
lt o 7 ' tous fes complices, receleurs ou défendeurs, 8c déclarer
interdits tous les lieux où ils fc trouveront;
Cette dénonciation fera renouvellée tous lesdiman-j
ches 8c les Fêtes jufques à ce que les coupables aillent
à Rome 3c y reçoivent l’abfolution, Les évêques
promettront aufli la remiftion des pechez à ceux qui fe
mettront en devoir de vanger ce fang innocent, en
faifant la guerre aux heretiques quiyeulent prendre
les corps 8c les ames.
Il y a des indices certains qui font préfumer que le
comte de Touloufe eft coupable de cette mort, Il en
a menacé publiquement le défunt, 8c lui adreffé des
embûches, il a reçu le meurtrier bien avant dans fa
familiarité , 8c lui a fait de grands prefens.C’eft pourquoi
les évêques doivent le dénoncer de nouveau ex-;
communié, quoi qu’il le foit depuis long-tems. Et
comme félon les canons on ne doit point garder la
foi à celui qui ne la garde point à Dieu, ils déclareront
abfous de leur ferment tous ceux qui ont promis
au comte fidélité, focieté ou alliance 3 8c qu’il eft
permis à tout catholique, non feulement depourfui-
vre fa perfonne, mais de prendre fes terres, principalement
dans la vue de les purger d’herefie. Il eût
été important de citer plus précifément ces canons,
qui défendent de garder la foi aux méchans. Le pape
conclut en exhortant la nobleffe de ces provinces a
s’armer pour la deftruétion des heretiques 8c le reta-
bliflemenc de la paix. La lettre eft datée de Rome le
neuvième de Mars 1108. ce qui montre que le bienheureux
Pierre de Caitelnau devoir avoir été tué ail
„_tIi plûtard dans le mois de Février, 8c toutefois il eft
es.41*- honoré par l’églife le cinquième jour de M^rs.
pu
L i v r e S o i x a n t e - s e i z i e ’m e . 4i^ 1 -X îT T ïô îT
En cette lettre le pape parle de l’évêque de Con-,
ferans 8c de l’abbé de Cîteaux, qu’il qualifie fes- le- nouv«Vu” ’ic-
sats.En effet lesprelats de laprovincede Narbonne g3' 3 “ Lan’
Ö (T • ' 1 f • ' l • guedoc. 8c les autres qui s interelloient 1 a la roi Scala paix, m /, 1 • BU 1 Hiß. Albic, c. 5. voiant quelesprincipauxpredicateurs etoient morts,
fçavoir l’évêque d’Ofma 8c les deux moinesRaoul 8c
Pierre de Caitelnau , fans que la million, qui étoic
prefquefinie, eût fait grand progrès : jugerent à propos
d'envoyer au pape. Deux évêques Foulques de
Touloufe 8c Navarre de Conferans firent le voyage,
8c fuplierent le pape de fecourir l’églife, qui étoit en
un extrême péril dans les provinces de Narbonne ,
de Bourges 8c de Bourdeaux.Le pape zélé pour ladé-
fenfedelafoi, envoya pour ce fujet en France des
lettres generales 8c fortes. Mais le comte deTouloufc
ayant apris le voyage des deux évêques, envoya auffi
à Rome deuxfcelerats, Bernard archevêque d’Auch
8eRaimond deRabaftensdépofé de l’évêché de Touloufe,
qui parlant pour le comte fc plaignirent au
pape de l’abbé de Cîteaux fon légat, comme agif-
fant trop durement avec ce prince ; 8c promirent que
fi le pape envoyoit quelqu’un de fa cour, le comte
fe foumettroit à lui en tout.Ce n’eft pas que le comte
voulût fe corriger ; mais il efperoit que fi le pape lui
envoyoit un cardinal il pourroitlefurprendreparfes
artifices.
Le pape lui envoya le doêteur Milon un de fes
clercs, homme recommandable par fa fcience 8c par
fa vertu 8c incapable de felaiffer intimider. Avec lui
le pape envoya un autre doêteur nommé Theodife
8c chanoine de Genes , qui n’avoit pas moins de
doéfrine 8c de fermeté. Le comte feréjoüiiToit de la
Tome XVI. H h