
A n. i 198.
X L .
Pierre de Ca-
poüe légat en
ï rance.
epijt. 1 30.
2 e H i s t o i r e E c c t E S iA S T iQ j o E .
fend de folemnifer à l'avenir cette prétendue fête;,
fous peine d’excommunication ; & ordonne à l ’évê-
que 8c au chapitre de célébrer la Circoncifion avec
la décence convenable.
En exécution de ce mandement, l’évêque de Paris
rendit fon ordonnance, par laquelle il réglé en
détail les cérémonies qui doivent être obfervées à la
fête de la Circonciilon , pour la célébration de l’o ffice
divin: ordonnant aux chanoines de fe tenir
pendant toute la fête modeftement dans leurs ftal-
ies. L’ordonnance eft dattée de l’an 1198. c’eft-à-
dire, de la fin de cette année ou de la iuivante avant.
Pâques. Par une autre lettre de l’année 1195). l’éyê-
que Eudes affigne des diftributions aux chanoines
8c aux autres clercs qui affilieront aux matines 8e à
la Meffe les jours de faint Etienne 6e de la circonci-
ilon : à la charge que ces diftributions cefferont, il
on recommence les anciens défordres. On peut
croire qu’ils furent fufpendus pour quelques tems,,
mais il eft certain qu’ils ne furent pas abolis,
ôc que la fête des fous duroit encore 240. ans
après.
Richard roi d’Angleterre, avoit envoyé à Rome
l’évêque de Lifieux avec un doébeur nommé Gar-
nier , pour fe plaindre au pape Innocent du duc
d’Autri’ch c, qui lui avoit fait payer rançon : du roi
de Navarre, qui lui retenoit quelques places ; 6c
du roi de France, qu’il difoit lui en avoir pris
quelques-unes pendant qu’il étoit abfent pour la
croifade, 6c lui avoir fait plufieurs autres torts.
Un doéfceur nommé de faint Lazarre, envoyé du
roi de. France à Rome, défendit fon maître devant
"Li v i I e S oi x a n t e - qu i n z 1 e’ m e . 27 ----------
Je pape, fur toutes les plaintes du roi Richard: N>IIi>8
mais comme les envoyez des deux princes n’avoient
pas les pouvoirs néceffaires pour agir juridiquement:
le pape promit que fi-tôt qu’il auroit réglé
les. affaires d’Italie 6c de Sicile, il pafferoit en France
pour terminer leur différend, ou du moins y
envoyeroit fes légats. En exécution de cette pro- î4i' 54i‘
meffe, Pierre de Capoüe étant arrivé en France, e*g. 790i
commença par travailler à la paix entre les deux
* 1 r f . 1 r 1 1 9 9 - t o . X I< rois; & pour cet ettet, il procura une conrerence .*>».¿.7.
qui fe tint aux confins des deux royaumes entre
Andeli 6c Vernon, vers la mi-Janvier 1199. Il s’y
trouva grand nombre d’évèques, d’abbez , de Seigneurs
8c d’autres, tant ecclefiaftiques, que laïques;
maison ne put convenir de la paix, ôcon.fie
* feulement une trévepourcinqans,quele papeap-
| prouva ôc confirma trois mois après, mais à peine i„„. il ,p.
J dura-t-elle ces trois mois. %5' lI\
Le légat travailla enfuite à la réconciliation de t0 XI
ï la reine ingeburge avec le roi Philippe; 6c n’ayant “ • '
* pu y réiiffir pendant tout le cours de cette année, In"K'
il fit tenir un concile à Dijon dans l’églife de faint
Benigne , oùilprefida. Les archevêques de Lion,
de Reims, de Bezançon 6c de Vienne y affifte-
I rent, ôc avec eux dix-huit évêques 6c plufieurs
I abbez, entre autres ceux de Clugni 6c de faint
Denis en France. Ce concile commença le jour de
S.Nicolas, 6. Décembre 1199. 6cdura fept jours.Le
roi prévoyant que le légat procederoit contre lui
par cenfures ecclefiaftiques, fit appeller au pape par
fes envoyez; 6c le légat jugea à propos de différer
pour un tems, non pour déferer à l’appel, mais
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