
~ ¡ 6 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
N,It F* Comme les Bulgares fuivoient le rit des Grecs.,'
ils n’ufoient point d’onélion non plus qu’eux dans
V. Marin. O r i. i j . . j A . i / A . „ far. ;. extrait. I ordination des precres ni deseveques: c eftpour-
t- î u quoi le pape Innocent voulant les loumettre au rit
g . „ . 7î . Latin , fit facrerenfa prefencel’évêqueBlaife, par
Jean évêque d’Âlbane affilié de deux autres évêques.
Il écrivit'furce fuj et au nouveau primat de Bulgarie
unegrande lettre dont eft tirée la décrétai cCùmve-
Defacraunü. nijjet, où il dit, que l’onélion facerdotale vient du
àij. ef. 3. af. precepte divin Sc de l’exemple des apôtres. Car,con-
«»*»• ¡9- tinuë-t’il, Anaclet Grec d'origine, qui fut ordonné
prêtre par S. Pierre, dit que les évêques à leur ordination
doivent être oints,fuivant l’ufage des apôtres
8t de Moïfe : parce que toute fan&ification confifté
dans le faintEfprit, dont la vertu invifible eft mêlée
au faint chrême. Ces paroles font tirées de la fécondé
lettre attribuée au pape faint Anaclet entre les
A n d . ¿p. z. c. faulfes decretales ; 8c ce que le pape Innocent ajoute
ponùf m Anac. qU’Anaclet fut ordonné par faint Pierre, eft tiré du
pontifical attribué à faint Damafe, qui n’a guerres
plus d’autorité. Or on ne trouve point dans l'églife
Romaine de veftige de l’onétion des êvêques avant
faint Leon;&l onction des prêtresy étoit encorein- Mmn. ibii.c.z, . . . , -X 1
connue du rems de Nicolas I. Innocent III. s etend
dans fa decretale fur toutes les omftions, des evêques
8c des prêtres à leur ordination, des nouveaux bap-
tifez, de la confirmation, des malades, des vafes la-
crez, des autels & des églifes ; 8c en explique les mi-
fteres par des paffages de l’écriture pris en des fens figurez
En ordonnant au primat de Bulgarie de recevoir
l’onèlion, 6c la donnerenfuite aux évêquesqui
la donneront aux prêtres, ôc defaireobferyerà l’a-
L l V R - E S O I X A N T E - S E I Z I E M E . l6 ~ j
venir cette ceremonie dans l’ordination. Ilajoûte:
Nous vous envoyons parle cardinal Léon lesorne-
mens pontificaux, même le bâton paftoral,quoique
le pape ne s’en ferve point.
Le légat Léon paflant par la Hongrie fut d’abord
très-bien reçu par le roi André II. qui y regnoit depuis
trois ans, ôepar les feigneurs tarif ecclehaftiques
quefeculiers. André le fit même accompagner juf-
ques à la frontière de fon royaume fur le bord du
Danube, qui feparoit la Hongrie de la Bulgarie.
Mais un jour après le légat reçut des envoyez du roi
de Hongrie, qui l’empêcherent de palier ou tre:vou*
lant qu’il terminât auparavant les différends entre
les deux rois de Hongrie & de Bulgarie. Le légat re-
prefenta, qu’il y auroit une efpece de fimonie de ne
recevoir Joannice à fe réünir à l’églife,que fous c o n dition
de traiter d’un intérêt temporel, 8c que juf-
ques à ce qu’il fe fût fournis au pape,le légat n’avoir
aucun pouvoir fur lui. Sur ce refus le légat fut retenu
dans un château avec l’évêque Bulgare quil’ac-
compagnoit, 8c on les traita très-durement.
Le pape s’en étant plaint au roi de Hongrie , ce
prince lui envoïa un gentilhomme avec des lettres ,
où il faifoit fes exeufes, 8c expofoit fes griefs contre
Joannice. Aquoi le pape repondit entr’autres chofes:
Vous dites que de droit il n’eft feigneur d’aucune
terre,quoiqu’ilpoffede depuis un temsquelque partie
de votre royaume 8cd’un autre, qu’il aufurpée.c’eft
pourquoi vous vous étonnez,que nous voulions couronner
vôtre ennemi fi déclaré, fans vous en avoir
donné part. Permettez-nous de vous dire que vous
n’étes pas fi bien informé de la vérité. Car il y a e»
VIII.
Différend du
pape avec le roi
de Hongrie.
Gefia. n, 7 &