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Lettre de Friderïc
touchant la çroi-
(àde.
j6o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
les Patarins : qui de la Lombardie où ils étoient eri
grand nombre, s’étendoient dans le refte de l’Italie
& jufques en Sicile. On les condamne au feu ; Si on
leur applique comme dans la conftitution precedente
les peines du.crime de leze-majefté. La troifiéme
conftitution n’eft que le quatrième canon du concile:
de Latran de iz i ji réduit aux peines temporelles
mettant le banniflement au lieu de l’excommunica^
tion Si ainfi du refte. Ces trois conftitutions font dat-
tées du même jour vingt-deuxième de Février indiction
douzième, qui eft cette année 11x 4 . Elles fe
trouvent entre les lettres de Pierre des Vignes chan*
celier de l’empereur Frideric : ce qui montre que ce
fut lui qui les compofa,
Il s’en trouve une quatrième du mois de Mars de
la même année 1 1 1 4 . donnée à Catane où en effet
l’empereur étoit alors , & adreffée à l’archevêque de
Magdebourg comte de laRomagne & légat en Lombardie,
Elle porte que, quiconque dans cette derniere
province aura été convaincu d’héréfie par l’évêque
diocefain, fera pris aufti-tôt par le podefta Si le con-
feil de la ville pour être brûlé ; ou s?ils aiment mieux
le laiffer en vie pour fervir d’exemple aux autres, ils
lui feront couper la langue dont il a blafphemé.
La lettre que l’empereur écrivit au pape portoit
en fubftance : Voulant rendre à Dieu un témoigna^
ge de ma reconrioiffance , j.e me fuis craifé Si j’ai
confacré ma perforine, mes biens Si mes états au fer-
vice de la terre-fainte. pour y mieux réuflir j’ai juré
fuivant votre confeil d’époufèr la fille du roi de Je -
tufalem heritiere du roïaume , comptant poUr fa dot
le fecours que vous Si y os frères les cardinaux avez
promis.
L i v r e s o i x a n t e d i x -h u i t i ë ’m e . 561
promis de donner en cette entreprife. Dieu qui fonde
les coeurs fçait que je deiire de toute mon affection
le bon fuccès de cette affaire. J ’aurai, s’il eft ne-
ceffaire, cent galeres prêtes dans les porcs de mon
roïaume. Je viens d’ordonner la conftruébion de
cinquante huiflïers qui porteront chacun quarante
chevaliers avec autant de chevaux -, Si j’ai donné l’intendance
de cet ouvrage à deux chevaliers Teutoni-
ques Si à d’autres perfonnes expérimentées. On ap-
pelloit huiifiers ou vifliers des bâtimens propres à
tranfporter des chevaux.
L'empereur ajoûte : Vous apprendrez auffi par lu i,
c’eft le maître des chevaliers Teutoniques, que le roi
de Jerufalem m’a écrit depuis peu, qu’il eft réfolu
de quitter l’Allemagne, voïant le peu qu’il y fait
pour lacroifade. Car ceux qui la prêchent font mé-
prifez de tout le monde, tant parce que ce font des
perfonnes viles, que parce qu’ils n’ont peu ou point
de pouvoir de donner des indulgences, enforte que
perfonne ne les écoute. De plus fuivant les lettres que
je reçois de differens païs des perfonnes les plus puif-
fantes, il leur femble que l’églife Si moi agiffons faiblement
en cette affaire. Le roi de France m’a fait
fçavoir , que les feigneurs de fon roïaume Si d’Angleterre
ne paroiffoient avoir aucune volonté de s’engager
à la croifade, qu’il n’y ait auparavant entre les
deux roïaumes une longue trêve ft bien affermie
qu’ils puiffent aller Si revenir en sûreté , & la plupart
des grands d’Angleterre, qui s’étoient autrefois
croifez , prétendent que vous les avez difpenfez de
leur voeu. Ainfi dans tous les païs que le roi de Jerufalem
a parcourus, il y a peu ou point de perfonnes
Terne X V I , B b b b
A N. I Z 1 4 .
"Du Cange fu t
Ville-Hard.pi 16$.
n. 14,
Ratn* n, 7.