelque
temps après toute l’Angleterre. Enfin il ordonna au
cardinal de contraindre ceux qui avoient reçeu des
bénéfices de l’églife d’Yorc depuis la fufpenfe de l'archevêque
à les refigner : fans avoir égard à fexcufe
frivole de les avoir reçus de la main du roi.
xm . -Mais quand ces lettres furent expédiées a Rome;,,
M o r t de R i - A * . / . • 1 • r
chard. Jean roi le roi Richard d Angleterre etoudeja mort. L,evi-
i'Angierare. comte ¿g L ,moges ay ant trouvé un treior dans une
Rwr.f.7!x>. terre de fon domaine , en envoya une grande partie
à ce drincefonfouverain: mais Richard prétendit
que le treforluy appartenoittout entier , Si afliegea
le vicomte dans le chafteau de Chaftelus où il s’étoit
retiré. En reconnoiflant la place il fut bleffé d’un
trait d’arbaleftre, Sc en mourut le rnardy devant le
dimanche des Rameaux fixiéme jour d’Avril 1199'.
Il pardonna à celuy qui l’avoit tué, & ordonna que
l’on enterrai!: fes entrailles à Charroux, fon coeur à
Roüen, Sc fon corps à Fontevraud aux pieds du roi
fon père. Il étoit âgé de quarante-deux ans, Si en
avoit régné dix. Comme il n’avoit point d enfans,
ion frere Jean comte de Mortain fucceda à la couronne
d’Angleterre, il reçut à Roüen l’epée & la
couronne comme duc de Normandie , par les mains
de l’archevêque Gautier, le dimanche de loétavc
de Pâques vingt-cinquième jour d’Avril : puis ayant
paifé en Angleterre, il fut facré roi folemnellement
à Oüeftmiafter par Hubert archevêque de Cantor-
bery, affifté de deux archevêques & quatorze évêques,
le jour de l’Afcenfîon vingt-feptieme de May'.
L i v r e so 1 XANTE-Q.U 1 n z ï e’ m e . 45
Le même jour de fon facre il fit l’archevêque
Hubert fon chancelier ; St comme çe prélat en témoignait
de la joie, Si fe vantoit d’avoir la confiance
du roi : un gentil-homme nommé Hugues Bar-
doul lu y dit : Seigneur, permettez-moy de vous dire,
q u e fi vous confideriez bien votre pouvoir St vôtre
dignité, vous ne devriez pas vous impofer une telle
fervitude : nous avons bien vu un chancelier devenir
archevêque , mais nous n’avons jamais oüi dire
qu’un archevêque devint chancelier. L’ignorance des
laïques faifoit qu’il n’y avoit que des clercs qui puf-
fent être chanceliers des princes; Stfouvent leur re-
compenfe étoit un évêché: nous en avons déjavû
plufieurs exemples. Trois ans auparavant Hubert fe
voyant archevêque de Gantorbery, & en cette qualité
primât d’Angleterre, d’ailleurs légat du S. fiege
& grand jufticier duroiaume: fit folliciter puiflam-
ment leroy Richard de le déchargèr de cette der-
niere eommiflion, difant qu’il ne pouvait fuffirs
au gouvernement de l’églife Si de l’état. Le roi étoit
preft de lui accorder fa décharge, quoy qu a regret
car il connoiffoit fa capacité pour les affaires : mais
le prélat fe repentit de luy avoir fait cette priere,
confiderant le grand profit qui luy revenoit de la
eharge.de grand jufticier; Si ayant examiné fes
papiers Si vu les comptes, il manda au roi que depuis
deux ans il luy avoit fait revenir onze cens
mille marcs d’argent du roïaume d’Angleterre ; &
que fi fon fervïce luy étoit encore neceffaire il ne
refuferoit pas le travail. Ainfiil continua à gouverner
le roïaume , faifant peu de cas de fes devoirs
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An.i 199.