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24a H i s to i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
venuëde Milon, & difoit : J ’ai maintenant un légat
félon mon coeur : ou plûtot je ferai moi-même le
légat ; mais il fut trompé dans fon cfperance. Car le
pape avoir recommandé à Milon de ie conduire par
le confeil de l’abbé de Cfceaux, principalement à
l’égard du comte de Touloufe , dont cet abbé con-
noiifoit parfaitement les artifices. L ’abbé de Cîteaux
difoit le pape, fera tout & vous ne ferez, que fon inf-
trument, parce que le comte fe défie de lui & non
pas de vous. Milon confulta donc l’abbé , qui lui
donna une ample inftrudiion par écrit âc fcellée j.
lui confeillaavant que d’attaquer le comte, d’ailem-
bler les évêques & les autres prélats pour les conful-
ter: lui nommant ceux dont il devoir fuivre les>
avis.
Enfuite l’abbé de Cîteaux & le dodbeur Milon allèrent
trouver le roi de France Philippe, qui tenoic-
un parlement avec plufieurs de fes barons à Ville-
neuve dans le dioceie de Sens. Or le pape éerivoir au
roi , le priant d’aller en perfonne feeourir l’églife
dans la province de Narbonne, ou du moins d’y envoyer
fon fils Loüis. A qui le roi répondit qu’il avoir
à íes cotez deux grands lionsjfçavoir le prétendu empereur
Otton Sc Jean roi d’Angleterre, qui fai-
foient tous leurs efforts pour troubler fon roïaume :
c’eft pourquoi ni lui, ni ion fils ne pouvoient fortir
de France; & que tout ce qu’il pouvoit faire alors
étoit de permettreà fes barons d’aller à cette entre-
prife. Le pape avoir auiïi envoyé des lettres generales
furcefujet à tous les prélats & les feigneurs 8c à
tout le peu pie de France : promettan t indulgence ple-
niere à ceux qui fe croiferont pour combattre les he-
L I V R E SO I X A N T E - S E I Z I E*M E . Â n T Â oS*
retiques de Languedoc, 8c cette indulgence étant pu- ’ *
¡bliec, il yeutunegrande multitude de croifez.
_ • / / ■ 1 t • / 1 XXXVIII, Lamcme annee le pape Innocent avoit envoyé le- EgiifcdcPan«“
gat en France Galon diacre cardinal du titre de fain-
te Marie du portiquejurifeonfuîte 8c homme de bon-
nés moeurs, qui vifitoit foigneufement les églifes, 8c
avoit particulièrement dévotion pour celle de faint
Denis. Il fit un règlement dedifeipline comprenant
dix articles touchant la continence des clercs,lamo-
deftie de leurs habits Scieur defintereffemenr.
Ce règlement porte excommunication de plein
droitimais avec une exception en faveur des doÆeurs
,& des étudians,qui doivent être admoneftez auparavant
: tant on avoit de confideration pour l’école de
Paris.
EudesdeSully évêqued Parismourut cette me- Ri£°r‘l-M-
.me aimée 1208. le treizième de Juillet, après avoir
remplf ce fiege douze ans. Entre les bonnes qualitez »•;«•
de ce prélat on remarque fa droiture dans ladiftribu- cJ)r s Mlir;
tion des bénéfices. Car il n’avoit égard ni à la naif- Autifi
fance, ni aux prefens, ni aux prières, mais feulement
aux moeurs 8c à la doébrine; 8c ce fut par fes foins Suf.^ .LXXT
que S. Guillaume abbé de Chally fut fait archevêque ^
de Bourges, Geofroi archidiacre de Paris archevêque
deTours, 8c Aubri ion fuccelïeur dans l’archi-
diaconé archevêque de Reims. Eudes de Sully excita
auifi le pape à faire publier la croifade en Fran-
ce contre les Albigeois. Il en parle dans ies ftatuts To-
fynodaux, ordonnant aux curez d’exhorter leurs pa-
roiffiensàce voïage. Or ces ftatuts font les plus anciens
que nous aïonsde l’églife de Paris, où on trouve
plufieurs points remarquables de la difeipline du