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IX. e. <>.
XXXIII.
Commenceme ns
de Sntnt Hyacinte
L o n g . l i b . 6 . a n .
l i id.
I nt i a S . H y a c .
f t r L o A l b . a p .
S u r . 1 6 . A t t g .
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». 8,
XXXIV.
Premier chapitre
des feres Prêcheurs,
que 1 alla prendre la nu-it-fuivante .& l'apporta fuir les
épaulés, marchant muds pieds avec les deux cardinaux,
Nicolas evèque de Tufculum ôc Eftienne de
FoiTe-neuve , une grande fuite & quantité de lumières.
Ain fi cette image fut transférée folemnellemenc
à S. Sixte où clle eft encore. Huit jours après,,cle<ft-
a-dire le fécond dimanche de carême S. Dominique
prêchant dans cette églife fut interrompu par une
pofledée dont il chaifa f'ept.démons, & qui depuisfe
confacra a Dieu fous le nom deifeeur Aimée.
Entre les témoins de la refurreétion d.e Napoléon
etoit-Ives dhancelier de Pologne, élû évêque de Cra-
covie a ia.place de Vincent, qui avoir quitté ce:fiege
pour fe retirer dans un monaftere de l’ordre de C i£
teaux. Ives etoic venu à Rome pour faire confirmer
fon eledtion , & avoit amené avec lui fon neveu
Hyacinte. Levêque frappé du miracle qu’il avoit vlï
rechercha l’amitié de S. Dominique & le pria inf-
tamment d envoyer en Pologne de fes difciples pour
y établir fon inftitut. Le S. homme luirépondit qu’il le
fetoit volontiers s’il avoit aftez de fujets ; & l’exhorta
a lui donner quelques .jeunes hommes, qu’il pût
inftruire & garder quelque temps .auprès de lui, pour
les envoïer enfuite. E ’évêque lui donna fes deux neveux
tous deux chanoines, rHyacinte de Cracovie
& Ceftas de Sandomir, avec deux autres nobles,
Henri de Moravie &Herman Allemand. S. Dominique
leur donna l’habit de fon ordre & les tint auprès
de lui pendant un an , pour les inftruire de fes maximes
& les former dans la vertu.
La même année n.2.0. Saint Dominiqueréfofut de
tenir tous les ans un chapitre général pour la confer-
L i v r ’e s o i x a n t e -d i x -h u i t i e ’ m e . 4PP
vationi de fôn ordre , & tint le premier à 'Boulogne ^ ^ ~
aux fêtes de la Pentecôte, qui étoit le dix- feptiéme
de Mai. Il manda qu’on y fit venir de Paris quatre rbeod.iv.c
defesfreres ; & on y envoïa frere Jourdain avec- j '”c^B^ c_
trois autres, quoiqu’il n’eût embraffé l’inftitut que J depuis trois mois, comme il a été dit : mais il étoit
plein de grâce & difpofé à toutes fortes de bonnes
oeuvres. En ce chapitre il fut réfolu , que les freres
Prêcheurs embraiferoienc la pauvreté parfaite, & la
mettroient pour fondement de leur ordre : renonçant
pour toûjours aux fonds de terres &c aux revenus
, même à ceux qu’ils avoientàTouloufe, & dont
le pape leur avoit confirmé la poffeifion par fa première
bulle. En ce chapitre S. Dominique voulut fe
démettre de la fuperiorité comme indigne & incapable
: mais les freres ne voulurent pas le fouffrir , Suf. f
êi de leur confentement il ordonna qu’à l’avenir on
établiroit des définiteurs, qui durant le chapitre au-
roient tout pouvoir, même fur le général, fans préjudice
de fon autorité après la fin du chapitre ; & il
fut ordonné que l’on tiendroit tous les ans un chapitre
général, l’un à Boulogne & l’autre à Paris alternativement
; enforte toutefois que celui de l’année
prochaine n u . feroità Boulogne. Après que ce
premier chapitre fut fini, frere Jourdain revint à Paris
, où il expliqua aux freres l’évangile de Saint Luc
avec grande édification.
Jufques-là S. Dominique avoit gouverné fon ordre
par l’autorité du pape : mais les peres du chapitre
de Boulogne voulurent qu’il les gouvernât déformais
en qualité de maître général. Cette dignité ne
lui fit rien changer à fa maniéré de vivre , & il ne fe
R r r ij