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3 7 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .,’
ces qu’il venoit de jurer. Ces envoïez ex p olcrent au
pape, que les barons d’Angleterre avoient excité une
révolte contre le roi, exigeant de lui des lrbertez in-
j-uftes Si préjudiciables à la dignité roïale. Et ils ajoutèrent:
Dans les conférences qu’ils ont eues fur ce
fiijet avec le roi, il a déclaré publiquement, que le
roïaume d’Angleterre relevant fpecialemenc de l’é-
glife Romaine, il ne pouvoir fans votre participation
rien ftatuer de nouveau , ni rien changer dans le
roïaume à votre préjudice. C ’eft pourquoi aïant ap-
pellé, ils ’eft mis fous la proteétion du faint fiegè.
Mais les barons fans y avoir égard le font' emparez
par trahifon de la ville de Londres capitale du roïau-
me, Si aïant pris les armes ont exigé du roi la confirmation
de leurs libertez. En même temps les envoïez
prefenterent au pape quelques articles extraits
de la charte, qu’ils croïoient les plus favorables à la
caufe du roi.
x x x y m .
L e pape s’op- . | - ..
pote aux libertez Ça l e s lo U rC U S .
a uB et,rre. Angleterre veulent-ils donc détrôner un roi croifé
Le pape les aïant confiderez attentivement, fron-
Si dit avec indigOnation Les barons
& fous la proteétion du faint fiege , Si faire paffer à
un autre le bien de l’églïfe Romaine ? par faint Pierre
nous ne laiderons pas cet attentat impuni. Enfuice
aïant pris le confeil des cardinaux, il rendit fa fen-
tence, par laquelle il dit, que la conceffion des libériez
a été e#xtorquée par force au préjudice des offres
que le roi faifoit de rendre juftice à fes barons, ou
de s’en rapporter au jugement du faint fiege. C ’eft
pourquoi il caffe cette conceffion, défendant fous
peine d’excommunication au roi de l’obferver , ni
gux barons de s’en aider. C ’eft ce que porte Ja bullç
L i v r e s o i x a n t e d i x - s e p t i e ’m e . 3 7 3
radreiféeàtous les fideles Si dattée du vingt-quatrième ~
¿ ’Aoû, t. 12.15. Par une autre d1 e meA me d1 atte adJ reliee zi * 1 2* I f a
aux barons , le pape leur ordonne de renoncer à cette ' *
conceffion, de fe reconcilier avec leur roi, Si d’en-r
voïer leurs procureurs au concile général, ou il promet
de leur donner fatisfaciion.
Mais les barons fans avoir égard à ces lettres con- .
îinuerent la guerre ; Si le pape l’aïant appris les excommunia,
Si commit l’execution de la fentence a
l’évêque de Vincheftre, à l’abbé de Redingues Si au
foudiacre Pandolfe, par une,lettre où il fe plaint, que p.itf,
l’archevêque de Cantorberi &c fes fuffragans n’ont
point prêté de fecours au roi contre les rebelles, ce
-qui les rend fufpecfs d’être leurs complices. Voilà ,
continuë-t’i l , comment ces prélats défendent le patrimoine
de l eglife Romaine, comment ils protègent
les croifez. Ils font pires que les Sarrafins, puifqu’ils
-veulent détrôner celui dont on efperoit le plus de fecours
pour la terre-fainte. C’eft pourquoi de la part
de Dieu tout-puiffanc nous excommunions tous ces
perturbateurs du roïaume d’Angleterre avec leurs
complices Si leurs fauteurs, Si mettons leurs terres
en interdit : enjoignant très-expreifement à l’archevêque
Si aux évêques de faire publier notre fentence
folemnellement tous les dimanches partout le roïaume
; Si d’ordonner de notre part à tous les fujets du
ro i, de lui donner aide Si confeil contre les rebelles.
Que fi quelque évêque négligé d’executer cet ordre,
il doit fçavoir qu’il eft fufpens de fes fonétions , Si
ceux qui lui font fournis difpenfez de lui obéir.
Les trois commiifaires vinrent en perfonne trouver
l'archevêque-dé Cantorberi, Si lui ordonnèrent de
A a a iij
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