
XVIII.
lettres du E.
en Orient«.
xv. ep, 37. Mft;
Sic, 1.2.24«.
5 3 0 H I S T OT R E E O C 1 E S I A S T IÇTÜ 11
precheroit La croifade Si dérégler cequiregardofir
les tournois, fuiyant ce qu’il trouveroit expediene
pour l'avantage de la. terre iainte. C’eft que l’on,
voyoit bien qu'il étoit impoffible d’empêcher ab-
fol ament ces divertilTemens de la nobleife.
Le pape écrivit en particulier fur la croifade à A lbert
patriarche Latin de Jerufalem. Vous en ferez»,
dit- il » d autant plus, rejoiii r que vous lavez defiré
plus ardemment. Mais de peurquelaviedeteftabla
de quelques habitans deLa terrefainte n’en retarde;
l'exécution »enattirant la colere deDieu: nous vous;
prions d’eflayer divers remedes pour guérir leur
playe mortelle, Sclesamener à une vrayepenitence..
Or encore que les Sarrailns n’ayent pas accoutumé;
d’être touchez des prières des Chrétiens : toutefois;
parle confeil de gens prudens,. nous avons jugé à:
propos d’écrire au fultan de Damas & de Babylone;
martre de Jeruialem. Peut-être ayant apris nos préparatifs
, il fera intimide,& accordera debonne grâce
ce qu’il craindra défaire par force.C’eft pourquoi
nous defirons que vous fafïicz conduire vers lui nos:
envoyez. Cependant vous exhorterez le roi Jjean de.
Jerufalem avec, les Templiers & les.hofpitaliersàlaf
défenfede la terre fainte. Enfin nous vous prions^de:
vousrendreauprés de nous avant le terme du concile,.
fi vous le. pouvez:fans un préjudice notable de;
votreprovince. La lettredu pape au fultan eft-datee.
de Rome le vingt-fixiéme d’Avril 1,113. & il y eft;
nomme Sephadin. Le pape le prie humblement qu'il,
rcflituë aux,Chrétiens Jerufalemôi fes dépendances,,
pour éviter une plus-grande effufion du fanghumain:;
que l’on rende, les captifs de part & ôc d'autre,&qge
E i v r e S o i x a n t e dix- sept ie’me. 331
Son ceife de s’attaquer mutuellement.Ce fultan étoit
|e frere de Saladin nommé Melic-Adel-Aboubecre;
:&c le nom de Sephadin ou Séifeldin eft une épithete
commune à quelques autres princes,qui fignifie l’é-
pée de la religion. Melic-Adel étoit maître de l’Egypte
Si de la Syrie, Si fa refidence étoit au Caire,
©ans la lettre au patriarche Albertle pape ne parle
,que du roi de Jerufalem Jean de Brienè, parce que
la reine Marie fa f^nm e, dontil tenoit le royaume
¿étoit morte : comme il fe voit par les lettres que le
pape avoir écrites Cur ce fujet quelques mois auparavant
au patriarche 8i au roi.
Cependant la religion chrétienne continuoit de
,'s’étendre en Li vonie Si dans les pais voifin s.Dès l’année
precedentouii.le pape Innocent aïant apris que
l ’archevêque de Lunden enDanemarc avoit travaillé
avec un grand zele à la converfion des païens d’alentour,
le fit fonlegar en ces quartiers-là, & manda
à l’archevêque d’Upfal , à fes fuffrâgans Si aux autres
prélats de Danemarc Si de Suededelereconnoî-
treen cette qualité, Si feconder fes travaux. Quelque
tems après l’archevêque lui manda qu’il avoit
-fait mettre aux fers un fauiTaire, qui fe difant légat
-du S. fiege, avoit exercé plusieurs Fonctions épifeo-
pales. Sur quoi l’archevêque prioit le pape de lui
-faire fçavoir fa volonté. Le pape répondit : Vous déclarerez
abfolument nul tout ce qu’à fait cefauifaire,
&c le ferez enfermer lui-même dansune prifon perpétuelle
,ou il ne vivra que de pain Si d’eau : vous
•vous informerez exactement des autres que vous dites
être fufpeéts des crimes de faux, Si vous punirez
ceux qui vous en aurez convaincus, félon laconfti-
T t ij
A n .i z i 3,
Bibl. Orient. £•
7 )7*
XIX i
Propagat'04
de la foi dans
le Nord.
XV,. Ep. 1 4 .
xv. ep. 19.