A n . i z t 6.
G. Sm g . lix p .
XIX». ,
Concile d’OüeiljE
a in i le r . ¿t-far. izt;.
i o i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
aux mêmes terres, & lui en donnèrent leurs lettres,’
Ee vendredi fuivant trentième de Janvier le roi après
en avoir mûrement délibéré, reçût la croix de la main
du légat avec prefque tous les évêques 8c les barons de
fon roîaume pour exterminer les Albigeois ; & le légat
touché de ce zele du roi ôc des feigneurs, envoïa
par les provinces du roîaume des prédicateurs, pour
exhorter à la croifade contre ces hérétiques, avec indulgence
pleniere & difpenic de toutes fortes de
voeux hors celui du voïage de Jcrufaiem. Il ajoûta
du confentement de quelques évêques, qu’en faveur
de cette entreprife il promettoic au roi cent mille
livres par an cinq ans durant, de la décime qui fe le-
voit fur clergé ; & il elle n’y fuffifoit pas, on y fup-
pléeroit du tréfoi de i ’églife. C’eft que la décime fe
îevoit au nom du pape, qui Eappliquoit comme il ju-
geoit à propos. Le quatrième dimanche de carême
qui cette année iz if i. étoit le vingtième de Mars, le
roi convoqua encore à Paris un concile ou parlement,
& après y avoir traité amplement avec le légat, les
évêques &c les b'arons de l’affaire des Albigeois, il fit
expedier des lettres pour mander à tous ceux qui lui
devoient fervice de guerre de le venir trou ver à Bourges,
bien &c dûcment armez:, le quatrième dimanche
d’après Pâques, c’eft-à-dire le dix-feptiérne jour
de Mai. ; .
Dès l’année précédente le pape Honorius avoit
envoie en Angleterre le doéteur Otton | qui prefen-
ta au roi Henri des lettres concernant de grandes affaires
de l’églife Romaine. Le roi en aïant oiii le
contenu, répondit, qu’il ne pouvoit décider feul ce
qui regardoit généralement tous les clercs & les lai'3
L i v r e s o i x a n t e d i x -n e u v i e ’m e .
ques de fon roîaume : ainfi par le confeil du cardinal “
Eftienne de Langton archevêque de Cantorberi il
renvoïa le nonce à l’afTemblée qu’il convoquerait à
Oüefl-miniler pour l’oélave de l’Epiphanie. Ce jour u. 1
donc treizième de Janvier fête de S. Hilaire, on tint u'%I'
un concile ou parlement, auquel fe trouvèrent plu-
fieurs évêques ôc autresprélats avec les feigneurs pour
entendre l’ordre du pape. Alors le nonce Otton lue
publiquement la bulle contenant là même propofmon
que le légat Romain avoit faite au clergé de France
aiTemblé à Bourges. En cette bulle le pape difoic en
fubftance : Depuis très-long-temps 1 eglife Romaine
efl décriée & taxée d’avarice à caufe des prefens qu’elle
reçoit, ¿¿des grandes fommes d’argent qui s’y répandent
pour l’expedition des affaires. La caufe de ce
fcandale efl la pauvreté de l’églife Romaine qui ne
pourrait foutenir fa dignité , ni même avoir la fub-
fiftance neceffaire fans le fecours de fes-enfans. Or
nous avons trouvé par le confeil de nos freres les cardinaux
un moïen de faire ceffer ce fcandale &c de rendre
la juftice ànRome gratuitement, fi vous y voulez
eonfentir. C ’eft que de toutes les églifes cathédrales
vous nous donniez deux prébendes, une de la part
de l’évêque, l’autre du chapitre, & de même des mo-
nafleres où les menfes de l’abbé & du eonvent font
féparées, une place monacale de chacun.
Le légat apporta plufieurs raifons pour faire con-
fentir les prélats à la demande du pape ; 6c ils fe retirèrent
pour en délibérer. Enfuite Jean de Bedfort
archidiacre dit au nonce de leur part : Seigneur, cette-
propofition regarde en particulier le ror d’Angleterre
, ¿¿engénéral tous les patrons des églifes du roïais-
Ggg g ii S & D r
1 ZZê.
Ll6. €0%9r
’• 3 ©f