
An. i 2.0 6 .
Alb.Stad n o £ .
XXX.
Eglife de Livonie.
Sup, liv. L X X IV .
n. 6 j.
i i . epilî. 19,al. I8j.
Sup.liVt L X X IV .
il, 6.
224 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q.u s .
rien dire de Ton côté il fe dépouilla de tous fes habits
5 c les rendit à ion pere : alors on vit qu’il portoit un
cilice fous des habits molets. Le bon prélat voyant la
ferveur de ce jeune homme, felev a,le pritentrefes
bras & le couvrit de fon manteau : ordonnant à fes
gens d’apporter de quoi le vêtir. On lui donna un méchant
manteau d’un païfanquiétoitaufervicedel’é-:
vêque : François le reçut avec plaifir, y fit une croix
avec du mortier qu’il rencontra par hazard, & s’en
couvrit à demi. En rendant fes habits à fon pere il dit:
Juiques ici je vous ai appelle mon pere fur la terre,
déformais je dirai plus hardiment : Nôtre pere qui
êtes aux cieux. Tel fut le commencement delà con-
verfion de S. François> qui étoit alors dans fa vingt-,
cinquième année, car c’étoit l’an 1 10 6.
La religion chrétienne faifoit de grands progrès
en Livonie fous Albert troifiéme évêque de Riga
fucceiTeur de Bertold. Dès l’année 1 199. le pape Innocent
en écrivit en ces termes à tous les fideles
de Saxe 6c dé Veftfalie. Comme ladifcipline de l’c-
glife ne fouffre pas que l’on contraigne perfonne à
croire par force, auffileS. fiege donne fa proteéfion
à ceux qui croyent volontairement, & exhorte les
fideles à prendre leur défenfe , de peur qu’ils ne fe repentent
d’avoir embraifé la foi, & ne retournent à
leurs premières erreurs. Or nous avons apris que Fève
que Meinard d’heureufe mémoire étant entré en
Livonie, a prêcher aux peuples barbares qui adoroient
des bêtes, des arbres, des eaux, des herbes & des
efprits immondes, & en a converti 8c baptifé plu-
fieurs. Mais depuis le démon a excité les payens d’alentour
à les perfecuter dans le dcifein d’effacer du
pais
L i v r e s o i x a n t e - s e i z i e ’me. h j
païs la mémoire du nom Chrétien : C’eft pourquoi
nous vous exhortons 5 c vous enjoignons pour la re-
miffion de vospechez, que.fi les Payens d’autour
de l’églife de Livonie ne veulent pas faire trêve avec
les Chrétiens Si l’obierver, vous preniez à main armée
la défenfe des Chrétiens. Nous accordons à
tous ceux qui ont fait voeu de venir à Rome, la commutation
de leur voeu en ce voyage de Livonie; 6c
nous les prenons tous fous nôtre protection.Lamê-
roe lettre fut envoyée aux fideles de Sclavie 6c d’au-
delà de l’Elbe.
Enfin le pape fçaehant qu’il y avoit dans la baffe
Saxe plufieurs perfonnes tantecclefiaftiques que laïques
quis’étoient croiiez pour la terre fainte 6c qui
par pauvreté, foibleffe de corps ou autrement ne pou-
voient faire un fi grand voyage : il les envoïa en Livonie,
les clercs pour prêcher la fo i, les laïques pour
combattre contre les infidèles. C’eft ce qu'on voit
par la lettre qu’il en écrivit à l’archevêque de Brème
à fes fuffragans 6c aux autres évêques du pays, en
datte du dixième d’Oétobre 1204. L’année iuivante
Albert évêque de Riga inftitua l’ordre militaire des
freres de Chrift ; qui portoient fur leurs manteaux
une épée 6c une croix par-deffus,ce qui les fit aufli
nommer les freres de l’épée. L’objet de leurinftitu-
tion étoit la défenfe des nouveaux Chrétiens, ôcl’é-
vêque leur donna la troifiéme partie des biens de l’églife
de Riga. Une grande partie des peuples de Li vonie
fe convertit alors à la fo i , 5c le pape Innocent
en reçût la relation de l’archevêque de Lunden en
Dannemarc, qu’il avoit fait fon légat pour travailler
à la converfion des infidèles. Et comme entre ces
Tome X F l , I f
A n .u o î .
v u . ep. ijjr
ap. Rain. 12.04.
n,
Longin. v 1. hii7*
Volon, 1 2.04.
CIron. Citizt
fe , an. izo6.