
5,0- H i s t o i r e E c c l e s . i a s t iq^ue.
à eux comme voifins pour le faine chrême & les;
ordinations. La fentence fut executée de bonne
fo i , 8 c depuis ce tems l’églife de Dol a toujours
été foumife à celle de Tours,, avec tous les autres*
évêchez de Bretagne-..
Peu de tems auparavant le pape Innocent avoir:
été mécontent du même archevêque deTours àcette
occafion. Guillaume de Chemillé fut élu évêque
d’A v r a n c h e s 8 c l’éleétion confirmée par l’archevêque
de Roüen fon métropolitain. Il fervit même
Iong-tems cette églife,fan$ toutefois être facré.En-
iuite l’archevêque de Tours le transfera à Angers 8 c
le facra pour cette égjife ,fans avoir recours à 1 autorité
du pape. C’eft ce qu’innocent trouva fortmau-
v a is -, il en écrivit à Henri de Sulli archevêque de-
Bourges frété, de l’évêque de Paris,une lettre où il dit-
en fubilance : Les peres fuivant l’inftitution de T. C.,
ont reisrvé au iaint fiege les caufes mafeures, com»
me les renonciations &. les tranflatious des évêques*:
Ces peres que cite ici le pape Innocent font lespapes
Evarifte, Callifte , 8 c Pelage II. fous les noms def-
qüels ont été fabriquées les fauifes decrétalés qui a t tribuent
ces droits an faine fiege, & qui font rapportées
par, Gratien. La lettre continue: Afin donc;
qu’une telle entteprife ne demeure pas impunie, 8 c
ne donne pas à d’autres L’audacede faire de pareilles;
fautes : nous vous ordonnons , après que vous aurez
bien avéré le fait,, de fufpendre l’archevêque de
Tours de la confirmation & de la confecration desévêques,
8 c Guillaume de Chemillé de toute fon—
¿fcion épifcopale, jufques a ce que nous en ordonnions
autrement. Informez-vous encore fi l’arche#.
L i v r e so iX A N T E -q u iN z iE ’ M e. 51
»vêque de Roüen lui a donné la permiifion de quitter
le fiege d’Avranches ; 8c en ce cas ne manquez
pas de luiimpoferlamême peine qu’à l’archevêque
-de Tours. Car comme nousconfervons les droits des
autres, auifi ne voulons nous pas que les nôtres
foient violez : puifquel'ordre delacharitédemande
, quaprès Dieu nous nous aimions les premiers,
puis le prochain.
Pour autorifer fa conduite le pape Innocent ra-
porte ce^qu’il venoit d’écrire au patriarche d’An-
tioche : qui avoir transféré l’archevêque élu d’A-
pamée à l’évêché de Tripoli, le dégradant ainfi
de fa dignité, quoiqu’il en eut déjà exercé le pouvoir
en confirmant l’éleétion d’un évêque. C ’eft
pourquoi le pape fufpcndit le patriarche du pou#
voir de confirmer les évêques, 8 c le prétendu évêque
de Tripoli de toute fon&ion épifcopale.
L’archevêque de Bourges exécuta fidelement la
commiifion du pape 8c fufpendit l’archevêque de
Tours , qui envoya des députez à Rome 8c demanda
pardon au pape,reconnoiiTant qu’il avoir failli, non
toutefois par malice , mais par fimplicité; & parce
que l’utilité évidente de l’églifed’Angersdemandoic
cette tranflation.Le pape en eut compaiïïon,& manda
à l’archevêque de Bourges de le déclarer abfous
de la fufpenfe auffi - bien que l’archevêque deRoiien.
C’eft ce qui paroît par fa lettre du troifiéme de Décembre
1198. 8c par une autre du vingt-uniémejan-
vier fuivant, le pape déclaré que Guillaume de Chemillé
étant venu à Rome à reconnu fa faute 8 c lui
en a demandé humblement pardon : que d’ailleurs
l ’églife d’Angers a témoigné par lettres perfeverer
G ij
AN. I Iÿ? .
e$. 447*